La Grande Démission : Quand le Sens perd son Nord

La symétrie de la grande démission

Comment s’étonner de cette symétrie de la grande démission qu’évoque Maurice Thévenet dans son article  » La grande démission » ? Que par un effet de ressac la grande démission après avoir fait la une commentant la démission des candidats à l’emploi touche aujourd’hui, entrepreneurs et managers ne semble que logique.

Les entrepreneurs et managers touchés

A force de n’avoir pour plus de la moitié des entreprises en recherche de « talents » aucun candidat, d’être contraints par la multiplication de normes de toutes sortes et d’être appelés par les mêmes sirènes sociétales que leurs « non-candidat »s dans une recherche de temps de loisirs, le virus de la démission serait en passe de toucher également les entrepreneurs.

Une logique implacable

Même s’il manque à cet article la preuve des chiffres (on aimerait pouvoir assoir ce sentiment sur des statistiques de ces « démissions ») il est fondé en toute et froide logique.

Des médecins dé-missionnaires

Que les médecins (là encore me manquent des chiffres) visiblement (et par expérience) de plus en plus nombreux à ne pas vouloir s’établir et préférant le statut de remplaçant ou lorsqu’ils sont établis préférant ne travailler que deux jours par semaine en témoigne dramatiquement.

La remise en cause du sens

S’il est une profession qui se définit par son « sens », c’est (ou cela devrait être) celle des médecins. Que ce sens puisse y perdre son sens (chez certains d’entre eux) au profit de la recherche d’un confort personnel et calculé est préoccupant et tend à illustrer cette soi-disant recherche de sens qui ne trouve alors son sens que dans l’ego.

Le dé-missionnement de la Société

Cette remise en cause de la mission de la part d’une profession (prise ici à titre d’illustration et sans vouloir en faire le principal accusé) si fondamentalement construite par une si noble mission, illustre le « dé-missionnement » rampant de la Société. Cette démission est l’envers de ce qui devrait valider la mission à savoir la contribution. Ces démissions sont autant de refus de contribuer et marquent un délitement inquiétant du tissu social.

La conséquence paradoxale

Qu’elle touche à la fois les « non candidats à un emploi » ou les « non offreurs d’emploi », cette démission trouve alors son aboutissement logique dans cette « dé-mission ». Et c’est bien là la conséquence paradoxale de cette recherche de sens tout azimuts et qui affole la boussole de chacun. Lorsque le nord magnétique de la mission et de la contribution n’existe plus et que chacun recherche son propre nord, ne nous étonnons pas que plus personne ne s’y retrouve.

Pour le renouveau d’un engagement à contribuer

Pour conclure, il est essentiel de reconnaître que la (grand)e démission est un phénomène complexe qui nécessite une analyse approfondie et nuancée. Si les chiffres manquent pour étayer certaines affirmations, le but de cet article est de soulever des questions cruciales sur le sens du travail et la contribution sociale. Il invite à une réflexion collective sur la manière dont nous pouvons redonner du sens à nos missions professionnelles et personnelles et à notre engagement à contribuer.

 

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L’engagement au travail : Clé de la réussite entrepreneuriale.

 

 

L’Engagement au Cœur du Management

Je lis avec grand plaisir ce texte de @Jean-Louis Galano et remercie son auteur pour sa clarté et sa pertinence. La question de l’engagement au travail est (ou devrait être) au cœur du discours et surtout des pratiques du management. Les entreprises sont aujourd’hui confrontées à des attentes véritables exigences (jusque-là largement tues) de leurs collaborateurs ou encore davantage de celles et ceux qu’elles cherchent, souvent en vain, à attirer comme collaborateurs.

Les Attentes des Collaborateurs

Comment leur demander de s’engager alors même que ces entreprises ont le plus grand mal à tout simplement les « engager ». Définir comme @Jean-Louis Galano l’engagement des collaborateurs par le fait qu’ils vont au-delà de ce qui est attendu d’eux peut paraître surréaliste dans un tel contexte.

Définir l’Engagement par les Initiatives

Il y trouve en fait toute sa pertinence lorsque l’auteur propose de définir cet engagement (d’un individu et d’un collectif) comme la somme des initiatives alignées avec les finalités de l’entreprise prises par cet individu et ce collectif. Tout tient dans l’initiatives (largement demandées par les candidats et collaborateurs) et dans la validation de ces initiatives au regard des objectifs de l’entreprise.

Le Désir d’Être Acteur

L’engagement ressort avant tout d’une envie, d’un désir d’être acteur et de contribuer. Une envie et un désir d’être acteur et non seulement un exécutant. Une envie et un désir d’apporter sa propre contribution. Telle est précisément la demande et l’attente, notamment mais pas seulement, des jeunes générations.

