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L’agir stratégique au service de l’Entreprendre.

Une question de frontières : stratégie et exécution

Merci Jeroen Kraaijenbrink et Dr. Marc Sniukas pour ce post et pour cette réflexion à laquelle il nous invite. Je voudrai juste apporter ma propre réflexion sur ce sujet tant débattu de la stratégie et de son exécution. Où commence la seconde et où se termine la première et sont-elles en fait intégrées l’une dans l’autre ? Mais si c’est le cas, pourquoi alors avoir deux mots différents ?

La confusion des mots et leurs conséquences

Il me semble qu’à force de ne pas respecter le sens des mots on en vient à tout confondre ce qui peut donner lieu à des discussions infinies où chacun peut indéfiniment donner son point de vue en se basant sur sa propre acceptation des mots qui y perdent tout leur sens. J’ai pour habitude de conseiller, à ce titre, de demander à trois personnes différentes quel sens elles donnent au mot « Stratégie ». Vous serez surpris d’obtenir 10 définitions différentes !

La multiplication des « Thinking » : richesse ou dispersion ?

Je suis frappé de la multiplication des formules se terminant par « Thinking » : Strategic Thinking, Systems Thinking, Lateral Thinking, Computational Thinking, Visual Thinking, Integrative Thinking, Reflective Thinking, Scenario Thinking. J’y vois autant de manières de penser qui chacune « louche » sur son « nombril » et incitent à la schizophrénie. Elles se veulent autant d’approches et de méthodes applicables dans différents contextes pour améliorer la prise de décision, la résolution de problèmes et l’innovation. Mais l’on finit par y perdre de vue ce pour quoi ces « pensées » sont faites : «l’Entreprendre ».

Réduire la stratégie à la résolution de problèmes : une impasse ?

Ainsi, il me paraît problématique de cantonner la stratégie à la résolution de problèmes même si, comme le propose Jeroen Kraaijenbrink ijenbrink, on la complète de la prise en compte de ses conditions de mise en œuvre. Ainsi considéré, ne parle-t-on pas tout simplement mais tout fondamentalement de l’Entrepreneuriat ? Et entreprendre ne consiste pas seulement à résoudre des problèmes mais bien de vouloir mettre au monde une évolution de ce monde par le produit de son entreprise.

Revenir à la racine de l’entrepreneuriat

Il me paraît fondamental de remonter à la racine de l’acte d’entreprendre (cette volonté de transformer le monde) pour initier la séquence stratégie et exécution, et configurer chacune de ces étapes sous la contrainte d’aboutir à une intégration du produit de l’entreprise dans le système du monde. La question n’est pas simplement d’exécuter une stratégie, mais d’aboutir à ce que le «produit » de l’entreprise intègre le système du monde, et que le projet « entrepreneurial » de l’entreprise aboutisse en ayant l’impact recherché par son entrepreneur en tenant compte de la façon dont son « produit » impacte chacune des parties prenantes de son écosystème.

La stratégie ne peut se limiter à la résolution de problèmes. Elle doit être portée par un désir d’impact, une volonté de faire advenir une vision. Ce n’est qu’en revenant à la racine de l’acte d’entreprendre que l’on peut véritablement configurer une stratégie cohérente, qui s’intègre dans le système du monde et touche les parties prenantes de façon significative.

Ce n’est quand ayant en permanence à l’esprit sa vision que l’entrepreneur et son entreprise sauront en stratège exécuter cette transformation recherchée.

Vers une nouvelle approche ?

Peut-être est-ce ce sur quoi Jeroen Kraaijenbrink et Timothy T Tiryaki, PhDtravaillent en nous promettant avec « The Big 5 of Strategy » une approche nouvelle. Comme il nous le recommande, je « stay tuned ».

Et vous, quelle vision portez-vous de l’acte d’entreprendre ?

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Pour un management vertueux ?

Et si le manager devenait vertueux ?

Merci Hervé Leblanc de nous avoir interpellés par ce post en évoquant Aristote. Parmi les idées partagées, la notion de manager vertueux m’a particulièrement interpellé. Un qualificatif qui, comme celui de manager bienveillant, peut susciter scepticisme ou prudence. Certains y verront une tentative de réintroduire la morale dans un espace, l’entreprise, souvent régi par des logiques de performance.

Pourtant, une fois dépassée cette réserve initiale, cette idée mérite qu’on s’y arrête. La référence à Aristote — dont je ne suis pas spécialiste — me semble ici particulièrement éclairante.

