Renvoyons les se rhabiller !

Le buzz des réseaux sociaux font des modes managériales et non des innovations. Seule leur adoption par un nombre significatif d’entreprises est la preuve de l’innovation et atteste de sa réponse à un besoin réel.

Innovations ? Inventions ? Modes ?

Il n’est pas insignifiant de rappeler que ce qui fait la différence entre une invention et une innovation est le fait qu’une innovation est une invention qui, ayant trouvé son marché, est adoptée et mise en œuvre par ceux pour qui cette invention est apporteuse de valeur. Alors que dire des auto proclamées « innovations managériales » qui font le buzz dans les réseaux sociaux si ce n’est qu’elles ne sont, pour la plupart, que de simples modes managériales et que le sort de toute « mode » est d’être rapidement « démodée ».

Loic Le Morlec conclue l’article qu’il consacre à ces « innovations managériales » par cette interrogation : « Avec des réseaux sociaux où désormais la qualité d’une innovation managériale s’évalue au niveau de buzz qu’elle a généré, le besoin de définir une nouvelle méthodologie d’étude est plus que jamais d’actualité. »

L’habit qui vous va bien.

La meilleure méthodologie pour l’entreprise confrontée à une nouvelle mode est de savoir répondre à la même question que celle que devrait se poser tout acheteur d’un nouveau vêtement : « est-ce qu’il va m’aller ? » et à la question professionnelle de la vendeuse soucieuse du besoin de son client : «  vous voulez le mettre avec quoi et dans quelle occasion ? ». Cette méthodologie réside avant tout, pour l’entreprise, dans une stratégie clairement affirmée et dans l’analyse des conditions de la réussite de sa mise en place. Alors ne cédez pas à la mode mais assurez vos que vous endossez le bon habit… celui qui vous va bien et .. qui loin ne vous gêner dans vos mouvements vous donne de l’allure et de l’allant.

Renvoyons se rhabiller les modes managériales au vestiaire des fausses prétendantes au statut d’innovation.

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Vous n’y croyez plus. Et si la reconversion n’était pas la solution ?


La reconversion professionnelle en pleine reconversion.

La reconversion professionnelle est un mouvement naturel et traditionnel de re génération du système productif.  Mais gardons-nous de ne pas y regarder de plus près et de ne pas y déceler aujourd’hui un mouvement qui brasse, de moins en moins silencieusement, le monde du travail. Une houle grosse potentiellement d’une lame de fond dévastatrice.

Par leurs motivations ces reconversions sont autant de mise en garde et d’appel à un changement tant des croyances, des valeurs que des pratiques. Il y a lieu de s’interroger sur la pertinence de parler encore de « reconversions » quand leur motivation est grandement et majoritairement le rejet d’un modèle auquel ces « reconvertis » n’ont aucune envie de retourner. Tirons les enseignements de ce rejet et de l’inadaptation croissante non tant des activités qui sont quittées que des modes d’organisation, de management, et plus globalement du mode de vie que notre modèle offre aujourd’hui aux nouvelles générations.

« Les reconversions » un terme impropre à rendre la réalité qu’il recouvre et l’importance de ce qui est en train de se jouer.

Alors que les unes de la presse et le buzz des réseaux sociaux mettent en avant « la Grande démission » et maintenant le« Quiet quitting » il est remarquable que les reconversions n’intéressent guère. Seuls quelque rares sujets au journal TV les évoquent montrant un « haut diplômé » tout heureux de pétrir sa pâte à pain et de vendre sa production bio au marché. Et pourtant à y regarder de près ces reconversions interrogent. Elles sont d’ampleur et de nature diverse mais toutes convergent aujourd’hui dans leurs motivations. Ces dernières questionnent grandement à la fois le monde de l’entreprise et de nos systèmes d’enseignement et de formation professionnelle et plus fondamentalement nos modes de vie.

Derrière le vocable de « reconversion » se cachent des réalités bien différentes, qui par simplification peuvent être rangées en deux grandes catégories :

Les reconversions contraintes : Traditionnellement le terme rend compte des adaptations des métiers et des emplois en réponse aux évolutions d’une économie traversée par des tendances lourdes. Ces adaptations sont rendues nécessaires, entre autres, par les évolutions technologiques, les effets de la mondialisation et les évolutions des attentes du marché ou de la société. Chacun sait, ou devrait savoir, aujourd’hui qu’il devra au cours de sa carrière évoluer dans ses activités au risque sinon que son activité évolue sans lui.

Ces reconversions « contraintes » peuvent avoir des effets dramatiques dans certaines situations pour qui s’y trouve acculé sans y avoir été préparé.

Les reconversions voulues et recherchées : Elles concernent toutes celles et ceux qui , sans qu’ils y soient contraints par une évolution extérieure et impérieuse, décident de leur propre chef de changer d’activité. Antoine Dain y consacre son travail de thèse et en rend compte dans un article: « Ces bac+5 qui se tournent vers l’artisanat ».

Selon le troisième baromètre de la formation et de l’emploi Centre Inffo/CSA, mentionné dans  l’article « 21 % des personnes actives préparaient une reconversion en janvier 2022, auxquelles on peut ajouter les 26 % qui déclaraient en envisager une à terme. »

Ces chiffres sont tout à fait cohérents avec d‘autres études qui montrent que près de la moitié des actifs français auront changé d’emploi dans les 5 ans à venir.

C’est là un fait qui peut paraître à beaucoup bien connu et désormais banal. Apparemment du moins, car combien l’ont véritablement intégré et combien s’y préparent réellement et efficacement, non seulement en se dotant d’une compétence professionnelle nouvelle mais en se préparant à devoir changer de manière répétitive tout au long de leur vie. Chacun de nous sait, ou devrait savoir, qu’il va mourir un jour mais combien ont la sagesse de vivre en intégrant totalement et positivement cette dimension ?

Notons surtout qu’une dimension nouvelle apparaît derrière cette apparente banalité de reconversion adaptative inéluctable.

La lecture de l’étude du baromètre de la formation et de l’emploi note en conclusion de la partie consacrée à la reconversion que  86% des 21% des personnes en reconversion et des 26% de celles qui en envisagent une reconversion motivent cette reconversion par le « besoin de ses rapprocher de leur valeur ou d’une de leur passion ».

Cela fait donc qu’aujourd’hui, 40 % de la population active française ne se reconnaît plus dans les valeurs de leur emploi actuel et que cet emploi tenu jusque-là ne leur permet pas de se passionner !

A la lumière d’un tel chiffre, la reconversion change alors de tonalité et de nature.

Elle y trouve une résonnance tout à fait particulière au moment où la valeur travail est questionnée plus que jamais.

Du « désengagement » dénoncé à la réalité de « la grande démission » et du « quiet quitting ».

Il est instructif d’analyser la succession de ces trois phénomènes et de voir comment nous sommes passés d’un frémissement annonciateur à une déferlante désormais bien réelle. Parcourons tout le cycle parcouru de l’émergence d’un signal faible à l’onde de choc de la tendance lourde. Une déferlante qui est, dans le monde du travail, la résultante inévitable de le non (réelle) prise en compte et du non traitement des symptômes annonciateurs.

Après que nombre d’articles, le livres et de conférence ont depuis des années alerté et dénoncé la faiblesse de l’engagement en entreprise, le focus à la sortie du confinement a été mis d’abord sur la « grande démission » et maintenant sur le « quiet quitting » deux termes qui font aujourd’hui le buzz.

Une réalité dont on ne peut désormais douter et dont l’ampleur est de nature à ébranler le monde de l’entreprise (La grande démission) et à en saper les fondements (le quiet quitting).

Bien qu’apparemment aucune étude avérée ne permette de valider ces chiffres, il est avancé que le quiet quitting concernerait un tiers des salariés. Ce chiffre paraît cohérent et vraisemblable quand on le rapproche des chiffres évaluant le désengagement au travail à 33% (cf., par exemple, l’étude Choosemycompany et HappyIndex®AtWork.)

D‘une « reconversion rustine » à la prise en compte d’une « conversion nouvelle »

Attention à ce que, si l’on ne prend pas garde à cette très sérieuse mise en garde, la reconversion et les efforts et ressources qui y sont consacrés, ne reviennent pas à une simple formation à une nouvelle activité. Cela ne reviendrait qu’à regonfler, pour un temps, un pneu qui fuit ou à apposer une rustine sur un corps social qui fuit insidieusement. Mais est-ce si insidieusement que cela quand ce corps social perd au minimum 40 % de sa motivation et de son engagement. Une rustine qui obligera rapidement à devoir prochainement chercher à mobiliser et à adapter à nouveau.

La cause à traiter, au-delà de l’apprentissage de nouvelles compétences et de nouveaux métiers, est bien l’éloignement grandissant entre des systèmes de croyances et de valeurs et des passions qui cherchent (au moins en intention) à s’exprimer.

L’on n’est plus dans un simple ajustement d’activités mais bien dans un changement de croyances, de représentations et d’aspirations.

Des mots pour exprimer une réalité nouvelle et naissante.

Il est intéressant de s’intéresser aux mots et de s’attacher à leur donner leur sens exact en la matière. On parle dans ce contexte et par habitude de « reconversion ».Reconversion est le vocable traditionnellement utilisé pour les reconversions d’activités, « les reconversions contraintes » comme c’est le cas des reconversions industrielles.

Que 40% des actifs évoquent la volonté de se rapprocher de leurs valeurs et de leur passion dans leur activité future conduit à se poser la question du bon mot pour nommer cette situation.

Un changement d’aspirations que ne rend pas le mot de « reconversion ».

Le sens premier du mot « reconversion » évoque un retour à une situation antérieure. Le mot convient parfaitement pour son usage traditionnel de « reconversion contrainte » puisque ce qui est, alors, visé est le retour à l’emploi. Par contre il ne convient plus dans le cas des « reconversions voulues et recherchées». Dans ce cas, ce n’est pas un retour à la situation antérieure qui est recherchée parce que c’est précisément cette situation antérieure qui est fuie.

Le sens orignal du terme « convertir » renvoie au religieux et à l’entrée dans une « religion ». Par la motivation évoquée par ces reconvertis en acte ou ces reconvertis en pensée, aucun d’eux n’aspire à revenir dans la « religion » que précisément ils abjurent. Si le terme de religion peut paraître fort, il est employé à dessein pour souligner qu’il est bien question dans le cas évoqué d’une aspiration à un changement de croyances et de pratiques.

Plutôt que de « reconvertis » n’est-ce pas plutôt de « nouveaux convertis » dont il faudrait parler ?

Des nouveaux convertis à une religion nouvelle. Une « religion » faite de croyances, de valeurs et de pratiques nouvelles, en écart avec celles traditionnellement pratiquées dans le monde du travail d’aujourd’hui. Il n’est que de rappeler, de plus, que bien souvent ces « reconversions » sont faites en rejoignant de nouvelles « communautés.

Ainsi, ces « nouveaux convertis » changent-ils fondamentalement plus de mode de vie que d’activité.

L’article Daniel Dain évoque la question du déclassement qui accompagne souvent de telles (re) conversions et soulignent que nombre de ces (re) convertis ne l’envisagent pas sous cette dimension. C’est pour eux une façon d’être « hors classe ». Il n’est pas anodin et cela prête à sourire de mentionner que ce terme d « Hors Classe » est précisément dans le monde de l’entreprise ou de l’administration le summum de la classification, une sorte de nirvana.

 Rappelons que la motivation principale et désenchantée invoquée ne concerne pas, selon ce baromètre, uniquement les reconversions voulues et recherchées mais bien toutes les reconversions.

Il serait tentant de voire en ces « reconvertis non contraints » de doux rêveurs voire des enfants gâtés qui peuvent s’offrir à bon compte une nouvelle vie après avoir profités des meilleures formations et parfois (souvent ?) de postes valorisés socialement et hautement rémunérateurs. Gardons-nous en.