Un Management Facilitateur et Intégrateur

Aussi, prendre la mesure de cet engagement est prendre la mesure de la participation du (des) collaborateur(s) à l’aventure entrepreneuriale de l’entreprise en tant que co-entrepreneur et non en simple exécutant. Il y a faut un management porteur et facilitateur d’une telle démarche de participation et un système de suivi et de reconnaissance de cette contribution et des initiatives qui les portent.

Outils et Systèmes pour l’Engagement

La clé de voûte d’une telle démarche est de donner les moyens au collaborateur qui en a l’initiative et au manager qui validera cette initiative de s’assurer de la réelle contribution de cette proposition à la stratégie de l’entreprise. Il y faut un préalable évident : l’existence au niveau de l’entreprise et du département d’une vision, d’une ambition et d’une stratégie clairement définies, communiquées et partagées par les équipes. Cette condition tombe sous le sens mais est-elle toujours vérifiée, alors même qu’elle est un préalable incontournable ?

Une telle démarche doit être portée par des systèmes et des outils. Ces systèmes et outils existent. Je ne saurais pour ma part que recommander, entre autres, la démarche et les outils développés par QiBud, cette entreprise genevoise qui s’est dédiée avec un grand professionnalisme et engagement à la diffusion de ce pilotage des initiatives contributives.

Engagez vous ! (R)Engagez les !

Réengageons nos collaborateurs et candidats qui tous ne demandent qu’à s’engager si on leur en donne les moyens et la direction.

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Et si la démocratie en entreprise était là où on ne l’attend pas ?

Dans une de ses tribunes Ibrahima Fall nous invite à réfléchir sur l’application de la démocratie au monde de l’entreprise. Une de ses questions interroge : « Si la conception du bien public propre à tel ou tel parti politique est une fiction, que dire de la conception du bien propre à telle ou telle entreprise privée ou publique ? ».

La démocratie est la possibilité de la confrontation de points de vue divergents sur le bien public.

Le danger et la remise en cause de la légitimité de la démocratie tiennent dans la tentation d’un ou des partis de faire de cette confrontation le moyen d’imposer son point de vue au détriment des autres et sans prise en compte de ses impacts sur l’ensemble des parties prenantes, invitées au banquet républicain. Un bien commun que chacun des partis tente, dès lors, d’instituer et de poser comme LE bien commun.

Questionner la démocratie interroge la notion de « Parti » qu’il est instructif de rapprocher et de confronter à la notion de « Partie prenante ».

Qui dit « Parti » dit « Parti pris ».

Une des définitions du « parti » est : « Groupe de personnes unies contre d’autres en raison de leurs opinions communes. » Ainsi, la notion de « Parti » renvoie-t-elle à un attachement à certaines opinions et encourt le risque d’une dictature (qui justement « dicte » la pensée commune). Simone Weil que cite Ibrahima Fall le rappelle : « Un parti est en principe un instrument pour servir une certaine conception du bien public … La tendance essentielle des partis est totalitaire, … elle impose la recherche de la puissance totale. ».

 Le « Parti » et la « Partie prenante »

Le débat démocratique n’est possible que par la prise en compte réelle, attentive et respectueuse de l’ensemble des parties prenantes au projet républicain. Les deux mots, bien que partageant une racine commune, sont bien souvent diamétralement opposés. L’un est « renfermement » quand l’autre est « prise en compte et intégration ».

L’entre-prise et ses parties prenantes.

Et c’est là que l’on rejoint le monde de l’ »entreprise »et de l' »entreprendre » propre à toute action quelle soit politique ou entrepreneuriale au sens de toute création de valeur par la mobilisation de ressources.

Toute action est portée par les représentations et convictions de son entrepreneur et vise, sur ces bases, un futur voulu que l’action entreprise vise à construire. La prise en compte des seules convictions et intérêts de l’entrepreneur indépendamment des impacts de ses décisions sur les parties prenantes à son entreprise conduit inéluctablement à l’échec de cette dernière quand elle ne condamne pas même son lancement.

Une « Partie prenante » est au sens propre du terme « qui prend part au projet commun ». Une partie prenante l’est par sa contribution au projet. Un projet qui dès lors est un projet commun. Comme telle, elle est un contributeur à la survie et au succès de l’entreprise laquelle par pur bon sens pragmatique et intéressé se devra, en retour, d’en prendre le plus grand soin.

Loin de toute dimension moralisante, la prise en compte des attentes et conditions de survie et de développement des parties prenantes de l’entreprise est la condition de l’existence de l’entreprise tant de sa survie que de son développement. C’est simple et évident. Mais qui en a réellement et continument conscience ?

La démocratie non des partis mais des parties prenantes.

Aussi la démocratie en entreprise ne peut être envisagée que dans le cadre élargi de son écosystème et ne saurait se confiner dans l’enceinte de l’entreprise par un partage entre soi de sa gouvernance.

