Comprendre avant de juger : l’intelligence des comportements.

« Mais qu’il est c… !« 

SI vous ne l’avez jamais pensé au constat d’un comportement ou d’une remarque d’un de vos c..génères vous méritez non le Prix Nobel de sociologie, qui n’existe pas, mais à défaut le prestigieux Prix Holberg qui en tient lieux pour les sciences humaines, sociales.

A quand un Prix Nobel des Sciences Humaines ?

Rappelons que le Prix Nobel a été créé en 1895 par testament d’Alfred Nobel. Qu’il ait fallu attendre 2003 pour que le Prix Holberg soit créé en Norvège montre assez que la science honorable d’un prix a longtemps été cantonnée à l’utile et à l’objectif de la physique de la chimie, de la médecine, de l’économie,…, lesdites sciences sociales n’ont toujours pas droit à la médiatisation du Nobel. En effet qui d’entre nous a déjà entendu parler du Prix Holberg ? Un prix qui a pourtant honoré, entre autres, Bruno Latour ou Jürgen Habermas…

Une marginalisation des sciences sociales

J’en tire un constat sous-jacent : à l’abri de cette non reconnaissance des sciences sociales tenues si longtemps à l’écart des tapis rouge, ont pu prospérer tous nos « Mais qu’il est c.. ! ». Une interjection qu’il nous arrive de proférer d’un air aussi affirmatif qu’exaspéré loin de tout effort de compréhension du pourquoi de ce comportement décrié.

L’intelligence des acteurs : une clé universelle

J’ai souvent écrit sur le sujet mais je ne me lasse pas de le faire chaque fois que l’occasion m’en est donnée. Ce concept « d’intelligence des acteurs » résume pour moi toute la sociologie et sa démarche. Il est d’une simplicité extrême et sa compréhension et encore plus sa mise en œuvre résume toute la démarche sociologique. Il exonère, à lui seul, de la lecture de tous les ouvrages de sociologie et de l’écriture de thèses interminables. Parler de l’intelligence de l’acteur ne revient pas à évaluer, à vanter ou décrier le niveau de son QI. Il s’agit tout simplement, et en permanence, de se poser une question toute simple face à autrui : « Quelles sont ses bonnes raisons d’agir comme il agit ? ».

Un changement radical de point de vue

La question est simple mais oh combien difficile à adopter réellement et en permanence. Il y faut un changement complet d’état d’esprit, un changement d’angle de vision, en se transposant dans les chaussures de son vis-à-vis. Cela peut aller même à se voir soi-même dans le regard de l’autre … Un proverbe (soi-disant) sioux dirait qu’il ne faut juger l’autre qu’après avoir chaussé ses mocassins et marché avec. Dans cette idée, j’ai pour habitude de poser cette question « Connaissez-vous réellement la pointure de vos clients ? » et je ne me berce de pas trop d’illusions sur la nature de la réponse.

Un système éducatif peu propice à la décentration

Je m’efforce, notamment auprès de mes étudiants, de mes clients et contacts, d’inculquer ce changement de point de vue mais sans me bercer, là non plus, de trop d’illusion tant le changement de point de vue est radical. Un point de vue qui est à l’opposé de la centration sur soi  portée par tout  notre système de pensée tutorisé puissamment par notre système économique et notre système éducatif qui le sous-tend.

 Une compréhension des bonnes raisons… qui sont parfois mauvaises

La question n’est pas d’accepter tout comportement mais bien de les comprendre avant éventuellement de les juger et de tenter alors de les faire évoluer. Comprendre ne revient pas à dire « accepter ». De bonnes raisons peuvent n’en n’être que de mauvaises une fois comprises et analysées dans toutes leurs conséquences autant pour la personne que pour son environnement.

Une compréhension indispensable à une transformation réussie

Comme je l’évoque dans cet article « L’intelligence des acteurs : comprendre pour transformer » seule cette compréhension de l’intelligence des acteurs peut permettre une transformation réussie.

Une posture de compréhension…

Cette posture de compréhension (à proprement parler de com-préhension) est gage d’une relation apaisée et « adulte » et évite de coller des solutions sur des problèmes non « auscultés ». C’est simple vous dis-je. Il suffit d’oublier que cela est de la sociologie et de reconnaitre que c’est tout simplement la nécessaire compréhension de l’autre, sa prise en compte et son respect.

 Une posture de com-préhension

Une posture dans laquelle nous avons notre place tout autant que l’autre. Ce « com » (de « cum » avec) est notre assurance contre ce « c.. » que l’on décriait. Il a toute son importance car dans cette compréhension il s’agit de ne pas s’oublier et de prendre en compte tout autant nos bonnes raisons d’agir et de réagir comme nous le faisons.

Un partage de raison(s)

Alors pourquoi s’en priver ? Elle est la clé à la réussite de chacune de nos actions sachant qu’aucune de nos actions n’intervient dans un monde en apesanteur et sans interlocuteur ou pourrait-on dire d’« interacteur ». Ayons l’intelligence de la reconnaitre.