D’une part, ce serait nier les difficultés et dans certains cas, et très souvent, le courage qu’il faut pour décider de changer de vie et d’en changer effectivement.

Ce serait, de plus, ignorer que cette motivation invoquée est également partagée par les « reconvertis contraints. » et témoigne d’un mouvement général de divergence.

Ce serait, au final, ne pas voir que ces motivations et les décisions auxquelles elles conduisent sont la traduction d’une fracture entre deux mondes. Deux mondes dont les représentations – et donc les possibilités d’échange et de collaboration, s’éloignent de plus en plus. Deux mondes qui s’écartent l’un de l’autre à l’exemple d’une dérive des continents.

La géologie nous apprend que la divergence et l’éloignement de deux plaques tectoniques provoquent l’effondrement d’une faille propice terrain d’éruptions volcaniques sous- marines.

Alors après l’écume de la vague émergente du « désengagement », la vague et la déferlante de la « grande démission » et du « quiet quitting », voit-on désormais pointer la promesse d’éruption volcanique et son tsunami ?

« Bienvenue dans Votre Futur Voulu, Résolument »

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En quête de sens : quel sens ? quelle quête ?

 

Comme le rappelle dans un post Fabienne Le Drenn en citant Bpifrance Le LAB : « la Quête de sens est une des 8 Mégatrends du monde « d’après crise » et devrait donc s’installer durablement ». Mais de quel sens et de quelle quête parle-t-on ?

En devenant une quasi formule « la quête de sens » si ardemment revendiquée aujourd’hui recouvre, selon moi, deux notions qu’il peut être contreproductif de ne pas distinguer. Dans une première dimension cette quête de sens porte sur le sens que chacun veut donner à sa vie. Une dimension existentielle qui est et doit être et demeurer de la seule responsabilité de chacun. La seconde dimension porte, pour ce qui est du domaine de l’entreprise, sur le sens qui est donné à l’activité de chacun de ses collaborateurs et que chacun des collaborateurs peut trouver en les réalisant. C’est là, comme le soulignent justement Charles-Henri Besseyre des Horts et Fabienne Neveux dans leur article « Ala recherche du sens perdu » le domaine de la contribution. Ce qui est important c’est de préciser et de rendre clair à chacun des collaborateurs en quoi son action contribue au projet de l’entreprise et en quoi il participe à sa réussite.

Une quête de sens et/ou une quête de contribution ?

Pour ma part et sachant qu’appeler de la même façon deux concepts différents ne peut que prêter à la confusion, je préfère réserver l’appellation « Quête de sens » à la dimension existentielle et propose pour la seconde dimension de parler de « Quête de contribution ».

Cette différenciation n’est pas neutre sachant que la première dimension relève d’une recherche individuelle de chacun et que la seconde met en œuvre à la fois le souhait du collaborateur de contribuer et dépend pour son expression des conditions mises en œuvre par l’entreprise pour permettre et optimiser cette contribution.

Une très forte quête de contribution

S’il n’est pas de la responsabilité de l’entreprise de répondre à la première dimension, il devrait l’être de la seconde. Chacun des collaborateurs a le souhait (et de plus en plus) de contribuer, c’est à dire, au sens propre du terme, « apporter son tribu à l’œuvre commune ».

Le désamour récemment illustré des Français pour les institutions politiques, et le refus de contribuer à cette vie politique dont témoignent les 13 millions d’abstention aux dernières élections présidentielles, traduisent non, un refus de s’engager et de participer mais, bien au contraire, une demande et une soif de contribution qui, pour beaucoup, ne s’envisage que localement comme condition de voir et de bénéficier des effets de cette contribution.

Cette demande de contribution est forte. Elle est « essentielle », ici encore au sens propre du terme, comme j’en témoigne dans l’article « Je contribue donc j’existe ».

Cette demande forte de contribution, qui est présente dans la société au sens large, se traduit, bien naturellement, par la même exigence forte et nouvelle en entreprise. Une demande à laquelle l’entreprise se doit de répondre.

Les trois éléments de réponse de l’ entreprise à cette forte quête :

Cela requière !

1)     Une officialisation de l’œuvre commune (la raison d’être de l’entreprise),

2)     Un mode de fonctionnement impliquant et responsabilisant basé notamment sur la subsidiarité qui donne l’autonomie de contribuer dans la mesure de ses compétences et         de ses pouvoirs et qui permet au collaborateur de s’investir (se mettre dans) dans son        travail.

3)     Une reconnaissance réelle et valorisée de cette contribution (tant par soi-même que par  les autres : employeur, collaborateurs, clients,…). Il y va de la fierté personnelle et         professionnelle du collaborateur et de sa fierté d’appartenance.

Trois leviers qu’il est de la responsabilité et de l’intérêt de l’entreprise d’actionner encore davantage.

Avouons que chacun de ces trois leviers n’est, encore trop souvent, qu’imparfaitement actionné. Les entreprises, pour la plupart, ont encore, dans leur maîtrise, de fortes marges de progression.

L’entreprise peut et doit répondre très pragmatiquement à cette quête de contribution sans se perdre dans un vain combat « existentiel » qui n’est pas le sien.
L’entreprise doit s’y employer dans son propre intérêt et indépendamment de toute justification morale ou moralisante. Chacun de ces trois leviers contribue, en effet, directement à l’engagement, à la créativité, à la pertinence et donc à l’efficience de l’action de chacun des collaborateurs et de son action globale.
Le sens dans sa dimension existentielle est une affaire personnelle qui relève et doit relever du choix de chacun.
A chacun, à titre personnel, de faire ses choix quant au projet auquel il décide de consacrer son activité. Professionnellement, il appartient à chacun de rejoindre l’entreprise (au sens large) dont les valeurs et le projet correspondent à sa propre exigence de sens. Il est de la responsabilité de la société au sens large notamment par l’éducation familiale et publique, d’aider chacun à faire ces choix.
A chacun de choisir le sens qu’il entend donner (ou non) à sa vie. Exiger de

l’entreprise qu’elle donne ce sens reviendrait à abdiquer cette responsabilité hautement personnelle.

Chaque entreprise, par sa raison d’être, propose un sens, celui de son projet entrepreneurial. A chacun de nous de faire ses choix et de les assumer en choisissant notamment l’entreprise et l’activité à laquelle il décide de se consacrer.

La réponse que l’entreprise fera à cette forte demande de contribution est déterminante. Elle permettra, en rendant contributeur chaque collaborateur, de permettre à chacun de trouver et de donner du sens à son travail.

En réponse à cette demande l’entreprise doit permettre et optimiser cette contribution de chacun de ces collaborateurs. En le faisant, l’entreprise permettra d’optimiser le recouvrement entre les deux dimensions de cette quête de sens (sa dimension existentielle et sa dimension contribution) en permettant au collaborateur de contribuer pleinement par son

travail, à hauteur de ses ambitions et de ses moyens au développement et à la réussite de son entreprise.

On ne résiste pas à une vague. On la prend ou on la subit.

Alors que cette demande participe à l’une des 8 mégatrends citées par PBI, il est essentiel que l’entreprise prenne cette vague en y répondant concrètement à l’opposé des modes de management qui sont encore pour beaucoup à l’œuvre aujourd’hui. Y résister est la garantie, comme pour un surfer ignorant de se voir éjecter et de boire la tasse.

Mais, comme dans toute quête, ne donne qui veut et selon ses moyens !

Il a fallu (ce qui est un comble) une loi (la loi PACTE 2019) pour rappeler aux entreprises l’opportunité de se doter d’une raison d’être (le sens donné à son existence) !

Il n’est heureusement pas besoin d’une loi pour que chacun de nous fasse (ou non) le choix de sa propre raison d’être et d’orienter (ou non) son action sur ce cap !

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Attendez-vous ce que diront de vous vos clients ?

Pouvez-vous me rappeler la question ?

J’ai pour habitude de demander aux entrepreneurs que j’accompagne de résumer en une phrase ce qu’ils aimeraient que leurs clients disent de leur entreprise. Comment aimeraient-ils que ces clients parlent, en une phrase, de leur entreprise ? Cette phrase est importante. Elle n’a pas pour but de réchauffer l’ego de l’entrepreneur mais se veut l’exacte expression de sa raison d’être.

Faites l’exercice et vous verrez que la réponse ne vient pas naturellement… ni facilement. C’est, en effet, tout le travail de clarification de cette raison d’être de l’entreprise et de sa promesse au marché qui est en jeu dans cette phrase. Il convient alors de s’assurer que cette phrase est bien « globalement » la même que celle exprimée par les équipes.

Entendez-vous l’écho ?

En effet, la réponse à cette question ne vaudra et n’aura, au sens propre du terme, de valeur que si elle est également celle de l’ensemble de vos équipes.

Là encore, faites l’exercice. Il est probable que ces réponses, lorsque vous en obtiendrez et si vous en obtenez, ne feront que lointainement écho à votre propre réponse.

Alors, si en plus le client s’en mêle !

Ma seconde question à ces entrepreneurs, dans les rares cas où j’obtiens une réponse claire et réellement investie par l’entrepreneur, est de me dire de quelle phrase pense-t-il que ses clients qualifient son entreprise lorsque ces clients en parlent entre eux ? Il est rare que ces deux phrases concordent.

Elles ont d’ailleurs d’autant moins l’occasion de concorder que souvent ni l’une ni l’autre ne sont réellement investies en y consacrant toute la nécessaire attention.

Un dommageable défaut d’intention et d’attention.

Or c’est précisément et tout simplement mais fondamentalement dans ces deux phrases (ce que vous voudriez que vos clients disent de votre entreprise et ce que vos clients disent de vous) et dans leur exacte rencontre que se loge l’un des éléments clé de la réussite entrepreneuriale.

Comment s’étonner que vos clients pensent et disent ce qu’ils veulent de votre entreprise, sans que vous le sachiez, si vous n’êtes pas à l’origine de ce que vous voudriez qu’ils en disent ?

Comment s’étonner que vos clients pensent et disent ce qu’ils veulent de votre entreprise si vos équipes, qui n’en savent mais, ne portent pas ce message en l’incarnant dans leurs prestations au marché ?

Comment s’étonner que vous ne sachiez pas ce que vos clients pensent et disent de votre entreprise si, en plus, vous ne vous souciez pas de le savoir.

Faites que votre intention soit au cœur de votre attention…. et de celle de vos équipes et donc de clients.

Alors, à bon entendeur, attendez-vous donc à ce que vos clients diront de vous.

 

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Associés de valeur(s)

Vous projetez de vous associer ou vous vous-êtes associés pour porter votre projet vers sa réussite.

De la réalité de la communauté que scelle votre association dépend la réussite de votre entreprise. Une réelle et solide communauté de valeurs et une véritable culture partagée en sont la base. Elles sont la garantie de la résilience et du succès de votre entreprise. A vous d’en connaitre la valeur. A vous de vouloir et savoir les construire et les faire vivre.

Vous projetez votre projet entrepreneurial avec un ou plusieurs associés qui portent avec vous ce projet?

Vous vous connaissez ou du moins croyez-vous connaître. Etes-vous sûrs de poursuivre le même objectif dans cette entreprise et d’être clairs et convergents sur la finalité de cette entreprise et sur sa raison d’être ?  Etes-vous certains que, face aux décisions non anticipées qui ne manqueront pas de survenir, vous saurez converger sur la décision à prendre ? Etes-vous confiants dans le fait que, face à ces situations futures et alors que dans certains cas, face à l’urgence, vous ne serez pas associés à la décision, la décision que prendront vos associés vous conviendra ?

Vous avez créé votre entreprise avec un ou plusieurs associés et votre projet, une fois passée la période de mise en œuvre du projet commun vous expose aujourd’hui à des décisions importantes et nouvelles quant aux directions à prendre pour sa poursuite ?