Cette démocratisation est non seulement possible mais inéluctable par la nécessaire ouverture du projet entrepreneurial à ses parties prenantes.

Aussi, loin de la recherche de la puissance totale d’un parti (qu’elle soit patronale, salariale, syndicale ou … celle des soviets), cette démocratisation incite à l’humilité et à la reconnaissance de la contribution de chacun des contributeurs du projet de l’entreprise et à leur prise en compte.

La contribution.

La notion de « partage » est souvent associée à la notion de démocratie en entreprise. Et c’est là pour beaucoup un grand repoussoir tant chacun de nous est a priori partageux en intention mais peu en acte. Et, au-delà du répulsif du terme, la question est de savoir sur la base de quoi un tel partage devrait se faire.

Plutôt que de parler de partage parlons de reconnaissance de la contribution de chacun. Cette reconnaissance nécessite l’intégration de la notion même de « contribution ». La contribution est la « la part prise activement au projet ». Ce qui rejoint directement la notion de « partie prenante ». Et cela, accessoirement, pose en miroir la nécessité pour voir sa contribution reconnue, d’être effectivement … contributeur.

Une notion sous-évaluée et comme telle dépréciée.

Cette notion, dans le monde d’entreprise qui, notamment depuis les années 1980, magnifie le portrait de l’Entrepreneur, leader omnipotent, ne fait pas partie du vocabulaire vernaculaire du monde managérial.
Les entrepreneurs totémiques de notre monde actuel à l’exemple, entre autres, des dirigeants des GAFAM oublient, en écrivant leurs mémoires tout à leur gloire, de rendre hommage aux recherches, inventions et financements publics et privés qui ont permis le développement fulgurant de leurs entreprises.  Le mythe du créateur de génie sorti de son garage ou de sa chambre d’étudiant passe sous silence l’écosystème qui a permis cette sortie du garage. Le remarquable et passionnant documentaire de Cédric Tourbe diffusé récemment sur Arte  » Capitalisme américain, le culte de la richesse » nous le rappelle dans son troisième volet : »Qui veut gagner des milliards (1981  aujourd’hui) »

L’Homme pour la démocratie… un homme intéressé!

Cet homme dont la démocratie à besoin n’est pas l’homme qui met ses intérêts personnels derrière l’intérêt général comme le voudraient des démocrates rêveurs éveillés.

Tout d’abord parce que le danger est grand à prétendre vouloir définir l’intérêt général si ce n’est par la dictature et en imposant le point de vue d’un seul, le point de vue du plus puissant.

Et plus fondamentalement, parce qu’il est naturel, quitte à choquer en le disant, que l’action de chacun soit dictée par l’intérêt qu’il y prend et espère en retirer. Pourquoi sinon entreprendre la moindre action et dépenser en pure perte l’énergie et les ressources consommées dans toute action. Le gaspillage et la dilapidation ne sont pas des principes d’action recommandable. C’est dans  l’intérêt attaché à l’action que chacun entreprend que tient la validation de cette action.

Cet intérêt se doit évidemment de respecter les guides légaux et réglementaires posés par la société. De plus, cette action sera d’autant plus « intéressante » qu’elle prendra en compte et associera étroitement les contributeurs à sa réussite. Il y va de son intérêt, un intérêt bien compris.

« Intérêt » et « Contribution », même combat.

« Intérêt » et « contribution » se complètent par leur respect mutuel et réciproque. Mais à bien y regarder, ils finissent par s’imbriquer l’un dans l’autre, voire, de manière surprenante, par s’identifier l’un à l’autre. Mon intérêt sera à la hauteur de ma contribution à cet écosystème. L’intérêt que je retirerai de mon action sera d’autant plus grand que sera grande la contribution de mon action à mon écosystème. CQFD.

La démocratie en entreprise ou le royaume de la contribution et de la déclaration de ses droits et devoirs.

Ibrahima Fall propose en conclusion de son billet de « faire converger l’ensemble des parties prenantes sur la nécessité de prendre soin du travail réel ». Je partage cette invitation et l’étends au-delà de la seule, mais indispensable, prise en compte de « la performance et de la santé des travailleurs » à celle de l’ensemble des parties prenantes et comme telle contributive du projet de l’entreprise. Une reconnaissance qui implique et oblige, avec la même humilité, tant le contributeur que le « contribué »

Est on sûr que c’est là une évidence ? Si seulement !!!

L’effort parait simple tant cela devrait tomber sous le sens. Il est, en fait, colossal par les nécessaires changements de représentions qu’il implique. A commencer par celui de la reconnaissance … de l’autre et de tout ce que nous lui devons. La démocratie commence tout simplement mais fondamentalement par là. Et qui peut, en son âme et conscience affirmer qu’en toute circonstance il s’en est fait une règle de conduite et qu’il respecte cette règle en toute circonstances ?

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