L’erreur de Descartes ? Trouvez l’erreur !

Un grand et bien sincère merci à Catherine Régnier pour sa réflexion sur la vérité et un grand merci à elle pour les nombreuses pistes et ressources qu’elle nous offre en appui à notre propre réflexion dans son article « La vérité est ailleurs« .

Une lettre de dénonciation en 13 mots

Si j’en partage nombre des interrogations je ne peux partager le procès qui est fait à Descartes  et à la trop souvent entendue lamentation « Hélas, l’erreur de Descartes a encore de beaux jours devant elle ! ». Cette dénonciation sommaire et aujourd’hui bien pensante prend trop souvent pour base une lecture souvent partielle et partiale du seul Discours de la méthode. Une lecture qui réduit son œuvre à ces cinq mots «  Je pense donc je suis » ou à cette phrase « Nous rendre maitre et possesseur de la nature. ». En comptant bien nous arrivons à un chiffre fatidique de … 13 mots. Ce qui est suffisant pour une lettre de dénonciation mais bien peu pour rendre compte d’une œuvre fondatrice et émancipatrice.

De la lumière naturelle

De tous ceux, aujourd’hui unanimes à juger sommairement «l’erreur de Descartes», qui sont ceux qui ont lu la totalité de son œuvre et, entre autres,  son «  Des passions de l’âme » – qui est, de fait, son œuvre majeure, ou ses « Méditations métaphysiques » ou en encore son « Traité de l’homme » et son abondante et si instructive correspondance ? Qui de ses dénonciateurs d’aujourd’hui rappelle que ses travaux ont porté essentiellement sur sa recherche effrénée de » la lumière naturelle » éclairant et révélant la « vérité du monde ». Il savait cette recherche sans fin et désespérait d’y parvenir et travailla, entre autres, sans relâche à débusquer et lever tous les filtres biaisant notre vision. Il n’est pas anodin de savoir que son «  discours de la méthode » n’est que la préface à trois de ses Essais (et non « Traités » – le choix du terme n’est pas anodin) : dont le premier « De la Dioptrique traite de la lumière, de la réfraction et de l’œil ».

Ce n’est pas l’homme qui fait la lumière du monde

Le monde a sa lumière « sa lumière naturelle ». L’effort incessant de Descartes a tendu à accéder à cette lumière. Ce n’est pas l’homme qui fait la lumière du monde. Le monde existe indépendamment de l’homme. Ayons l’humilité de le reconnaitre et celle de remercier et de louer Descartes pour les lumières auxquelles il nous a permis d’accéder en nous invitant et en nous armant pour la poursuite de cette quête.

La vérité n’est pas ailleurs. Elle est là dans sa plénitude. Eveillons nous à elle.

« L’univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s’affine. » Cette belle citation de Bertrand Russell conclut l’article de Catherine Régnier; Elle pourrait tout aussi bien être attribuée à Descartes.

Alors,  « L’erreur de Descartes ? » … trouvez l’erreur !

Je réitère mon très sincère remerciement à Catherine Régnier pour ses nombreuses contributions sur ce thème. Elles sont autant d’occasion de pousser nos réflexions.

 

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