Etes-vous certains que ces décisions qui vont être prises par vos associés et par vous seront toujours prises en fonction de ce qui vous importe et qui a été la base et le ciment de votre association ? Ces décisions ne vont-elles pas vous éloigner du but que vous donniez initialement à votre projet et qui, pour vous, lui donne du sens ?

De nouveaux associés vous rejoignent pour poursuivre et développer le projet de votre entreprise ?

Etes-vous certains de votre choix ? En faisant le choix de ces nouveaux associés êtes-vous certains qu’ils seront porteurs des valeurs qui portent votre projet. ? Leurs propres valeurs sont et seront-elles compatibles avec la culture de votre entreprise ?

Etes –vous certains que ces nouveaux associés, eux-mêmes, ont fait le bon choix en toute connaissance de cause quant au projet que vous leur proposez. Etes-vous certains de la correspondance entre le projet que vous leur avez « vendu » et celui qu’ils ont « acheté » ?

Enfin et dans chacun de ces cas, vous vous entourez ou vous vous entourerez de collaborateurs pour donner vie à votre projet et le développer ?

Les collaborateurs d’aujourd’hui et encore plus de demain sont dans l’attente d’une autonomie et d’un cadre de travail qui permettent de combiner leur contribution au développement de l’entreprise et leur propre développement professionnel et personnel.

Dans ce contexte, êtes-vous certains que cette autonomie sera bien de nature à contribuer au développement du projet de votre entreprise ? Etes-vous sûrs d’avoir avec vos associés développé une culture d’entreprise permettant tout à la fois d’offrir  cette autonomie à vos collaborateurs qui la demandent et de la faire contribuer positivement à la finalité de votre entreprise ?

Il est clair que personne ne peut être absolument certain des choix faits dans chacune de ces situations. Ne pas s’en soucier, et ne pas tout faire pour y apporter une réponse la plus en accord avec ses propres choix et avec ceux nécessaires à la réussite de votre projet, serait inconséquent et non … sans conséquences fatalement graves.

Dans chacun des cas les risques d’une association insuffisamment assurée sont grands, voire mortels à plus ou moins long terme, pour votre entreprise.

Une dysassociation vous expose inéluctablement à la paralysie de la décision et de l’action voire à l’explosion du projet et de l’organisation qui le portait dans le bel enthousiasme du lancement de votre projet. Elle conduit inéluctablement, au mieux, à la désassociation et, au pire, à la dislocation et à la dissolution de votre entreprise avec toutes ses inévitables conséquences humaines, économiques, financières voire judiciaires.

Assurez-vous face à ces risques réels et profitez de la puissance tout aussi réelle d’une association réussie.

Ces risques sont réels et leurs effets potentiels gravissimes.

Ils ne doivent pas vous inciter à ne pas profiter des possibilités que vous offre une association de qualité tant il est vrai que, comme le dit l’adage : « Seul on avance plus vite mais à plusieurs l’on va plus loin. »

 Les conflits, entre associés, sont naturels . Ils sont même profitables pour l’adaptation de votre projet entrepreneurial et son adaptation nécessaire et vitale aux évolutions de votre marché et de ses conditions.

Pour les affronter, et en tirer le meilleur parti, des repères communs sont nécessaires. Ces repères convenus entre associés sont autant d’indicateurs pour parvenir à une décision commune lorsque des bifurcations apparaissent sur le chemin si clairement repéré et tracé au lancement du projet.

Ces repères sont là pour indiquer et rappeler le but commun à atteindre et les points d’accord pour le choix du chemin vers le but partagé. Ils sont autant de valeurs convenues et partagées que chaque associé s’est engagé à respecter tout au long du chemin pour cheminer de conserve et en bonne intelligence.

Prendre la route sans s’être suffisamment interrogés avec ses compagnons de route choisis sur le but poursuivi et les façons de voyager conduiront fatalement, au mieux, à une interruption du voyage et au pire, comme cela est, alors, trop souvent le cas, à l’accident de route.

Ces repères sont nécessaires tant pour vous et vos associés que pour chacun de vos collaborateurs. Ils constituent et façonnent la culture de votre entreprise et comme tels forment le bouillon de culture des actions de votre entreprise et de son développement.

Les valeurs partagées entre associés: le bouillon de culture qui porte votre projet et sa réussite.

A bien y regarder, la culture est ce qui, face à une situation donnée, dicte notre décision. Elle est essentielle à l’action en entreprise car c’est d’elle que dépend les décisions prises quant aux actions à entreprendre. Plus cette culture sera précisément définie, et plus cette définition sera cohérente avec le but recherché et la raison d’être de votre entreprise, plus cette culture pourra être communiquée et partagée par vous, vos associés et vos équipes.

Plus cette culture sera comprise comme vecteur du projet poursuivi, plus elle sera légitime et partageable par les équipes. Plus cette culture sera partagée, plus vos collaborateurs pourront, dans un cadre ainsi culturellement délimité, contribuer en grande autonomie au succès du projet de l’entreprise.

Etes-vous certains d’être clairs personnellement et avec chacun de vos associés sur la culture de votre entreprise ? Cette culture est-elle non seulement cohérente avec vos valeurs et attentes personnelles mais également fondamentalement porteuse du projet de votre entreprise et en cohérence avec sa raison d’être ? Etes-vous certains pour votre entrepris que ses décisions, ses actions, son fonctionnement et son organisation tout comme les relations noués avec son écosystème sont effectivement et très concrètement « habités » par ces valeurs et infusées par elles.

Il n’est pas d’association productrice de valeur sans partage de valeurs. Une association est réussie par la force de son pacte culturel : l’association pour la valeur et par les valeurs.

Assurons nous, ensemble, de la nature et de la réalité de vos objectifs et des valeurs qui les portent.

Assurons, ensemble, de de leur convergence avec ceux de vos associés potentiels ou actuels.

Assurons nous, ensemble, de leur perfusion dans votre stratégie et votre gouvernance, et de proche en proche, dans l’ensemble de vos décisions tant en matière de marché que de fonctionnement et d’organisation.

Le choix et la définition explicite de ces valeurs, leur partage et leur alignement sont la planche d’appel de votre réussite. Leur non explicitation est source inéluctable d’incompréhension, de faux accords et d’inévitables divergences à plus ou moins long terme et la garantie de votre échec.

La plupart des projets échouent du fait d’une assise insuffisamment assurée sur une définition concrète et partagée des valeurs et des modèles de représentations de leurs acteurs.

Cela est d’autant plus vrai dans le cas d’association où la qualité de ce partage et de cette convergence est essentielle à la réussite du projet porté par les associés et l’entreprise.

Un travail approfondi, outillé et guidé sur la réalité de vos valeurs et sur celle de leur partage avec vos associés vous garantira de pouvoir construire tant votre stratégie que votre gouvernance (votre hard) sur un ensemble de valeurs partagées (votre soft).

Ce travail est la garantie de l’efficacité de votre association. Comme tel il est le préalable à la définition de votre stratégie et de la gouvernance de votre organisation qui portera votre projet.

Ce travail est essentiel et urgent tant il est vrai que ces valeurs explicites et partagées donneront, en étant réellement incarnées par les associés et l’ensemble de l’équipe, toute leur force à votre organisation et à son fonctionnement.

Votre « soft » (les valeurs et la culture de votre organisation) sera le fondement de votre « hard » (sa structure et son fonctionnement).

Votre « hard » ne sera véritablement « hard » et donc solide que s’il repose sur un « soft » de valeur(s) et s’il en est l’incarnation.

La culture et la réussite de votre entreprise en dépendent.

RéSolutions vous accompagne dans ce travail essentiel de définition et de validation des fondamentaux de votre décision d’association.

RéSolutions vous accompagne dans sa configuration très concrète pour en faire le fondement de la raison d’être de votre entreprise, de sa stratégie et de sa gouvernance en alignement avec la culture de votre entreprise.

Sa démarche très concrète et « confrontante » vous permet d’éviter les échecs trop souvent rencontrés par les projets de valeurs et de culture d’entreprise. En axant les travaux de ses deux étapes sur le processus de décision de votre projet et de l’entreprise qui le porte, ce « soft » est bien au fondement du « hard » de votre entreprise et en assurera toute la solidité, sa résilience et sa capacité d’adaptation garante de son développement.

Vous percevez l’importance de ce « soft » mais n’êtes pas encore convaincus qu’il peut et doit être au cœur de votre « hard » ? Vous hésitez, au vu, de démarches que vous avez initiées dans ce sens et qui, par leur inconsistance et leurs approches « hors sol » n’ont pas abouti ? Parlons en.

 » Bienvenue dans Votre Futur Voulu « 

Quelques repères pour l’action :

Cultivons notre Vision !

Culture et valeurs d’entreprise

De l’incarnation des valeurs : le « soft » au fondement du « hard »

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Cultivons notre Vision !

Culture d'entreprise

 

Il est des injonctions qui inclinent puissamment à l’action et lui donnent tout son sens. « Cultivons notre vision », cette injonction que je me suis faite, en est une. Elle est même celle qui est, idéalement mais très pragmatiquement, au fondement de toutes mes actions. Elle est un puissant ferment à toute culture d’entreprise.

La culture, façon de voir le monde.

L’action et la décision qui la détermine sont fonction de la vision que chacun a et se fait du monde. Cette vision est l’expression de la culture de chacun.

La culture, à bien y regarder, est tout simplement la vision que l’on a du monde. Quand je pense aux dissertations sur le sujet et aux pages (4 au minimum pour faire sérieux !) qu’il nous fallait écrire pour disserter en réponse à la question : « Qu’est-ce que la culture ? ». Aujourd’hui j’y réponds par cette définition simple mais essentielle : la culture est, tout simplement, une façon particulière de voir le monde.

Pour une vision éclairée … et éclairante.

En tant qu’humain, tout notre travail est de travailler à cette vision pour l’éclairer et éclairer le monde et sa réalité afin de pouvoir les lire le plus lisiblement possible. Descartes assimilait la « raison » à la « lumière naturelle ». Cette lumière qui nous rend accessible le monde dans sa réalité.

Cultivons notre vision pour l’enrichir. Aussi se cultiver est bien travailler à parvenir à une autre culture, une culture enrichie et éclairée qui nous aide à percevoir la réalité du monde dans sa lumière naturelle et non celle, forcément limitée et déformante, que nous projetons sur elle.

Se cultiver c’est changer de culture. Se cultiver … en changeant de culture.

Se cultiver est en fait changer de culture. C’est parvenir à une autre façon de voir le monde. Parvenir à voir des choses que l’on ne voyait pas et parvenir à voir autrement, sous d’autres points de vue, des choses que l’on voyait ou croyait voir jusqu’alors.

Une culture, des valeurs.

Toute culture est le produit des valeurs qui l’animent. Travaillons à la mise en lumière des valeurs qui nous importent. Ce à quoi nous attachons de la valeur non par cupidité et intérêt égotiste mais pour ce qu’elles valent en soi, pour tout humain et donc aussi pour nous. La vision est directement déterminée par notre système de valeurs. Une culture est faite des valeurs qui la fondent. Notre regard est orienté par nos valeurs et ce sont ces valeurs qui dictent nos décisions et conséquemment chacune de nos actions. Aussi, assurons nous que ces valeurs ont … de la valeur.

La culture essentielle.

Il est étonnant que, au nom de l’efficacité, la culture soit souvent reléguée au second plan par des décideurs et entrepreneurs, qui se veulent, et se rengorgent, d’être hommes et femmes d’action. Un second plan non prioritaire et peu digne d’intérêt. C’est là méconnaître le rôle essentiel des valeurs et de la culture qu’elles façonnent. C’st là ne pas vouloir voir qu’elles sont à la base de toute les décision et de toutes les actions de l’organisation et de ses acteurs. La culture et ses valeurs sont proprement « essentielles », au sens propre du terme qui renvoie à l’essence.