Le mot vertu, issu du latin vir (« homme »), renvoie chez les grecs à la force, au courage, et à l’excellence morale de l’homme accompli. Aristote, quant à lui, définissait la vertu comme un juste milieu entre deux extrêmes, permettant à chacun d’atteindre l’excellence en agissant avec justesse, honnêteté et altruisme.

Dans cette perspective, un manager vertueux serait un leader qui incarne des valeurs éthiques profondes et les traduit dans ses actes de gestion au quotidien. Il se distingue par son intégrité, son empathie, son sens de la justice, son courage moral et sa responsabilité.

Autant de qualités précieuses pour répondre aux attentes des équipes, en quête de sens, de confiance, et de cohérence dans un monde professionnel conscient de ses impacts sociaux et environnementaux.

Un tel management constitue bien plus qu’un idéal : c’est une nécessité pour construire des organisations durables, capables de conjuguer performance et humanité.

Et maintenant ?

Et si nous prenions le temps, chacun à notre niveau, de questionner notre propre pratique du management à l’aune de la vertu ? Car il ne s’agit pas d’être parfait, mais d’agir avec conscience et cohérence. C’est peut-être là que commence le vrai leadership.

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L’engagement : quand l’adhésion prend vie.

L’adhésion et l’engagement : une dynamique essentielle

Merci comme toujours à Lina Alami ami pour la clarté de ses représentations des thèmes essentiels du management. Dans le cas présent, il me semble que plutôt que « Le schéma de l’engagement », « Le schéma de l’adhésion » conviendrait davantage comme titre au concept détaillé par Lina Alami.

L’adhésion, un préalable indispensable

Si l’adhésion est un passage obligé vers l’engagement, elle n’en est pas pour autant suffisante. Adhérer, c’est reconnaître la pertinence d’une idée, d’un projet ou d’une transformation. Mais cela ne garantit en rien une implication active.

Prenons l’exemple du théâtre : si l’on demande au public de taper dans les mains, certains resteront impassibles, d’autres applaudiront mécaniquement, mais seuls ceux qui ressentent pleinement l’énergie du spectacle auront envie de monter sur scène et de jouer la pièce et d’y prendre part. L’adhésion est un premier pas ; l’engagement, lui, est un acte.


Quand l’engagement donne vie à l’adhésion

Dans une troupe de théâtre, les acteurs ne se contentent pas d’adhérer au projet, ils le font vivre. Ils s’impliquent, répètent, interprètent et s’approprient l’histoire. Il en va de même dans toute organisation : adhérer, c’est comprendre ; s’engager, c’est agir.

Un projet d’entreprise, une transformation organisationnelle ou un combat associatif ne peut réussir sans des individus qui dépassent la simple adhésion pour s’investir pleinement.

Loin de se contenter de prendre leur carte d’adhérent, l’acteur engagé s’engage dans la défense d’une cause.

L’engagement est ce qui permet de faire vivre l’adhésion, de la traduire en actions concrètes et de créer une dynamique collective pérenne.

L’engagement, moteur du changement collectif

L’adhésion repose souvent sur celui qui inspire, qui donne envie de rejoindre un projet. Mais l’engagement, lui, crée un lien puissant entre tous les acteurs, une connexion qui dépasse l’individu et alimente une réussite collective.

J’adhère à une cause, mais c’est mon engagement qui la fait avancer. L’adhésion est un point de départ, l’engagement est le véritable moteur du changement.

Conclusion : passons de l’adhésion à l’action !

L’adhésion est nécessaire, mais seul l’engagement donne vie aux projets. Trop souvent, nous nous arrêtons à l’idée d’être d’accord avec un concept, une transformation, une mission, sans franchir le cap de l’action.

Et si nous faisions un pas de plus ? Engageons-nous, investissons-nous pleinement, devenons des acteurs du changement que nous voulons voir émerger.

Qu’est-ce qui transforme, selon vous, une simple adhésion en un engagement actif ? Partageons nos expériences !

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Tensions et paradoxes : l’équilibre en mouvement.

1. Comprendre l’importance des tensions

Surveillons nos tensions. Elles sont à la fois indicatrices de nos paradoxes et révélatrices des ajustements nécessaires pour éviter le « claquage ».

Christophe Keromen nous invite, dans la riche documentation qu’il nous propose, à réfléchir à cette dynamique en mettant en avant le livre Performing Paradoxes de Wendy K. Smith et Marianne W. Lewis. Cet ouvrage met en lumière quatre tensiomètres utiles, illustrés dans le schéma ci-dessous.

