Partie prenante : rédéfinir pour mieux agir.

Redéfinir la place des parties prenantes

Dans son intervention sur XERFICanal, Dominique Turcq pose la question de la représentation des parties prenantes au sein des conseils d’administration. Une interrogation utile, mais qui me semble révélatrice d’un malentendu plus profond : considérer la représentation comme une concession de pouvoir, au lieu d’un levier de performance partagée.

Partie prenante : un mot à prendre au sérieux

Plutôt que de penser en termes de décision à partager ou de pouvoir à céder, commençons par interroger le sens même du mot. Comme je l’ai développé dans un article déjà ancien (« L’écologie de votre écosystème d’entreprise ») une partie prenante est une partie qui prend part à un projet et contribue à sa réussite. Ce n’est pas un contre-pouvoir, mais un partenaire.

Intégrer l’impact dans la gouvernance

La vraie question n’est donc pas « comment donner du pouvoir ? », mais plutôt : Comment mes décisions impactent-elles ceux qui soutiennent mon activité ? Répondre à cette question, c’est bâtir une gouvernance plus durable, plus responsable, et à terme, plus performante.

Représenter, oui, mais après avoir compris

La réflexion sur la représentation des parties prenantes est essentielle. Mais elle doit venir après une compréhension profonde de ce qu’est une partie prenante. Tant que celle-ci sera vue comme une menace au pouvoir des actionnaires, les entreprises passeront à côté d’une richesse d’intelligence collective.

Vers une gouvernance plus juste

Nous n’avons pas besoin d’un partage de pouvoir contraint. Nous avons besoin d’une conscience élargie de notre interdépendance. C’est en prenant soin de ceux qui prennent part que l’on bâtit des organisations durables et humaines.

Prenons le temps de cartographier nos parties prenantes, dialoguons avec elles, et bâtissons une stratégie qui inclut plutôt qu’elle n’exclut.

Contenu de l’article
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L’équilibre comme dynamique instable de l’entreprise.

Merci à Catherine Lossy pour son commentaire de l’article de Mihai Ionescu « Misunderstanding Strategy simplicity« sur la complexité de toute réflexion et démarche stratégique. Ces questions témoignent de son engagement à l’évolution du management et de l’organisation des entreprises. Ses interrogations explorent les dynamiques stratégiques et de gouvernance des entreprises et posent les questions cruciales de la responsabilité des dirigeants, la question éthique de l’équilibre entre les salariés et les dirigeants, et celle de la responsabilité sociale de l’entreprise par les conséquences des choix stratégiques. A bien y regarder, cette dernière interrogation sur l’équilibre interpelle, en fait, bien au delà du seul équilibre entre Dirigeants et Salariés.

Responsabilité du dirigeant, Gouvernance et Audits réguliers sans concession.

Il est vrai que la personnalité et le comportement des dirigeants influencent directement la stratégie et la performance de l’entreprise. Aussi, comprendre et prendre en compte ces dynamiques est-il essentiel pour anticiper les défis futurs.

Dès lors, une « bonne » gouvernance est-elle cruciale pour assurer la transparence et la responsabilité au sein de l’entreprise. Elle permet d’assurer une prise de décision éclairée et de mieux gérer les crises par une diffusion du pouvoir au sein de l’entreprise.

De plus et comme nous le rappelle Mihai Ionescu, des audits stratégiques réguliers et approfondis appréhendant la complexité du réel permettent d’identifier les causes profondes et complexes des problèmes. Des points sans concession seuls à permettre d’éviter des ajustements superficiels qui nuiront inéluctablement à l’entreprise à long terme.

Un nécessaire équilibre. Mais entre qui ?

Au nécessaire « Équilibre » entre Salariés et Dirigeants, essentiel pour maintenir la cohésion et la motivation au sein de l’entreprise, je rajouterai le nécessaire équilibre entre les différentes parties prenantes externes à l’entreprise (clients et partenaires) ce qui est le propre de la RSE.

Il me vient en écrivant ces lignes que le maître mot de toutes ces réflexions tient précisément dans ce mot d’ÉQUILIBRE qui est finalement l’essence de l’acte d’entreprendre : un éternel cheminement qui va de déséquilibres en équilibres précaires : le propre de l’action.

Une recherche d’équilibres sans cesse renouvelée : le propre de l’entrepreneuriat.

Toute entreprise trouve son élan dans un déséquilibre. Un déséquilibre dont l’inconfort voire la souffrance incitent à l’action. Une action dont l’énergie sera directement proportionnelle à cet inconfort et à cette souffrance soit de l’entrepreneur lui-même (au sens traditionnel du terme ou tout simplement de chacun de nous qui sommes autant d’entrepreneur de nos vies) soit des personnes pour lesquelles l’offre de l’entreprise sera le remède à cet inconfort voire à cette souffrance.

L’entrepreneuriat : une réponse à un manque

Pour m’en être ouvert en ces termes à mes étudiants, ceux ci, interloqués se sont récriés « Vous y allez fort. Tout achat n’est pas motivé par une souffrance (« pain »en anglais) : par exemple l’achat d’un produit de luxe ! » Je me suis permis, alors, de répondre que ces achats étaient souvent motivés par un manque : un manque de reconnaissance sociale ou affective, d’appartenance.

Que l’on parle de la souffrance d’un drogué lorsqu’il est en « manque » m’incite à maintenir ma définition de ce déséquilibre qui est, pour moi, à l’origine de toute action.

Ainsi cette dialectique entre équilibre et déséquilibre me parait être le sésame de toute action entrepreneuriale, de son analyse et de son efficacité.

L’entrepreneuriat est au final une démarche qui telle à la marche est un déséquilibre qui retrouve son équilibre à chaque nouveau pas.

« Et quand j’appuie là est ce que cela vous fait mal ? »

Un déséquilibre qui est l’alarme d’un besoin et l’appel d’une réponse, Cette attention portée aux déséquilibres est source de l’entrepreneuriat mais aussi de toutes les améliorations qui, chemin faisant, s’imposent à l’entreprise. Comme le ferait un médecin pour poser son diagnostic et proposer un remède, tout et dans la « palpation » régulière de son entreprise (projet d’entreprise comme projet professionnel ou personnel) :  » Et quand j’appuie là est ce que cela vous fait mal ?« . Une palpation posant le diagnostic : la liste des déséquilibres vécus par le projet, l’entreprise, l’entrepreneur, les parties prenantes.

Et tout l’art de l’entrepreneur est dans la réponse qu’il se doit de donner à chacun de ces déséquilibres.

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