 « Cultivons notre Vision » est un système en soi. Un système qui tient en trois mots. Un système dynamique et en progrès permanent.

Cultiver sa vision change sa vision et donc sa culture. C’est là le formidable carburant d’un mouvement permanent.  Une énergie pour l’action. Une énergie au service de la pertinence de l’action.

Il y faut une méthode. Une méthode que nous indique Descartes en nous invitant à employer nos efforts à bien cultiver notre vision. « Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien ». Discours de la méthode – Première partie (1637) – Garnier – Bibliothèque de la Pléiade – 1953. Page 126

Il n’est pas anodin de rappeler que le Discours de la méthode a été écrit par Descartes comme méthode qu’il s’est donnée à lui-même pour accéder à cette lumière naturelle et à une vision clarifiée. Ce discours sert de préface en 1637 à trois essais, trois traités dont le tout premier est consacré à la Dioptrique. Ce traité comprend 6 discours aux titres « éclairants » : 1. « De la Lumière », 2. « De la réfraction », 3. « De l’œil », 4. « Des sens », 5. « Des images qui se forment sur le fond de l’œil », pour aboutir au discours 6. « De la vision. »

Ce qui, à bien y regarder, fait du « Discours de la méthode » un « Discours pour bien voir » et de Descartes et de sa méthode l' »allumeur » des Lumières du grand siècle. Lumières qui nous éclairent aujourd’hui encore.

La vision du système et le décryptage du complexe.

Système en soi – « Cultivons notre vision » – est, en appliquant cette méthode, fondamentalement une invitation à voir le monde dans sa complexité. Une invitation à voir le système du monde. Une invitation à dévoiler le monde dans sa complexité et à en dévoiler les « absolus » et les relations avec les « relatifs » qui leurs sont reliés dans leurs liaisons systémiques.

Attachons nous, sur ses conseils, à identifier les absolus et les relatifs qui en découlent.

« J’appelle absolu tout ce qui contient en soi la nature pure et simple dont il est question : ainsi tout ce qui est considéré comme indépendant, cause, simple, et je l’appelle le simple, universel, un, égal, semblable, droit, eu d’autres choses de ce genre ; et ce que j’appelle le plus simple et le plus facile, afin que nous nous en servions pour résoudre les questions.

Le relatif au contraire est ce qui participe à cette même nature, ou du moins, à quelque chose d’elle, par où il peut être rattaché à l’absolu et en être déduit suivant un certain ordre : mais qui , en outre, renferme dans son concept d’autres choses que j’appelle relations : tel est tout ce qu’on appelle dépendant, effet, composé, particulier, multiple, inégal, dissemblable, oblique, etc… L’obligation d’observer leurs connexions réciproques et leur ordre naturel, de telle façon que, partant de la dernière, nous puissions parvenir à ce qui est le plus absolu en passant par toutes les autres. »

« (…) Le secret de la méthode consiste à regarder avec soin en toutes choses ce qu’il y a de plus absolu. Certaines choses en effet, à un certain point de vue, sont plus absolues que d’autres, mais, considérées autrement, elles sont plus relatives.  

… Rien n’est plus propre (…) que de s’accoutumer à réfléchir avec sagacité aux moindres choses que l’on a précédemment perçues. »

Descartes, « Règles pour la direction de l’esprit ». (1628) Règle VI – « Œuvres et lettres », –  Bibliothèque de la Pléiade – Gallimard – 1953. Pages 53-55.

Il est aujourd’hui de bon ton, par une simplification désastreuse de la doctrine cartésienne, de ne voir qu’un rationalisme à courte vue là où Descartes ne cesse d’appeler à une vision éclairée et éclairante sur la complexité du monde.

Pour une vision augmentée de la réalité nous permettant d’accéder à une réalité (réellement) augmentée. 

Il n’est pas question ici de réalité numériquement augmentée.

Ne cessons pas de nous cultiver tout simplement pour, sans cesse, changer de vision et de culture dans la visée d’une vision affinée, enrichie, systémique et englobante de la réalité.

« Cultivons notre Vision » pour une culture sans cesse nouvelle qui nous permet d’« inventer » (au sens d’un trésor révélé) sans cesse la réalité dans toute sa complexité et dans toute sa richesse.

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16/11/2021 – Du client roi sans couronne au client citoyen et responsable.

« Il n’y a pas de démocratie dans l’entreprise. Le client est roi. »

Déclarer que le client est roi selon la formule consacrée du « Client Roi » me met étrangement mal à l’aise. Et pourtant, j’en défends inlassablement l’idée en répétant et répétant, ce qui devrait être une évidence, que l’entreprise n’existe que par et pour ses clients.

Et, en même temps, cette notion de « client roi », ne cesse de convoquer en moi des « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira, les … » et des images de « nuit du 4 août » que la glorification du client roi déclenche dans mon esprit profondément républicain.

A y réfléchir, je décèle, derrière cette gêne toute une longue, complexe et ambigüe évolution de la notion de client et du rôle et de la place de ce dernier dans la société et dans l’entreprise.

Pourtant, à bien y regarder, et, au-delà des nombreuses sinuosités empruntées ces dernières décennies par le discours sur le client, deux notions simples, « la relation client – fournisseur » et  « l’esprit de service », permettent de lever clairement cette ambiguïté.

***

Ayant partagé cette intervention de Philippe de Villers sur Linkedin, j’ai reçu immédiatement une pique bien sentie, pertinente et humoristique de Guillaume Chabra. Il y affirmait ne pas demander à ses clients de se comporter en roi, ni à ses collaborateurs de se comporter en serviteurs et dénonçait dans cette vidéo un discours moyenâgeux. Ce que je partage bien évidemment comme je l’ai répondu immédiatement. Toutefois, à la réflexion, je ne peux me contenter de cette réponse.

Ne jetons pas l’esprit de service et le service client … avec la tête du roi !

En effet, affirmer que le client est roi ne revient pas à dire que le client peut et doit se comporter en despote. Même les rois ont des obligations et, en général, à ne pas les respecter ils finissent mal. « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira … ». Aussi je ne peux qu’être d’accord avec Guillaume Chabra.

Par contre, mettre en correspondance la notion du client roi et la servitude des collaborateurs me gêne beaucoup. C’est nier la notion essentielle de l’esprit de service qui se doit d’être l’essence de l’entreprise dans sa relation avec son marché.

Nous en revenons à ce qui devrait être une évidence, une brève de comptoir universellement partagée dans les cafétérias de toutes les écoles de commerce et universités de gestion : « le client est la seule raison d’être de l’entreprise. Comme telle, elle en est sa condition d’existence ». Il est bon de se le rappeler en permanence et de donner ainsi toute sa force à cette notion de client, notion qui est dans un rapport quasi tautologique avec celle d’entreprise.

Le client roi, un roi sans couronne

Il n’est pas sans intérêt de rappeler le contexte de la naissance de ce slogan « Le Client Roi !». Je fais appel pour cela à mes souvenirs de gamin et de la fin des années 60. Je me souviens, enfant, m’être étonné de ce slogan nouveau qui subitement avait « trôné » placardé sur toutes les devantures de magasin. Je me rappelle ma surprise face à ce « Oyez, Oyez, bonnes gens, désormais le Client est Roi, vive le Roi ! ».

Quel était donc le roi précédent qui, désormais mort, offrait son trône vide au nouveau roi proclamé : le client ?

Cette proclamation marquait très exactement les prémices de la fin d’un monde. Je dis bien les prémices car l’on ne bascule jamais brusquement d’un monde dans un autre. Dans le cas du « Client Roi » cette proclamation marque l’entrée dans un sas de passage : le passage progressif d’un marché de l’offre à un marché de la demande. Un sas qui conduira  subrepticement à la libéralisation des années 80 puis à l’individualisation que la numérisation des échanges et des services porte aujourd’hui à l’extrême.

 Le client roi, … un roi sous tutelle

Ce client roi, ainsi proclamé, a été, de fait, et demeure encore aujourd’hui un roi en régence. Un roi régenté par le marketing et les médias qui lui ont dit quels étaient ou plutôt devaient être ses besoins et qui l’en ont persuadé pour encore et toujours plus pouvoir lui vendre les produits que le régent Marketing à mission d’écouler.

En fait l’on est passé d’un marché de l’offre celui du « Producteur Roi »), à un marché non encore de la demande du client mais à celui de la demande dictée par le marketing et la publicité. Un client roi sous la tutelle du marketing et au final, un roi sans couronne. Nous vivons toujours aujourd’hui sous cette régence.

Aujourd’hui encore, le fait que le client est au principe de l’entreprise n’est pas acquis et de loin

Malgré toutes les incantations de « placer le client au centre » qui ont suivi ce prétendu avènement, , nous ne sommes toujours pas sortis de cette régence et de cette tutelle.

Une récente émission de France Culture dédiée au management a réussi l’exploit de ne pas une seule fois citer le mot de client, ni même évoqué la notion, au cours d’une heure d’émission.  Cette interview de Ghislain Deslandes, (par ailleurs très intéressante, riche en idées et en références et que l’on écoutera avec grand intérêt), n’en évoque même pas l’idée. L’on m’a dit, mais je n’ai pu le vérifier, qu’il en était de même de l’ensemble des volets de la série consacrée au thème. Comment peut-on s’intéresser au management sans avoir à aucun moment à l’esprit que le management est fondamentalement l’art de faire en sorte que l’entreprise délivre à ses clients la promesse qu’elle leur a faite ?

L’entreprise comme vase clôt, jardin de l’entre soi

L’entreprise est, encore trop souvent, pensée et vécue comme un vase clôt ego-centré et dont la principale dynamique est recherchée dans l’efficacité de ses processus de production et de communication commerciale et dans un marchandage entre ses acteurs internes (actionnaires, managers, collaborateurs).

Un jardin où l’on en vient à oublier le client qui est hors les murs

Un jardin dans lequel, par exemple, il est impossible pour le client, lorsqu’il rencontre un problème, de joindre un interlocuteur et d’obtenir une réponse à une question non répertoriée dans un formulaire de réponse automatique.

Un jardin dans lequel, par exemple, les applications informatiques et les sites web n’ont pas été testés en permanence d’un point de vue client et où le parcours du client tient du parcours du combattant.

Le discours entendu entre les murs de ces organisations porte principalement sur la dimension « hard » (les structures et les processus). La dimension humaine (le soft) se limite souvent alors aux relations hiérarchiques, managériales et syndicales et sont en priorité et majoritairement consacrée aux acteurs internes de l’entreprise.

Nul étonnement alors à voir fleurir l’actuelle et abondante littérature dédiée au « bonheur au travail ». Une littérature qui fait jouer à l’entreprise un rôle qui n’est pas le sien. Ne nous trompons pas sur cette affirmation. Le bonheur est une affaire individuelle qui n’a pas, ne peut et ne doit pas être abandonnée par le collaborateur aux bons soins de son entreprise. Ceci ne veut, évidemment, pas dire que l’entreprise ne doit pas prendre soin de ses collaborateurs. Elle se doit, bien évidemment de travailler, ne serait-ce que dans son propre intérêt bien compris, à leur plein épanouissement dans le respect pour chaque collaborateur de sa personne, de sa sécurité, de sa santé et de son équilibre.

« Le client au centre » ou « la maîtresse au milieu ! »

A l’opposé, et en partie par réaction, est apparue une approche a priori intéressante qui s’intéresse au client avec cette fois le slogan : « Le client au centre. » Là encore, tant l’invocation pourtant vertueuse a été galvaudée, je ne peux m’empêcher d’avoir, immédiatement, à l’esprit une autre rengaine : « Les cahiers au feu et la maitresse au milieu !».