2. Cartographier les tensions

Ce schéma pourrait être complété en mettant en relation les tensions deux à deux entre les quatre pôles identifiés. Prendre conscience de ces tensions et de leurs polarités permet d’éviter de se focaliser excessivement sur l’un des aspects au risque de subir un retour de bâton du pôle opposé qui a vite fait de nous rappeler son existence. Une tension excessive dans une seule direction risque de provoquer un équilibre instable, rappelant la réalité à nos esprits trop focalisés.

3. Une vigilance salutaire pour tous

Que ce soit à titre personnel, en entreprise ou à l’échelle sociétale, observer et analyser les tensions à l’œuvre est un exercice essentiel. Elles sont le pouls de la réalité et s’imposeront toujours à nous, quels que soient les efforts pour les ignorer.

Plutôt que de les nier, nous avons tout à gagner à apprendre à composer avec elles, à les comprendre et à en tirer parti.

4. Conclusion : Agir plutôt que subir

Les tensions ne sont pas des ennemies, mais des repères précieux pour ajuster nos actions et décisions. Que faisons-nous aujourd’hui pour mieux les intégrer dans notre approche personnelle et collective ?

Osons les voir, les comprendre et les transformer en levier de croissance.

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Le désengagement, clé pour l’engagement.

Mesurer le négatif pour créer du positif.

De la positivé du négatif

L’engagement se mesure à son absence

Comme l’expose Victor Waknine dans cette interview donnée à Topformation.fr l’engagement ne peut être mesuré directement ; c’est plutôt son absence qui est quantifiable. On ne peut pas mesurer l’ordre, seul le désordre se mesure. Cette approche permet d’identifier le coût du désengagement et d’en déduire des leviers d’action concrets.

Des leviers pour favoriser la motivation

Parmi ces leviers, l’autonomie, la reconnaissance, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle et la qualité du management jouent un rôle clé. Ces éléments, une fois pris en compte, permettent d’agir sur les sources de motivation et de réduire le désengagement.

Vers une amélioration continue ou une rupture nécessaire ?

L’article présente cette approche comme une démarche d’amélioration continue. Toutefois, face à l’écart croissant entre les attentes des entreprises et celles des salariés (ou non-candidats), ce désengagement impose parfois une transformation plus radicale des pratiques et des structures organisationnelles.

L’IBET ©: un indicateur précieux

L’IBET (Indice du Bien-être au Travail), développé par Victor WAKNINE, agit comme une alarme incendie. Il permet d’identifier les points critiques et d’intervenir avant que le feu ne se propage. Un outil précieux pour prévenir et réagir efficacement au désengagement.

Repenser le « bien-être » au travail

Un regret subsiste : le terme « bien-être » au travail est souvent galvaudé. Il doit être qualifié pour éviter les dérives superficielles et recentrer le débat sur l’essentiel : un environnement de travail propice à l’engagement durable.

Conclusion : Agir maintenant

Identifier les signaux du désengagement est une première étape. Transformer cette analyse en actions concrètes est la vraie clé du changement. Entreprises et décideurs, il est temps de prendre en main ce levier essentiel pour réconcilier performance et engagement.

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Prendre la bonne décision : entre réflexion et intuition.

L’équilibre selon Isocrate et ses conseils à Demonicos

«Réfléchis avec lenteur, mais exécute rapidement tes décisions». Cette citation d’Isocrate qui conclut avec pertinence l’article de Lina Alami ami résume l’équilibre que prône son auteur dans ses « Conseils à Demonicos ». Isocrate, orateur et philosophe athénien (436-338 av. J.-C.), disciple de Socrate et contemporain de Platon, y offre à Demonicos des recommandations morales et pratiques destinées à le (nous) guider dans sa (notre) conduite personnelle et publique.

L’essentiel : la prise de décision

Mais il y manque l’essentiel que traite heureusement @Lina Alami dans sa présentation : la prise de décision. En synthèse, cette prise de temps nécessaire à la prise de décision sera riche de la diversité des points de vue mobilisés, entendus et débattus, en envisageant les points de vue contraires et les impacts des décisions envisagées.

Nous notons que Lina Alami prend soin, avec raison, d’évoquer, entre autres composantes du dispositif de décision, la prise en compte des critères de décision, thème sur lequel nous avons eu le plaisir d’échanger.