Face aux comportements qui nous irritent, essayons de nous poser une seule question : Quelles sont les bonnes raisons derrière cela ? Ce simple geste d’attention et d’empathie pourrait bien être le début d’un changement personnel, relationnel et collectif. Faisons vivre l’intelligence des acteurs : comprenons pour transformer.

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Révolutionner le management : de la production à la « com-préhension » des idées.

Transition vers une épistémologie de la réception … et de la compréhension

Je partage les propos d’Ibrahima Fall, dans son article « La loi du tonneau percé » que résument bien ses dernières lignes: « il est temps de passer, en ce qui concerne le «management, d’une « épistémologie de la production » à une « épistémologie de la réception » car « les bonnes idées sont sans valeur, ce qui compte, c’est celui qui les a » (Kraus).. »

Intégration et compréhension des idées

J’ajouterai (mais n’est-ce pas ce qu’entend Ibrahima Fall ?) … c’est celui qui les intègre, les « comprend » au sens propre du terme c’est-à-dire les « prend » « avec » soi.

Appropriation des vérités par le plus grand nombre

Toute la question, comme nous en avons débattu récemment, est pour moi dans l’appropriation par le plus grand nombre de ces « vérités » portées par ce corpus de connaissances. D’autant qu’à bien y regarder elles tiennent en un nombre (très limité) de préceptes reformulés de générations en générations depuis l’antiquité.

Préceptes et principes

Faisons que ces préceptes (qui sont avant tout des règles pratiques ou des conseils moraux) soient la traduction de principes qui expriment des vérités fondamentales ou des lois générales.

Partage des principes vs Apprentissage des préceptes

L’effort me paraît être moins dans l’apprentissage de l’application de ces préceptes (ce qui se traduit par l’appétit de solutions toutes faites et la promotion de méthodes et d’outils enseignés dans nos écoles notamment de commerce) que dans le partage de ces principes. Un partage par celles et ceux qui sont soumis à ce corpus et qui en ressortent transformés par un élargissement de leurs façons de voir par la « com-préhension » de ces savoirs.

Enrichissement culturel des façons de voir

Nous partageons donc l’accent et la priorité qui doivent être mis sur le nécessaire enrichissement des façons de voir par l’intégration réelle des fondamentaux de ce corpus, construction de cette infrastructure morale et culturelle qu’Ibrahima Fall appelle inlassablement de ses vœux. Des vœux auxquels il s’emploie activement, entre autres par l’action de l’Institut du Travail Réel.

Le corpus est là, tout l’effort est de le donner à voir pour que le plus grand nombre l' »incorpore » et se l’approprie.

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La Pensée Complexe : La Clé pour Naviguer dans un Monde Contradictoire.

Vous vous demandez comment naviguer dans un monde de plus en plus complexe et concilier des besoins et demandes multiples (tant les vôtres que celles de vos parties prenantes) souvent contradictoires ?

Distinction entre le Compliqué et le Complexe

En reprenant les termes d’Edgar Morin, François Balta nous rappelle dans cette interview le distinguo salutaire entre le compliqué et le complexe.

Alors que le compliqué qui nécessite une compréhension et une explication relève du monde des spécialistes, le complexe est ce qui établit des liens entre des éléments contradictoires (« Complexus = ce qui est tissé ensemble »), le complexe appelle choix et compromis relève de la vie quotidienne de chacun d’entre nous.

Pensée Complexe et Équilibre Existentiel

La pensée complexe nous accompagne dans notre recherche d’un équilibre existentiel qui doit combiner des choses extraordinairement contradictoires (à l’exemple de notre volonté concomitante de liberté et de sécurité).

Altérité et Remise en Cause

En rappelant que cette pensée complexe qui concerne chacun d’entre est toujours une pensée à plusieurs. On ne pense jamais seul. Aussi une pensée réellement complexe est une pensée ouverte sur la pensée des autres « à l’écoute de cette altérité qui est toujours une remise en cause et un complément à notre propre expérience. Voilà qui éclaire et justifie pleinement le sous-titre de son livre « une nécessité citoyenne ».

Cette pensée complexe en nous invitant à être plus ouverts et à l’écoute des autres, est essentielle  pour prendre des décisions éclairées et équilibrées. En intégrant la pensée des autres, nous enrichissons notre propre réflexion et devenons plus aptes à naviguer dans un monde complexe.

Dans le prolongement de cette interview

Une difficile intégration de l’altérité pour soi …

Interrogeons-nous sur la manière dont nous intégrons réellement les idées des autres dans notre propre pensée. Il serait sans doute intéressant de se questionner sur les mécanismes qui permettent cette intégration. Une intégration d’autant plus difficile qu’elle est parfois pour ne pas dire souvent perçue comme une menace plutôt qu’une opportunité de croissance.

… tout comme en entreprise

Il serait, en effet, pertinent de s’intéresser à la manière dont les entreprises peuvent intégrer la pensée complexe dans leur stratégie et leur culture d’entreprise et de rajouter à cette analyse l’importance de la diversité cognitive au sein des équipes pour favoriser une pensée complexe et collective.

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Comment vous assurez-vous que votre pensée est réellement complexe et ouverte à l’altérité ?

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