En exigeant de translation du trône du client soit disant roi au centre du jardin clôt se veut un acte révolutionnaire. D’une certaine manière, « le client au centre ! » c’est la prise de la Bastille.

La « totémisation » du client, au risque pour l’entreprise d’y perdre son âme et sa raison d’être

Au-delà des usages purement marketing de la formule « le client au centre », qui en ont été faits souvent, cette glorification, cette « totémisation » du client n’a en fait pas placé le client à sa juste place, là où il doit l’être : non au centre mais au principe et à l’horizon de l’entreprise. Non, le client n’est pas le CEO de l’entreprise selon la formule entendue souvent dans la cour de cette école. Le client est la finalité de l’entreprise. Il n’en n’est pas le dirigeant.

Placer le client au centre de l’entreprise c’est lui donner le pouvoir qu’il n’a et ne doit pas avoir

Transporter le trône de ce client (soit disant) roi au milieu du jardin ne lui rend pas sa couronne pour autant. Tant que le marketing et la publicité « algoritmisent » ses comportements et sa consommation il ne s’émancipera pas de leur tutelle.

L’entreprise est un acteur dont la mission est double. Elle a non seulement pour mission de répondre aux besoins des clients mais également d’innover et de proposer des solutions nouvelles créatrices de valeur. Elle est dans un perpétuel échange dialectique entre une demande et une offre qui, toutes les deux, sont en perpétuelle évolution.

Ne se ranger qu’aux injonctions d’un Client Roi « totémisé » au centre de l’entreprise, conduirait inéluctablement l’entreprise à sa décadence. Cette « totémisation » du client roi en le plaçant au centre de l’entreprise reviendrait pour l’entreprise à s’inféoder à lui et à ses seuls désirs.

La vague des démarches de qualité totale ont préparé la translation du client de son prétendu trône de roi à sa prétendue place au centre de l’entreprise

Cette injonction de placer le client au centre est l’onde portée dans les années 90 de la vague de la qualité portée par l’industrie japonaise dans les années 80-90.

Nous étions alors sous le feu de la qualité totale à la japonaise qui a permis aux produits japonais (automobiles et électroniques) d’envahir les marchés à partir de la fin des années 70.

Ces démarches qualité ont centré l’attention sur les processus internes de l’entreprise et sur leur impact sur la qualité du produit tout en en commençant à sonder et interpréter les rêves des clients comme nous le rappelle le slogan de Sony de l’époque : « Vous en avez rêvé ! Sony l’a fait ! ». Le client n’a alors toujours pas la parole. Nous sommes alors en pleine psychanalyse : l’industrie interprète ses rêves !

Avec le recul, l’on peut y voir un appel à l’amélioration de la culture du jardin clôt et non encore l’avènement d’un client roi dégagé de sa régence. On y entend plus un appel lancé du fond de ce jardin. Un appel qui s’intéresse encore majoritairement aux fruits de ses plantations et à l’amélioration de leur culture. Une entreprise, qui, une fois les fruits récoltés et lustrés, ouvrira, enfin, ses portes pour les vendre au marché après un tir d’artillerie publicitaire pour préparer le terrain.

Le client n’est pas au centre. Il est au principe de l’entreprise et en est l’horizon… … un horizon qui, sans cesse, change au fur et à mesure que l’entreprise évolue et se développe

Avec grand profit, l’entreprise associera le client dans des démarches qualité ou de créativité. Il n’en demeurera pas moins extérieur au projet de l’entreprise dont il n’est pas acteur. Il est clairement une des parties prenantes de l’éco système de l’entreprise et de son projet. L’on se souciera avec profit de son parcours client et de son expérience client qu’on concevra et pilotera avec  le plus grand soin. On écoutera toujours avec le plus grand soin ses remarques, idées, suggestions et réclamations. On l’en remerciera, à chaque fois, avec la plus grande sincérité du cadeau qu’il nous offre ainsi par son feedback. Un feedback client où l’entreprise trouvera toujours en germe de bénéfiques pistes d’évolution.

Cette écoute est même au principe du projet de l’entreprise. Les démarches de design thinking ou de lean management et de lean start-up sont là pour opportunément venir outiller cette écoute et cette découverte des besoins des clients et des façons de les satisfaire.

Ces démarches sont riches et nécessaires. Elles ne traitent toutefois qu’une partie (essentielle et préalable) de la configuration de l’organisation. En effet, l’organisation doit, au delà du seul client prendre en compte et intégrer l’ensemble des composantes du système et de l’écosystème de l’entreprise. (cf. l’écologie de l’éco système de votre entreprise)

Une entreprise est avant tout une vision, celle d’un monde que l’entrepreneur s’emploie par son entreprise à faire advenir

Une entreprise c’est, avant tout, une vision d’un monde quel qu’il soit, que l’entrepreneur imagine et qu’il se donne pour mission de contribuer à construire par son action.

Nul messianisme là-dedans. Avoir une vision n’est pas l’apanage des grands visionnaires avec un « V » majuscule. En fait, toute action entreprise l’est en fonction d’une vision, celle du résultat que l’on attend et souhaite de l’action que l’on entreprend.

Pour un entrepreneur, comme pour chacun de nous, avoir une vision, c’est visualiser, tout simplement et tout humblement, le produit de l’action que l’on envisage de mener. C’est l’imaginer avec la ferme conviction que le produit de cette action répondra à un besoin précis d’un groupe de personnes à qui l’on destine son offre et la solution qu’elle porte. Ce besoin, lorsqu’il existe réellement et qu’il est confirmé, est toujours le besoin de voir comblé un manque, ou de voir soignée une souffrance par le soin comme s’y réfère le « care » anglo-saxon.

Dès lors, NON le Client n’est pas un Roi despote, NON l’entreprise n’est pas un jardin clôt et, nous y venons, NON les collaborateurs ne sont pas des serviteurs au sens ancillaire du terme.

La relation client – fournisseur : Mort au client roi ! Et vive le service client !

La relation client – fournisseur est portée par l’esprit de service et non de servitude.

L’entreprise nait, survit et se développe, ou meurt, par l’interaction permanente entre une proposition et une demande, entre une promesse de l’entreprise et la confiance donnée par le client à une entreprise qui la mérite. Philippe de Villiers le dit, à sa façon dans son intervention : « Etre entrepreneur c’est aimer ses équipes, et aimer son produit. Il faut respecter le client. Il aime notre produit. C’est un honneur qu’il nous fait. Alors montrons-nous dignes de cet honneur. C’est ça l’entrepreneur. ».

Ma façon de dire la même chose, est qu’une entreprise est la promesse qu’elle fait au marché. Une promesse qu’elle s’engage à respecter et qu’elle saura respecter en mettant tout en œuvre pour y parvenir.

Et c’est là, pour moi, la définition de la marque d’une entreprise véritable. J’y vois la définition de l’entrepreneur : celui qui invente la promesse qu’il fait à son marché et qui tient cette promesse. Sa réussite tient à sa capacité à identifier voire révéler le besoin des clients qu’il s’est donné pour mission de servir parce qu’il en possède les capacités ou fait tout pour les acquérir.

La relation client – fournisseur : L’entreprise au cœur de son écosystème

En définitive, même si cela paraitra à certains une banale évidence, le concept de « la Relation Client – Fournisseur » est au cœur de toute la réflexion. C’est elle qui permet, en toute simplicité et en toute efficacité, de retrouver l’équilibre entre ces deux extrêmes inconciliables du « Client Roi » et de « l’entre soi de l’entreprise jardin clôt ».

C’est là un concept tout simple. Il prêtera à sourire aux amateurs de théories compliquées. Il donnera à sourire à ceux qui sont dans une quête toujours à renouveler des derniers nouveaux modes de gestion et de management. J’y trouve pour ma part la quiétude d’un concept simple et d’une richesse infinie pour qui veut prendre la peine de réfléchir à chacun de ses deux termes et à la richesse de leur interaction.

Le trait d’union qui relie ces deux mots, « Client » et « Fournisseur », porte bien son nom et assure bien sa fonction.

Du client roi sans couronne au client citoyen responsable

La loi PACTE de 2019, en écho à une forte demande sociale, se donne, entre autres, pour but de repenser la place des entreprises dans la société. Elle enjoint les entreprises volontaires à définir leur raison d’être dans le cadre d’une Responsabilité Sociale et Environnementale.

Par la RSE, la société appelle les entreprises à devenir citoyennes et responsables. Elles ne le pourront que lorsque le client lui-même, c’est à dire chacun de nous, sera citoyen de plein et complet exercice en respectant lui-même les injonctions qu’il adresse aux entreprises. Cela d’autant plus qu’il est bien souvent dans la position concomitante de client et de salarié ou de prestataire. Si l’on se place au niveau global du système, cette société dont nous sommes tous membres, est un auto entrepreneur au sens absolu du terme : nous en sommes à la fois, les collaborateurs et les consommateurs et les législateurs.

Ce client ne sera ce citoyen responsable qu’en vivant, en se comportant et en consommant en accord avec les injonctions qu’il fait à l’entreprise. Il ne le sera que lorsqu’il accordera ses déclarations de citoyens avec ses comportements de décideur, de consommation et d’achat.

En effet, l’on ne peut exiger des droits comme salariés ou indépendants sans les reconnaître et les appliquer à l’ensemble des autres membres de notre société, et au-delà.

En conclusion

Ainsi, loin d’un Client Roi, qu’il serait anachronique de continuer à proclamer, rêvons d’un « Client Citoyen et Responsable ». Sachant que le client et sa demande sont au principe de toute entreprise, seul un client véritablement citoyen et responsable, en accord avec les valeurs humaines et sociales de la société, permettra aux entreprises d’être, comme beaucoup le demande, citoyennes et responsables.

 

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L’entreprise : fleur ou iceberg ?

La réalité de l'organisation est complexe. Interdit elle à l'entrepreneur de décider et d'agir ?

L’iceberg de l’organisation

Il est tout à fait vrai que seule une faible partie de la réalité d’une organisation est directement observable. Thibaut Brière, en citant Evert Gummesson (1991) et la métaphore de l’iceberg, nous rappelle que seuls 10 à 15 % de l’organisation est visible,

Un constat qui place chacun des entrepreneurs, chacun des dirigeants et donc des décideurs, en haut de l’iceberg et devant une difficulté « titanesque », celle de savoir comment appréhender et tenir compte des 85 à 90 % immergés et non visibles.

Les observateurs (plus ou moins bien intentionnés) sont nombreux à décrier l’aveuglement de certains des dirigeants voire l’incompétence de beaucoup qui leur font préférer des solutions immédiates appliquées sur des problèmes dont la complexité est ignorée ou niée.

Une position périlleuse …

A leur décharge, reconnaissons qu’entrepreneurs et dirigeants, tout en haut de l’iceberg sont dans une position bien périlleuse.

Oui, le décideur n’a pas le luxe de prendre le temps de tout appréhender, de tout analyser et de tout prendre en compte de la réalité de son organisation.

Pressés par l’urgence et la multiplicité des décisions à prendre en jet continu. C’est un luxe qu’ils ne peuvent se permettre.

… Mais non surprenante

Reconnaissons, de plus, que la prise en compte de la complexité et la multiplicité des approches d’une situation développées par « les humanités » ne sont pas ce qui a été au cœur de la formation de la majorité des dirigeants et des décideurs d’aujourd’hui. Reconnaissons, pour le regretter, la non préparation de beaucoup à une approche systémique de la réalité. Il n’est que de rappeler la succession des fonctions dominantes dans l’entreprise qui ont jalonnées décennies après décennies la vie de l’entreprise, avec la prédominance de certaines  fonctions à certains moments de l’histoire (la production, le commerce, le marketing, la finance, les ressources humaines, les nouvelles technologies, …)

La démarche RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise ) est une notion récente. Elle montre bien que cette prise en compte de la globalité et de la complexité n’est pas naturelle. Il a fallu une loi, la loi PACT, pour sensibiliser les entreprises à la prise en compte de l’ensemble des dimensions de leur écosystème.