L’importance des critères de décision

Pour ma part, j’y attache une importance toute particulière dans la mesure où ces critères ne sont que rarement définis et officialisés alors même qu’ils sont toujours à la base de toute décision. Bien souvent non formulés, ils influencent, alors, nos choix à notre insu. Nous gagnons tous et toujours à les définir et à les considérer en toute conscience, faute de quoi nous risquons d’être mus par notre inconscient et d’agir en toute inconscience.

Intuition ou prise de décision éclairée ?

Certains, rebutés par cet effort de connaissance réflexive de soi et du groupe qui travaille sur ces critères, privilégient l’intuition. Pour ma part, je ne vois dans l’intuition que l’expression de critères de décision auxquels on n’a pas donné la parole et qui, n’ayant pas eu la chance d’être exprimés, revendiquent inconsciemment leur prise en compte. Alors oui, merci , dans ce cas, à l’intuition de palier, en cas d’absence d’un effort de conscientisation de nos critères de décision, cette décision prise à leur insu.

Nos critères de décision nous définissent

Tendons le micro à nos critères de décision : ils nous sont uniques et nous définissent aussi distinctement que nos empreintes digitales. C’est au travers de cette grille de décision (plus ou moins consciente) que nous accédons à notre réalité et que nous nous y engageons.

Traduire la réalité en toute conscience

Par notre appréhension du monde, nous interprétons en permanence la réalité. Nous en sommes les traducteurs. Assurons-nous d’en être de bons traducteurs, de bien traduire cette réalité et d’éviter les faux sens en étant conscients du dictionnaire que nous utilisons et en l’enrichissant constamment.

Une démarche pour mieux décider : ActEval

C’est à l’écriture, à l’adaptation et à l’enrichissement de ce dictionnaire, et surtout à sa consultation, que j’invite et accompagne dans la démarche ActEval (« Évaluation de l’Action – une approche d’aide à la prise de décision ») que j’ai développée, forte de ce constat et de cette intime conviction.

J’avais tout gamin un instituteur en blouse grise (c’est vous dire si cela date) qui posait en permanence un dictionnaire sur son bureau et qui nous invitait à nous y référer dès que nécessaire. Ce maître dont j’ai toujours le plus vif souvenir s’appelait Monsieur Briolay et je lui dois beaucoup.

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Inspirez et Attirez : L’Offre Aspirante par Excellence

Igor Buinevici nous incite dans ce post à repenser l’alignement de nos offres autour de 4 axes essentiels, identifiés par Bain & Cie en 2016 parmi 30 attributs fondamentaux influençant la décision d’achat. Cette approche holistique vise à dépasser la simple fonctionnalité pour créer une véritable connexion avec les consommateurs.

4 axes trop souvent oubliés.

  1. Fonctionnel
    Le produit ou service offre un bénéfice concret et répond aux besoins pratiques des utilisateurs, garantissant une expérience d’usage efficace et intuitive.
  2. Émotionnel
    En touchant les émotions, l’offre établit un lien personnel fort avec le client, renforçant sa fidélité et créant une relation de confiance durable.
  3. Transformationnel
    Au-delà de l’usage immédiat, l’offre incite à une transformation personnelle, permettant à chacun de grandir et de se développer grâce à une expérience enrichissante.
  4. Impact social
    L’intégration d’un objectif social permet au client de se sentir partie prenante d’une cause plus grande, contribuant ainsi à une dynamique collective positive.

4 axes au « bon » sens desquels il faut veiller.

Nous rajouterons que pour maximiser l’impact, il est crucial que chaque axe soit orienté positivement. Cela va sans dire mais va toujours mieux en le disant :

  • La fonctionnalité doit être perçue comme un moyen de simplifier et d’enrichir le quotidien.
  • L’émotion doit favoriser des sentiments positifs et une connexion sincère.
  • La transformation doit inspirer une évolution personnelle significative.
  • L’impact social doit inciter à s’engager pour un avenir commun meilleur.

Pour une offre inspirante et attractive.

Il est essentiel de conjuguer fonctionnalité, émotion, transformation et impact social. En orientant chaque axe vers le positif, nous ne répondons pas seulement à un besoin immédiat, mais nous créons également une dynamique qui attire et fidélise les clients. Cette stratégie multidimensionnelle renforce la connexion authentique avec le consommateur et invite chacun à participer à une évolution collective, tout en garantissant que l’offre reste à la fois source d’inspiration et de véritable attractivité.

Un grand merci à Igor Buinevici  pour le partage de cette étude et ses propres analyses.

 

 

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Conseil ou facilitation stratégiques : Qui donne naissance à la stratégie ?