Il est facile pour un observateur extérieur et non impliqué de pointer ce manque de « réalisme » (cette non prise en compte de la totalité de la réalité) de nombre de dirigeants. Il lui est facile de dénoncer ces vues étroites de nombre de dirigeants et de prôner la prise en compte d’approches longitudinales, transversales, externes et internes pour appréhender la réalité de l’organisation.

Tout cela est vrai mais est-ce réaliste ? Comment l’entrepreneur que vous êtes, quand bien même en seriez-vous conscients et en volonté de le faire, peut-il y parvenir ?

Alors que conseiller à ces entrepreneurs ?

  1. Ne rien décider tant que l’ensemble de la réalité de l’organisation n’aura pas été investiguée et comprise par la multiplication et la convergence d’études transversales, longitudinales, internes et externes ?Les années d’études qui y sont nécessaires ne sont guère compatibles avec le temps de l’action et de son urgence.
  2. Les engager à avoir le courage de prendre de mauvaises décisions, comme nous y invite Véronique Nguyen ?

Son invite est intéressante. Je n’en partage toutefois pas complètement l‘analyse de ce qui est présenté comme la « mauvaise décision ».  Pour moi et contrairement à cette présentation, prendre une mauvaise décision n’est pas prendre une décision qui ne serait par rationnelle. Selon moi, opposer « mauvaise décision » et « décision rationnelle » ne tient pas. Opposer  » décision rationnelle  » et « décision risquée » ne vaut pas.
Le courage n’est pas de prendre une mauvaise décision mais tout simplement de prendre une décision. Le courage est de décider et autant « bien » décider en étant, notamment conscient des biais cognitifs dont nous sommes tous victimes.

Au final le décideur décide seul mais il est possible pour un responsable d’organiser sa décision et de la raisonner en l’appuyant sur le sens donné à l’action et sur un certain nombre de règles et de fonctionnement. Toute entreprise gagne à définir précisément son système de décision, à l’activer et à le maintenir avec le plus grand soin.

L’équilibre entre l’approche solution et l’approche problème

Il est de bon ton de décrier le manque de profondeur des décideurs qui succomberaient à la soif de solutions toutes faites sans s’assurer de la réalité du problème. Il est alors pertinent de mettre en garde contre le probable risque de voir cette solution ne rien solutionner du tout.

Dénoncer une telle inclinaison du dirigeant revient à privilégier comme antidote, une approche problème. Une approche qui s’intéresse prioritairement et majoritairement au problème, à son identification, à sa qualification et à sa compréhension. Rappelons nous Einstein qui affirmait : « Si j’ai une heure pour résoudre un problème, je passe 55 minutes à étudier le problème et les 5 dernières minutes à proposer une solution ».

Comme l’affirme Michel Crozier « le problème est le problème ».

Toute la question est de faire en sorte que l’identification et la qualification du problème puisse se faire à la fois de manière pertinente et avec la meilleure économie de moyen. Et cela n’est ni fréquent ni simple à obtenir.

Alors et si l’on évitait le maximum de problèmes en définissant le sens de l’action de l’entreprise en donnant du sens le plus en amont possible et en le partageant dans l’entreprise ?

Si cela ne vaut pas assurance d’éviter tout problème, du moins est-ce le moyen d’en éviter un bon nombre et de solutionner plus aisément ceux que l’on n’aura pas pu éviter en donnant des repères pour décider des solutions.

La prise en compte de notions de base et donc essentielles

Envisager son entreprise comme un système au sein de son écosystème en étant tout à fait clair sur la raison d’être de son entreprise. Les notions de Vision, de mission, de contribution, domaine, parties prenantes, et au final de Marque avec sa promesse et l’engagement que l’entreprise prend vis-à-vis de son marché de tenir cette promesse résume le tout de la décision.

Avec la prise en compte de la notion à la base de la sociologie des organisations qui est « l’intelligence des acteurs » cette intelligence de comprendre les « bonnes raisons «  qu’à chacun  des acteurs d’agir et de réagir comme il le fait. Aussi l’intelligence des acteurs est-elle à la fois 1) l’intelligence de chacun des acteurs qui agit sur la base de ses bonnes raisons et aussi 2) l’intelligence de l’observateur qui comprend (prend avec), en les identifiant les raisons qu’ont les acteurs d’agir comme ils le font.

La bienveillance : le bien voir et le bien donner à voir

Aucune décision « sensée » ne peut exister en l’absence de la prise en compte consciente et claire de ces quelques notions de base et donc essentielles. Ces notions sont simples et exigeantes. Elles obligent l’entrepreneur comme tout décideur à devoir répondre clairement à ces quelques questions. Ses décisions, prises en fonction de ces repères « directionnel » seront alors « raisonnables ». Notons que le terme de Direction (La Direction) fortement chargé de sa dimension hiérarchique a perdu aux yeux de beaucoup ce sens d’orientation et de « sens ».

La notion de vision est essentielle au sens donné à l’entreprise par son créateur et son dirigeant. Le lien est naturel entre la clarté de la vision et la notion de bienveillance qui loin de toute notion morale et non opératoire est l’art de « bien veiller et de bien donné à voir ». Je développe cette notion dans mon article : la bienveillance ou l’art du bien veiller et du bien donner à voir.

En partageant ces réponses au sein de son organisation et avec ses parties prenantes, il permettra à l’ensemble des acteurs du système qu’est l’entreprise et de son écosystème d’agir avec sens et dans une autonomie accrue en permettant ainsi une adéquation renforcée entre les actions initiées au plus prêt de leur terrain et les circonstances et besoins de ce terrain.

Des glaces de l’iceberg aux promesses de la (perma)culture

Alors oui, seuls 1à à 15 % de la réalité d’une entreprise sont visibles. Pour filer la belle métaphore illustrée par les planches montrant une fleur avec, sous la terre, une vue de son réseau de rhizomes, faut-il, passer un temps infini, temps dont l’entrepreneur ne dispose pas, pour faire des années d’études de botaniste ?

Ne vaut-il pas mieux avoir conscience de ces quelques règles simples et travailler le sol et ses profondeurs pour nourrir ces racines que sont la communauté des acteurs de l’entreprise et de son éco-système, en l’enrichissant de ses réponses.

Toute plante pousse en fonction du soleil et de la lumière qui lui sont données et accessibles. Il n’est que de voir, en forêt, les arbres allonger leurs branches pour aller chercher la lumière là où le ciel est accessible au travers des branches des autres arbres.

En conclusion

Se rendre compte que plutôt que d’être tout en haut de la pyramide, en tant que dirigeant l’on est assis tout en haut d’un iceberg a de quoi refroidir. Positivement convenons que cela est « rafraichissant » et calme des tendances à croire en sa toute puissance.

Au final il me plait de préférer pour l’entreprise l’image de la fleur à celle de l’iceberg. L’image d’un edelweiss qui lie et l’iceberg (qui est bien là) et la fleur (qui se nourrit de ses racines) me parait une bonne illustration de ce mariage.

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De l’incarnation des valeurs ou le soft au fondement du hard.

Nous assistons à un fréquent décalage entre valeurs affichées et culture réelle de l’entreprise. Ce décalage remet-il en cause l’importance des valeurs au fondement de la culture de l’entreprise ? Remet-il en cause l’importance de cette culture pour la réussite de son projet et de sa raison d’être ? Explique-t-il le désintérêt fréquent des dirigeants pour cette dimension culturelle du projet de l’entreprise. Illustre-il le désintérêt fréquent pour cette composante que beaucoup considèrent comme soft, voire trop soft et donc comme sans intérêt ? Et si le soft était en fait le ferment du hard de l’entreprise et la garantie de son succès ?

Les valeurs sont au fondement de la culture de l’entreprise.

Quelles que soient les valeurs  affichées, seule la réalité de la culture vécue au quotidien (et souvent en contradiction avec les valeurs proclamées) importe et détermine les décisions et comportements des équipes. Cet écart met en évidence le déni de nombre de dirigeants de l’importance des valeurs et de leur respect. Bien souvent ces dirigeants privilégient l’action sur les structures et les procédures et tâches (le hard). Ils laissent la réflexion et l’action sur les valeurs aux philosophes d’entreprise. Philosophes et sociologues qu’ils se gardent bien de consulter car « trop soft » à leur goût. Or le hard n’est hard que s’il intègre et traduit le soft qui l’enfante. C’est la culture et son système de valeurs qui fait la force du hard et sa capacité délivrer la promesse de l’entreprise.

Des valeurs proclamées en décalage fréquent avec la réalité.

Un déni de l’importance de la culture dans la performance de l’organisation …

Comme le rappelle Christophe Genoud dans son article : « Le Monde d’après : constatons nos valeurs avant de les élire », un écart est trop souvent constaté entre les valeurs proclamées et les valeurs réellement incarnées par les acteurs de l’organisation. Avec raison il souligne que plutôt que d’en dévaloriser, de ce fait, les valeurs il importe d’en souligner l’importance.

Le déni et ses risques

En effet, combien d’entreprises peuvent-elles réellement affirmer que leur fonctionnement est bien la traduction des valeurs proclamées ?

Combien y attachent-elles l’importance que cette dimension culturelle mérite ?

Combien se réfugient-elles dans la consolidation de leurs structures et de leurs procédures (le hard) ? En le faisant, elle cherchent à se rassurer pour muscler leur fonctionnement en déniant à la culture toute vertu opérationnelle.

Combien d’entreprises deviennent-elles par ces décalages complètement schizophrènes ? Usant d’un double langage, elles n’accordent pas leurs actes avec leurs paroles.

L’organisation schizophrène facteur de burnout mais  également en risque d’y succomber.

Les dégâts sont humains, et cela est, de loin, le plus grave. Cet écart provoque  perte de sens et de confiance et pénalise l’engagement. Le risque de burnout pointe. Ces risques sont également économiques. Ils touchent à la crédibilité de l’entreprise et impacte sa performance notamment par le désengagement qu’il entraîne. Qui ferait confiance à une telle entreprise ? Quelle peut être la performance d’une entreprise dont le geste ne s’accorde pas à la parole ?

Cet écart est facteur du burnout des collaborateurs. Il arrive que cet écart devienne trop flagrant et qu’il persiste par son déni. C’est l’entreprise toute entière qui est en risque de burnout. Elle y joue sa santé et même son existence.

… Aux valeurs incarnées :

Les valeurs ne valent et ne servent que si l’on en use.

Regrettons cette non compréhension dont nombre de dirigeants font preuve. Regrettons leur déni du fait qu’aucune évolution, qu’aucune transformation de leur organisation ne se fera si elle n’est portée par les réelles valeurs incarnées de l’organisation.

La performance de l’organisation trouve sa source dans la culture de l’entreprise. De même, tout changement auquel est soumis inéluctablement toute organisation pour rester en vie et se développer ne peut se traduire par une réelle transformation qu’au prix d’un changement culturel.

« Quand j’entends le mot culture, …. »

Les valeurs et la culture de l’organisation relèvent pour beaucoup du soft et est rapidement et viscéralement évacué pour exprimer un besoin de transformer le hard. « Quand j’entends le mot « culture » … »

Le soft pour beaucoup ne fait pas le poids face au hard que beaucoup veulent transformer par décret comme le rappelle François Dupuy dans son dernier ouvrage « On ne change pas les entreprises par décret ».

Combien de consultants ont pour commande de ces dirigeants : Aidez-moi à transformer mon organisation ! ». Ce qui revient à dire « Transformez moi le hard ! » … « et plus vite que ça ! ». Leur empressement à transformer n’a d’équivalent que leur déni du fait que le hard ne pourra jamais être transformé s’il n’est pas porté par une évolution de la culture de l’organisation. C’est le soft qui fait la robustesse du hard. Un hard d’autant plus solide et porteur de la performance de l’entreprise qu’il est ou sera le résultat du système de valeurs de l’organisation. Ce hard sera d’autant plus solide que la culture « séminale » du fonctionnement et de l’organisation de l’entreprise est incarnée et vivante.

Le travail sur la culture.
Une culture … ça se cultive

Or combien d’entreprises entreprennent réellement cet effort de définir les valeurs porteuses de leur projet ? Il est pourtant essentiel à la réussite de leur entreprise. Ces valeurs sont  au principe de sa réussite. Elles en sont, au sens littéral du terme, proprement le principe.

Ce travail est un travail d’allers-retours entre les valeurs qui animent leur(s) créateur(s) et dirigeant(s) et les besoins et attentes des parties prenantes de l’éco système de l’entreprise.

Identifier les valeurs de ses clients et partenaires cibles est essentiel. Comme l’est leur prise en compte en regard des valeurs des créateurs et de l’entreprise.  L’efficience du système de valeurs de l’entreprise résultera de cette « négociation ». Elle amènera l’entreprise à sélectionner dans ses valeurs celles qui font écho à celles attendues par ces parties prenantes. Il n’est pas question ici de se renier et d’afficher des valeurs attendues des parties prenantes et que l’entreprise n’incarnerait pas et encore moins qu’elle ne partagerait pas.

Il est important que le système de valeurs ne soit pas posé comme l’affirmation du crédo d’un créateur ou d’un dirigeant. Sa seule légitimité est dans sa démontrée adéquation au projet et à la raison d’être de l’entreprise. Il n’est pas ici question pour le dirigeant d’imposer son propre modèle de valeurs et de viser la soumission des équipes à ses valeurs. Son système de valeurs ne résulte que de son seul choix et ne concerne que lui. Il n’a aucune légitimité à l’imposer à quiconque. Il est ici, et c’est fondamental, question de la démonstration de l’adéquation des valeurs choisies au projet de l’entreprise. Des valeurs utiles et non des valeurs morales, sans exclure que ces deux notions coexistent.

Des valeurs choisies dans la famille des valeurs portées par la société.

Ces valeurs dépendent, entre autres, de l’évolution de la société et de celles des collaborateurs en tant qu’individus comme de celles des clients et des différentes autres parties prenante du projet de l’entreprise. Les valeurs arrêtées doivent l’être dans le respect des valeurs communément admises à un moment de l’évolution de la société. Elles ne doivent pas pourtant en être le décalque. Le projet et la raison d’être de l’entreprise mobilisent pour leur réussite certaines valeurs bien spécifiques.

C’est dans la pertinence du choix des quelques valeurs porteuses de la réussite du projet et dans l’effort fait pour aboutir à ce que ces valeurs soient effectivement incarnées au quotidien que dépendent la performance et la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise.

Le choix des valeurs n’est pas un conformisme à la bien – pensance du moment ou aux modes managériales et organisationnelles

Une entreprise qui adopte son modèle de celui d’autres entreprises sans être certaine de sa pertinence pour le projet qu’elle est censée porter ne délivrera au mieux que la promesse du concurrent. Il est rare que cette promesse soit la vôtre.

Il n’est pas non plus du ressort du système de valeurs de l’entreprise d’afficher et de décliner toutes les valeurs portées à un moment donné par la société dans son ensemble.

Ses principes se doivent de relever de la famille des valeurs défendues par la société. Ils se prennent et se révèlent sur cette toile de fond. Ainsi, l’organisation doit prendre garde à être vigilante aux évolutions de ces valeurs sociétales. Elle court sinon le risque d’être rejetée par tout ou partie des parties prenantes de son écosystème. Par contre, et encore et toujours, elle doit sélectionner et définir très concrètement celles de ces valeurs qui portent son projet en toute congruence.

Le soft au fondement du hard : condition de sa pertinence et de son efficacité

« Le soft est l’esprit du hard. »

Le modèle de congruence développé par David A. Nadler et Michael L. Tushman  distingue comme constitutif de l’organisation et du fonctionnement de toute organisation deux grandes composantes : le soft (les personnes et la culture) et le hard (les tâches et la structure).

L’apport du modèle est d’insister sur la nécessaire cohérence, le nécessaire alignement de chacune de ces 4 composantes deux à deux avec pour objectif de délivrer la promesse faite par l’entreprise à son marché dans le respect de sa raison d’être.

J’irai plus loin en affirmant que si hard et soft doivent être cohérents et alignés entre eux, c’est au soft de donner le « la ». En définitive, « la structure » et même, ce qui peut paraître moins intuitif, « les tâches » gagnent à être le résultat des valeurs et de la culture constitutives du soft.

Les valeurs réellement mises en œuvre dans l’organisation (qu’elles soient ou non affichées) sont au principe des décisions et donc de chacune des actions de l’entreprise. Aussi les structures et les tâches qui résulteront directement de ces principes auront d’autant plus de force à délivrer le projet de l’entreprise. Ainsi le hard sera-t-il d’autant plus solide qu’il sera enfanté par le soft. Un soft lui-même précisément défini et choisi comme matrice de la promesse de l’entreprise.

Le système de valeurs de l’entreprise : son âme et son essence

Le choix que l’entreprise fait de son système de valeurs  est essentiel au sens propre du terme. Il en est l’essence, l’esprit, l’âme, la nature profonde.

Ce choix, s’il est porté par la réelle volonté d’en faire le fondement de son fonctionnement et de son système de décisions, dictera le design de l’organisation et du fonctionnement de l’organisation. Ceux-ci ne peuvent être conçus sans se référer à ce qui fait et motive le projet de l’entreprise. En l’absence de ces repères, c’est à une société sans principes que l’on aboutit.

 Culture et prise de décision

Partager une culture, c’est partager une façon de décider et de se comporter, lorsqu’on se trouve confronté à une situation quelle qu’elle soit. La culture est au fondement de la prise de décision. Elle en est, en quelque sorte l’algorithme. Au quotidien, et à bien y regarder, c’est notre culture qui décide à travers nous.

Les cultures se différencient entre elles, entre autres, par la latitude qu’elles laissent à chacun en matière de décision. Elles accordent plus ou moins d’autonomie à chacun dans la réponse que chacun de nous apporte aux décisions  à prendre face aux situations auxquelles nous rencontrons.

Culture et partage

A bien y regarder, et au-delà du partage de la seule décision, une culture se définit par l’importance qu’elle apporte ou non au partage des leviers de son système.  Cela concerne fondamentalement le partage plus ou moins grand de la décision. Cela concerne,  également et plus largement , le partage du savoir et de l’information, le partage de la parole, … et, pour finir, le partage du résultat.

Cette liste et les choix que l’entreprise fait du positionnement du curseur quant au partage sur chacun de ses éléments dictent directement la configuration de son organisation et de son management. Et la réalité de sa culture devient tangible dans la réalité tangible de ce partage.

Dès lors, tout écart entre des valeurs déclarées et non traduites dans la réalité du partage constaté est facilement et fortement perçu. Il génère un ressenti d’autant plus grave que les contributeurs au projet de l’entreprise le vivent comme un non-respect du pacte implicite passé entre les parties prenante à ce contrat.

En conclusion : les valeurs sont une promesse. Une promesse que l’entreprise qui pose ainsi sa « marque » se doit de respecter. Et cela non seulement par respect d’une parole donnée mais dans son intérêt économique.

Les valeurs d’une organisation ne relèvent pas du domaine de la communication. Elles sont en fait un contrat qui est passé avec l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. Elles sont une promesse faite par l’entreprise au marché et à chacune de ses parties prenantes. Une promesse qu’elle se doit de respecter en s’organisant par ses structures et par l’organisation de ses processus et tâches. Un contrat qui du soft oblige au hard.

La confiance est à ce prix et cette confiance n’a pas de prix.

 

 

 

 

 

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Je contribue donc j’existe.

Je contribue donc j'existe.

Il est frappant de constater l’émergence actuelle de deux notions concomitantes : la demande de sens et la prévalence de la recherche d’impact.

Au moment même où l’absence et la perte de sens sont ressenties et dénoncées par beaucoup, la notion d’impact prend les devants de la scène. L’impact négatif et destructeur de l’homme et de ses entreprises sur l’environnement et sur la société est décrié. L’homme comme ses entreprises sont aujourd’hui sommés d’avoir un impact positif. L’anthropocène met l’homme sur le devant de la scène et lui donne un rôle de deus ex machina (1) en charge d’impacter le monde positivement.

(1) Personnage ou événement inattendu venant opportunément dénouer une situation dramatique.) (Deus ex-machina :CNTRL)

Cette invocation ne laisse pas d’interroger sur sa signification profonde et quasi … phallique. Elle n’est pas sans évoquer son Docteur Fol Amour chevauchant sa bombe et qui jubile en attendant l’impact.

« Impact » inéluctablement dit « choc »  : « Attention, impact dans …15 secondes ». Même adorné de son qualificatif « positif » et si les mots ont un sens, « Impact » signifie la collision, le heurt entre deux corps. Dès lors, il est difficile d’envisager qu’un impact puisse être positif. L’impact évoque la puissance et privilégie la puissance de l’impactant sur l’impacté au profit de l’impactant.

L’appel à « l’impact positif » est une injonction à « une puissance qui s’exerce sur … ».

L’incantation actuelle en faveur de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de l’entreprise  invite chacun de nous et de nos entreprises à avoir un impact positif. Cette invocation vaut pour toute notion d’entreprise et donc pour toute action (qu’elle soit celle d’une entreprise ou d’un individu).

L’impact est le maitre mot de l’anthropocène où l’Homme exerce un impact (et quel impact !) sur le Monde. Chercher à avoir un impact sur c’est rechercher à maîtriser l’objet impacté (objet ou homme alors ramené au rang d’objet) pour lui donner sa forme … en le « cabossant. »

Une telle incantation est, d’ailleurs, à bien y regarder, plus une exhortation à ne pas avoir un impact négatif qu’une invitation précise à un impact positif déterminé.

Et si, au lieu d’exhorter à « impacter sur … » l’on appelait et invitait plutôt à « contribuer à … » ?

Plutôt que d’inciter chacun de nous à laisser des « traces d’impacts » sur le Monde et la Société ne vaut-il pas mieux se focaliser sur les contributions que chacun de nous et les entreprises qu’il mène ou pilote sont à même d’apporter à la Société et au Monde ? Ne vaut-il pas mieux, en laissant à chacun le choix des projets auxquels il entend contribuer, valoriser et encourager ces contributions ?

En priorisant cette notion de contribution et en conduisant chacun, au moment de décider de son action, à se questionner : « A quoi ? et en quoi ? est-ce que je contribue par cette action, par mon entreprise ? » les réponses apportées par chacun donnent le sens de son action.

Pourquoi parler d’impact « positif »?

Dire que son action a un impact positif ne donne pas l’intention de départ de cette action. L’impact vient constater «  après coup » (une fois le coup porté) un heurt et la trace du coup. L’impact ne dit pas l’intention de départ qui a motivé l’action dont l’impact est la conséquence. La contribution, elle, à la différence de l’impact, donne l’intention et guide l’action dans l’atteinte du résultat de la contribution.

Parler de « Contribution » assigne un sens à l’action décidée et convoque « l’autre ».

Parler de « contribution » redonne à l’homme agissant, l’acteur, toute sa dimension non d’ « impacteur » (même positif) mais de créateur de valeur par une participation à une œuvre commune et choisie visant la satisfaction réelle de besoins humains.