Avec justesse et clarté, Alex Nesbitt distingue dans un post le « Strategy Consulting » de la « Strategy Facilitation ». Dans une métaphore qui m’est propre, on pourrait parler du « Géniteur de stratégie » (dans le cadre d’une gestation pour autrui) et de l’Accoucheur de stratégie.

Deux approches distinctes de la stratégie

Le Strategy Consulting consiste à livrer une stratégie « clé en main » que l’entreprise doit ensuite s’approprier. Cela suppose un travail interne important pour en assurer l’adoption par les équipes. À l’inverse, la Strategy Facilitation accompagne l’entreprise dans l’élaboration de sa propre stratégie. Cette approche favorise non seulement une meilleure appropriation mais aussi le renforcement des capacités d’analyse stratégique en interne.

L’importance du contexte dans le choix de l’approche

Ces deux méthodes répondent à des besoins différents. On entend souvent dire que la démarche d’élaboration compte plus que la stratégie elle-même. Pourtant, il serait réducteur d’écarter le rôle du conseil stratégique, notamment dans des situations complexes, techniques ou nécessitant une expertise de niche, comme le rappelle @Alex Nesbitt. Dans ces cas précis, un regard externe peut s’avérer décisif pour identifier des options innovantes ou structurer une vision claire.

Un troisième rôle : le facilitateur de l’adoption

Lorsque la stratégie est conçue et proposée par des consultants externes, son acceptation par l’entreprise devient un enjeu majeur. C’est ici qu’émerge un troisième rôle : le facilitateur de l’adoption. Ce dernier emprunte à la facilitation stratégique, mais il y ajoute des éléments enrichis par les scénarios alternatifs proposés par le conseil en stratégie. Son objectif est d’assurer une transition fluide entre l’élaboration et l’appropriation, permettant ainsi à l’entreprise d’intégrer la stratégie avec efficacité et cohérence.

Conclusion : un équilibre à trouver

Plutôt que d’opposer ces trois rôles, il est essentiel de comprendre qu’ils se complètent. Le choix entre conseil, facilitation et adoption dépend du contexte, des enjeux et du niveau de maturité stratégique de l’organisation. Une entreprise confrontée à une transformation majeure pourra bénéficier d’un conseil pointu, tandis qu’une autre, soucieuse d’autonomie et d’engagement de ses équipes, privilégiera la facilitation. L’essentiel reste que la stratégie, quelle que soit son origine, soit comprise, appropriée et mise en œuvre avec succès.

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Partir, subir ou agir ?

Vous montez dans un train, prêt pour un voyage tranquille. Mais très vite, une odeur nauséabonde envahit l’espace. Que faites-vous ? Vous supportez ? Vous descendez ? Ou vous cherchez une solution ?

Dans un article de RH Info, « Le Syndrome du Train Qui Pue », Maurice Thévenet illustre avec humour une tendance actuelle : fuir dès que l’inconfort devient trop grand. Mais dans le monde du travail, est-ce toujours la meilleure option ? Avant de sauter en marche, explorons d’autres réactions possibles.

1. Quand le train pue dès l’embarquement

Soyons honnêtes : vous saviez dans quoi vous mettiez les pieds. Si malgré l’odeur, vous êtes monté, c’est que le voyage en vaut la peine et que sa destination l’emporte pour vous sur l’inconfort et le désagrément du voyage pour vous y rendre. Se plaindre n’a alors aucun sens.

En entreprise, si vous intégrez une société dont vous connaissez les défauts, inutile de râler. Posez-vous plutôt la question : comment tirer parti de cette situation ?

2. Quand la puanteur apparaît en cours de route

Au départ, tout allait bien. Mais soudain, l’air devient irrespirable. Avant d’accuser les autres, avez-vous vérifié la semelle de vos propres chaussures ?

Transposons cela au monde du travail : avez-vous contribué au problème ? Votre attitude, vos décisions, votre façon de communiquer sont-elles irréprochables ? L’introspection est une étape essentielle avant de pointer du doigt les dysfonctionnements.

3. Et si nous ouvrions une fenêtre ?

Rester passif ou fuir ? Il existe une troisième voie : agir ensemble. Ouvrir une fenêtre, au sens propre comme au figuré, c’est chercher collectivement une solution.

En entreprise, cela signifie instaurer un dialogue, proposer des améliorations, et initier un changement au lieu de subir.

Vous avez une voix. Utilisez-la.

4. Quand la puanteur devient insupportable

Et si malgré tout, l’odeur persiste, devient toxique ? Vous avez tenté d’aérer, de vous adapter, d’impliquer les autres, mais rien ne change. Il est temps d’agir autrement.

Parfois, alerter un tiers (manager, RH, lanceur d’alerte) est nécessaire. Et dans les cas extrêmes, descendre du train, après avoir tiré le signal d’alarme, n’est pas une fuite, mais une décision responsable pour préserver son bien-être. Tirer le signal d’alarme a la vertu de faire arrêter le train et d’en descendre sans risquer le suicide.

Êtes-vous passager ou acteur de votre voyage ?

Le syndrome du Train Qui Pue que nous offre avec grande pertinence Maurice Thévenet est une métaphore puissante de nos réalités professionnelles. Face à l’inconfort, trois options s’offrent à nous : subir, fuir ou agir.

Quelle sera la vôtre ?

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Stratégie et Culture, une alliance essentielle.

Culture et stratégie : un faux duel ?

Et si la culture s’étalait sur la tartine de la stratégie au petit déjeuner ? Dans cette interview passionnante, que j’invite chacune et chacun à prendre le temps de lire Hilton Barbour interroge Roger Martin sur la confrontation entre la stratégie et la culture.

Cela donne l’occasion à Roger Martin de rappeler que Peter Drucker n’a jamais ni prononcé ni écrit la fameuse phrase « la culture mange la stratégie au petit déjeuner », bien qu’elle lui soit souvent attribuée. Il ajoute cependant que cette formule correspond bien à sa pensée.

L’importance de la culture dans l’exécution stratégique

Roger Martin insiste sur la nécessité de prendre en compte la culture de l’entreprise lors de la mise en œuvre d’une stratégie. Il rappelle qu’il est crucial d’identifier les composantes culturelles qui risquent de freiner l’exécution stratégique et de travailler à leur évolution pour assurer la réussite du projet.

Cette réflexion met en lumière un point clé : toute transformation ne peut se limiter aux comportements individuels comme s’y efforce, bien souvent, prioritairement et uniquement les projets de transformation. C’est l’ensemble du système de l’entreprise qui doit être pris en compte, incluant sa raison d’être, sa mission, ses valeurs, son organisation et son mode de fonctionnement.

Stratégie : un exercice de choix

J’apprécie particulièrement l’éclairage apporté par Roger Martin sur la stratégie. Il la définit ainsi :

« Je considère toujours la stratégie comme un exercice consistant à faire des choix différents de ceux que vous faites aujourd’hui. Les choix sont un aspect essentiel de toute stratégie. Et faire quelque chose de différent découle de la prise de conscience que ce que vous faites actuellement n’est pas efficace ou ne vous permet pas de réussir dans votre domaine ou catégorie choisie. »

Les limites d’une décision uniquement basée sur les données

Dans un monde incertain et volatil, il met en garde contre une approche de la décision uniquement fondée sur les données, une tendance renforcée par la formation des leaders et des étudiants en business schools. Il rappelle que les données ne sont que la transcription du passé et que la clé du succès réside dans la capacité d’une organisation à cultiver la curiosité et l’imagination.

Plutôt que de chercher une unique bonne réponse, il invite les entreprises à maintenir un état de questionnement permanent, car ce qui fonctionnait hier ne garantit en rien la réussite d’aujourd’hui.

Les organisations du futur : des “usines à décisions” repensées

Enfin, @Roger Martin plaide pour sa concpetion des entreprises en véritables « usines à décisions ». Ce qu’elles sont en fait. Or, constate-t-il, trop souvent, les conditions de prise de décision sont viciées (entre autres par la bureaucratie) et insatisfaisantes pour les parties prenantes. Ce qui lui permet de conclure par cette note optimiste :

« Les organisations intelligentes auront l’opportunité de restructurer leurs “usines à décisions”, ce qui mènera inévitablement à un type de contrat social différent, probablement plus indépendant ou autonome, avec leurs talents les plus précieux. »

Conclusion : Stratégie et culture, une alliance essentielle

Opposer la culture et la stratégie est une vision réductrice du fonctionnement des organisations. Comme le souligne @Roger Martin, la réussite stratégique ne repose pas uniquement sur des choix rationnels, mais aussi sur la capacité à comprendre, adapter et faire évoluer la culture d’entreprise.

Allons donc donc au-delà des décisions basées uniquement sur les données et cultivons une approche plus curieuse et imaginative. Ce n’est qu’en alignant stratégie et culture que les entreprises pourront véritablement se transformer et prospérer dans un monde en perpétuel changement.

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