En effet, « Contribuer » convoque immédiatement l’autre, les autres, tous les autres acteurs parties prenantes de l’écosystème du contributeur et de son entreprise. Les autres sont convoqués à double titre. Ils sont, d’une part, les autres contributeurs à l’œuvre et au projet commun, et d’autre part et encore plus fondamentalement,  les « bénéficiaires » de la valeur créée par le projet en réponse à leurs besoins, sachant que cette satisfaction des besoins est la seule réelle justification possible de toute entreprise.

La définition autoporteuse de la contribution. « Je contribue » : « j’apporte ma part à une œuvre commune ».

Il est frappant de constater que, contrairement au terme « Impact » (qui a, en soi, une connotation négative), le terme de « contribution » a, en soi, une connotation positive. J’apporte ma part, j’apporte mon tribu.

Le terme renvoie à deux dimensions qui, toutes deux, sont intéressantes à prendre en compte :
1. La participation (« J’apporte ma part ») à une œuvre commune,
2. La participation aux charges de la communauté (« J’apporte mon tribut »), en conséquence et en reconnaissance de mon appartenance à cette communauté.

Chacune de ces deux dimensions converge pour  donner toute sa force à cette notion de « contribution » et pour la prioriser, entre toute autre notion, comme légitimation de toute action.

La contribution, un concept qui donne tout son sens à l’action.

La contribution justifie et donne puissamment sens à mes actions dans la double dimension de sa définition, à la fois :
1. par la valeur que mon action va apporter à l’œuvre commune (tant dans la réussite du projet que dans la satisfaction des besoins de ses bénéficiaires) et
2. par la part que je prends grâce à ces actions aux charges nécessaires à la préservation et au développement de la communauté à laquelle j’appartiens et grâce à laquelle je vis, survis et me développe.

« A quoi et en quoi est-ce que je contribue ? »

Voilà une double question que chacun de nous devrait opportunément se poser. Et cela que nous soyons simple particulier au moment de décider de nos actions et de les entreprendre ou que nous soyons une entreprise. Répondre à cette question avec réalisme et en toute humilité revient à définir en toute responsabilité sa raison d’être.

Une question existentielle.

Cette question est une question existentielle. Quel est le sens de mes actions et de mes entreprises ? En quoi, suis-je, par ces actions, et en toute humilité, relié et lié au reste de l’humanité ? Ce qui revient, là encore, en toute humilité, à se poser la question de savoir en quoi est-ce que  je contribue à l’humanisation du monde ? En un mot, en quoi suis-je acteur et entrepreneur, créateur de valeur et non seulement consommateur – profiteur et destructeur de valeur ?

« Contribuer » et « Exister » deux notions qui s’enfantent l’une l’autre.

Là encore, les mots ont un sens et celui d’« Exister » (2) et lourd de sens.

(2) Exister : « Avoir une cause : le mot exister signifie par lui-même qu’une chose a une consistance à partir de, c’est-à-dire à partir d’autre chose. Il s’agira de savoir à partir de quoi ce qui existe a son existence. » (Exister : CNTRL)

Ainsi, « Exister »  n’a de sens que par la cause qui me fait exister.

J’existe « pour » et « par » quelle cause ?  

Pour prendre les mots à la lettre (ce que l’on devrait toujours faire) , quelle est la cause qui est la mienne et qui me fait exister ? Quelle est la cause que je sers ? Quelle est la cause à laquelle je contribue ?

Par un retournement des liens de causalité, il n’est pas indifférent de voir dans la cause non seulement la cause qui fait que j’existe en tant que conséquence et résultat mais la cause comme la visée, et la motivation de mon action. La cause qui me fait exister devient alors la conséquence de mon action à laquelle elle contribue. Ainsi, j’existe que par ce que mon action contribue à une cause.

Plutôt que d’exister « parce que … », j’existe « pour que … ».

C’est ma contribution à cette cause, à ce projet qui fait que  j’existe. J’y trouve tout mon sens.

La question est bien celle-ci « Qu’est ce qui fait que j’existe ? Quelle est  la cause de mon existence ? J’existe pour quelle cause ? Quelle est la cause qui fait que j’existe ?

Je ne peux être qu’en agissant …

« L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie. Sartre, Existent.,1946, p. 55. » CNTRL

… et je ne peux être qu’en agissant positivement, qu’en étant contributeur.

Une action justifiant mon existence ne peut qu’être une action positive de contribution au bien commun.

Au fond du fond on y retrouve la règle «  Ne faisons pas à autrui ce que nous ne voudrions pas qu’il nous fasse ».

Nulle dimension morale à la définition de ce bien commun. Il n’est besoin que de considérer bien humblement notre dépendance à notre écosystème pour nous en convaincre. Celui-ci est fait de l’ensemble de notre environnement et des parties prenantes à notre propre existence qui la permettent et la nourrissent. Il est de notre intérêt vital évident de contribuer à la survie et au développement de notre propre écosystème comme condition de notre propre survie et développement. Prenons soin de notre environnement propre et il prendra soin de nous.

Derrière cette règle de bon sens, l’on retrouve tout le combat écologique qui ne se limite pas à sa seule dimension naturelle et environnemental comme je l’évoquais dans cet article « L’écologie de votre écosystème d’entreprise ».

Soyons « donneur réaliste et stratégique ».

Cette notion est développée par Adam Grant dans son livre « Give and take : why helping others drives our success ». Il y analyse le principe de réciprocité dans lequel deux postures se font face « Je donne » «  Je reçois ». Il inventorie les 3 styles qu’il est possible d’adopter en la matière :

1. le Preneur (Je reçois plus que je donne) ;

2. L’Egalisateur (Je donne autant que je reçois) ;

3. le Donneur (Je donne plus que je reçois).

Il compare ces différents styles possibles et pose la question de savoir quel est le style le plus efficace. A première vue, et en tenant compte de l’assentiment de la Société, le style « Egalisateur » semble gagner la première place sur le podium au détriment du « Donneur » qui se fait avoir et du « Preneur » qui ne peut durer qu’un temps.

Il conclue son analyse par une question à laquelle il apporte sa préférence : « Et si, à bien y regarder, le style le plus efficace était celui du donneur non le donneur exploité mais le « donneur réaliste et stratégique » qui agit pour le bien commun et sans dire oui à tout. »

La règle très utilitariste de ne pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse se transforme alors en la règle d’or : « Faites pour les autres tout ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous ». Une règle d’or qui est la version positive et en acte de la règle précédente «  Ne fais pas autrui …. » qui négative, interdit, restreint et paralyse et qui incite, de fait, à l’inaction en condamnant l’action par un principe de précaution.

La contribution est hautement mobilisatrice et énergisante en donnant une motivation, un sens à l’action.

Ce qui donne sens à mon action et me permet d’exister, est de prendre part, d’apporter ma part tant à l’œuvre commune choisie qu’aux charges de la communauté qui l’héberge.

L’oxymore d’une « contribution négative »

Nulle surprise au fait que le terme « Contribution » ait une connotation éminemment positive. Une « Contribution négative » serait un oxymore.

En effet, une  » Contribution négative » peut s’envisager de deux façons :

1. Soit je contribue négativement à une action commune (et donc je vise volontairement ou non à ce que ce projet commun échoue),
2. Soit je contribue à une action qui est négative non pour les contributeurs à l’action mais pour ses cibles. C’est, en effet, alors, bien de « cibles » dont il s’agit, au sens de « objet à impacter » et non de bénéficiaires de l’action.

Quelle que soit la façon de l’envisager, une contribution négative détruit de la valeur (soit celle du projet auquel je participe, soit celle de la situation des individus cibles de l’action).

Dans les deux cas, par cette action, je détériore mon écosystème qui finira par me détruire lui-même.

La contribution est créatrice de valeur pour l’œuvre commune, pour ses bénéficiaires et pour chacun de ses contributeurs.

Au delà de la valeur créée pour ses bénéficiaires (qui est sa justification ultime), contribuer porte, en lui-même, le principe et la promesse d’un retour positif pour le contributeur. Ce retour n’est possible que du fait de la création de valeur par l’œuvre commune. Une œuvre collective qui est grosse d’une valeur supérieure à la somme des contributions mises en œuvre individuellement pour la produire. C’est là la force de l’intelligence collective. Une promesse de « sur » valeur qui, toutefois, ne se réalisera que sous réserve que ce projet commun et collectif réponde à un certain nombre de caractéristiques.

Les conditions d’une contribution réelle. 

En effet, la contribution d’un individu à une œuvre commune ne l’est qu’au prix du respect d’un certain nombre de conditions.

Pour trouver tout son sens, et pour que cette contribution soit une contribution véritable il y faut :

1. Un volontariat plein et entier basé sur une volonté délibérée du contributeur (quelle que soit sa motivation) ;
2. L’adhésion réelle à l’œuvre commune résultant d’un libre et réel choix par le contributeur ;
3. La reconnaissance par la communauté de la part prise par le contributeur ;
4. La rémunération positive du contributeur (à proportion de la contribution à la « sur »valeur créée par la contribution.

A défaut de l’une ou l’autre de ces conditions la contribution n’a plus de sens. Elle se trouve, alors, dévoyée de multiples façons.

Elle n’est alors  :

– qu’une adhésion forcée (de manière consciente ou inconsciente) à un projet qui n’est pas le sien ;

– qu’une inefficacité du fait d’une contribution non ré-compensée (au sens premier du terme) par un retour supérieur à la contribution ;

– voire qu’une exploitation du contributeur en absence d’une participation adaptée à la « sur » valeur créée par l’œuvre commune.

Le projet lui-même, objet de la contribution, se doit de respecter un certains nombres de caractéristiques.

Un tel projet, une telle entreprise se doivent d’être positifs, c’est à dire et sans jugement moral, eux-mêmes contributeurs à la Société dans laquelle ce projet vit, survit et se développe.

C’est d’ailleurs là la condition de sa survie. En supposant qu’il détruise de la valeur dans son environnement, il est clair qu’il détruira son environnement et en périra lui-même.

Ce n’est qu’en créant de la valeur pour chacune de ses parties prenantes essentielles, qu’il garantira son développement durable.

Qui ne le ferait pas serait un prédateur. Et l’on ne contribue pas à une prédation, on en est complice.

De l’anthropocène à l’humanocène :
du  » J’impacte » au « Je contribue ».

L’anthropocène est le règne du « j’impacte ». Il est l’âge de l’Homme et de ses impacts sur l’environnement et sur la société. Par opposition et en ayant à l’esprit la nature profonde de la contribution, l’humanocène (terme que je forge en opposition directe à l’anthropocène), est celui du « Je contribue ».  Il est l’âge de l’humain en acte et de la contribution de l’homme à l’humanisation du Monde.

Si l’humanisme est une croyance en l’homme et en sa valeur (3), l’humanocène est le temps de la contribution à la mise en œuvre et la défense de cette valeur, par nos contributions au-delà des simples croyances. Contribuer en est le maitre mot et le verbe d’action. Il n’est plus, alors, temps ni question d’impacter mais de contribuer en toute humilité et en toute humanité à l’humanisation du Monde.

(3) Humanisme : Théorie, doctrine qui place la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toutes les autres valeurs. Le Robert

Un questionnement salutaire et une règle de vie porteuse de sens.

En synthèse, substituons à l’exhortation d’ « impacter », la règle de vie qui est celle de répondre clairement à la double question «  A quoi et en quoi je contribue ? »

Y répondre peut- être l’affaire de toute une vie. Se poser, en permanence cette question est, à défaut d’avoir une réponse claire et définitive, un salutaire moyen de questionner le sens de son action et d’y trouver un sens.

Nous verrons que cette priorisation de la contribution n’est pas sans impact sur un certain nombre de composante de notre édifice social. Elle questionne, entre autres, la responsabilité individuelle de chacun d’entre nous au sein de la Société. Elle questionne la notion même d’entreprise et de participation, les modes de management et d’organisation de l’action, voire même, et de manière  directe, l’évolution de nos systèmes d’enseignement et particulièrement de la formation professionnelle.

 

 

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