La culture de l’entreprise, son meilleur allié stratégique.

La reconnaissance de l’importance de la culture d’entreprise

Quel bonheur que de lire cet article de Frédéric Fréry « La culture d’entreprise : avantage stratégique ou obstacle au changement ?« . Il y attire notre attention sur la culture d’entreprise pour en souligner toute l’importance.

Lorsque cette culture est en cohérence avec la vision et le projet de l’entreprise, cette culture est, rappelle-t-il, un des rares avantages stratégiques que les concurrents de l’entreprise auront bien du mal à imiter.

Si je savoure ces lignes, c’est que je les partage en tous points après avoir, pendant de trop nombreuses années, constaté le mépris pour ce thème de la part de cabinets dits de «stratégie» : « Trop sciences sociales, la culture ! ». Voir écrit que la culture est un (si ce n’est le seul) avantage concurrentiel non aisément copiable et devant pour cela recevoir toute l’attention des dirigeants et des consultants qui les conseillent me réjouit au plus haut point.

Dénoncer que sa culture peut, en cas de changement de stratégie, être un frein pour une d’entreprise est-ce condamner la culture ou au contraire la magnifier ?

Certes, Frédéric Fréryprend soin de remarquer que cette même culture d’entreprise peut être un frein à un changement de stratégie. Je ne peux que partager ce point de vue tout en posant la question de savoir si le terme de « frein », avec son côté négatif d’ »empêchement », est bien choisi.

En effet, une culture forte (au sens de « en parfait alignement avec une stratégie ») doit-elle être dénoncée comme un frein ? Elle est bien plutôt une donnée. Une donnée qu’il convient de prendre en compte au moment de changer de cap, sachant que ce nouveau cap appelle, en toute logique, une nouvelle culture dont la culture actuelle ne peut mais.

Accuser une culture adaptée à une certaine stratégie de ne pas l’être à une autre stratégie ne fait que reconnaître, à nouveau, qu’elle est l’habit taillé sur mesure pour une stratégie donnée et que, comme telle, elle est un avantage qui ne se partage pas.

En filant la métaphore, remarquons que l’impossibilité d’habiller quelqu’un aux mensurations fondamentalement différentes avec l’habit qui convenait parfaitement à son « dissemblable ». La solution alors n’est pas de chercher à rapiécer l’ancien mais bien à en « patronner » un nouveau.

Changer de stratégie : changer de culture oui mais est-ce par une transformation ?

Ce qui nous conduit à nous questionner. Est-il bien raisonnable, pour une entreprise, de décréter une nouvelle stratégie qui nécessite de chercher à changer totalement sa culture au risque de se « déculturer » et de perdre son âme ? Ne vaut-il pas mieux créer une nouvelle entreprise avec sa culture propre dès l’origine ? Dans l’exemple si parlant évoqué par Frédéric Fréryréry du Club Med voulant se repositionner en destination de luxe, qu’il ait fallu 10 ans pour, au final, changer une grande partie du personnel et de l’actionnariat incite à se poser la question. Qu’il faille à stratégie nouvelle une nouvelle culture est une évidence mais peut-on raisonnablement l’obtenir par transformation ? Ou plutôt par adoption ?

Une complexité du changement culturel qui explique pour partie le désintérêt ambiant pour la culture d’entreprise.

Comme le remarque Frédéric Fréry « Changer une culture est une des tâches les plus complexes qui existe en management ». Il faut sans doute y trouver là le désintérêt hautain des cabinets de stratégie pour cette épreuve.

La place radicale de la culture de la culture d’entreprise, à la racine de la réussite.

En conclusion, la culture d’entreprise est un élément crucial qui peut soit propulser une entreprise vers le succès, soit être accusée de freiner ses efforts de transformation. Les dirigeants doivent donc accorder une attention particulière à cette dimension stratégique et être prêts à relever les défis complexes qu’elle pose et reconnaître la culture d’entreprise à sa juste place, une place radicale, à la racine de la réussite.

Vous appréciez. Merci de partager.

« Faire confiance » dans la plénitude de sa double dimension.

Confiance et Vulnérabilité : deux notions distinctes

Je ne suis pas sûr que « confiance » et « vulnérabilité » soient des notions cousines et que l’une implique l’autre. Doit-on considérer comme nous le propose Gilles Favro dans ce post que faire confiance « revienne à se mettre en situation de vulnérabilité et d’accepter de prendre le risque d’être trompé, trahi ou déçu » ? S’agit-il de « parier sur la fiabilité de l’autre, sans savoir à l’avance ce qu’il fera » ?

Soumission ou Confiance ?

Je parlerais davantage dans un tel car de soumission. S’il est clair qu’en faisant confiance, l’on s’expose à la possibilité que cette confiance s’avère être mal placée, tout dépend de la réaction de celui ou celle dont la confiance est ainsi déçue. Cette déception à elle seule indique que cette acceptation d’être trahi n’est pas un attribut naturel de la confiance. Pour qui s’en accommoderait l’on ne peut parler de confiance mais bien d’abandon et de soumission.

La réaction face à la trahison

Une véritable confiance, si elle est trahie, conduira à la révolte et, au moins, au retrait de cette confiance qui a été accordée dans le cadre d’un véritable contrat. Ne parle-t-on pas de « contrat de confiance » ? Faire confiance implique le respect par celui en qui l’on a placé sa confiance du contrat qui est passé et qui implique de sa part un certain type d’action et de comportement à l’endroit de son co-contractant.

Comment bâtir la confiance ?

À la question posée par Gilles Favro de savoir comment bâtir la confiance, je n’y vois qu’une seule façon : le respect de cette confiance et la preuve répétée de ce respect qui, par sa répétition, vient garantir le respect futur de cette promesse. À défaut, le contrat est immédiatement rompu. « La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres » selon cette formule que l’on attribue à Jean-Paul Sartre.

L’exigence de la confiance

Aussi, je ne vois dans l’acte de faire confiance aucun abandon, mais bien au contraire une exigence sourcilleuse de voir cette confiance respectée. En retournant l’argument, je serais même tenté d’affirmer que celui en qui la confiance est placée se place en situation de vulnérabilité par le fait qu’il s’expose en permanence au risque de ne pas toujours honorer cette confiance et de se trouver immédiatement déchu de son statut et voué à la rancœur, à la rancune si ce n’est à la vengeance.

L’étymologie de la confiance

Il n’est pas neutre de rappeler l’étymologie de « confiance ». Elle renvoie au religieux : « placer sa foi en ». De « Dieu », cette personne de non-confiance se trouvera immédiatement déchue au rang des personnes en qui l’on ne peut pas croire.

Une fragilité qui en fait toute sa grandeur

En conclusion, la confiance est un contrat sacré qui nécessite un respect mutuel et constant. Elle ne doit pas être confondue avec la vulnérabilité ou la soumission. La confiance se construit patiemment et peut être détruite en un instant. C’est cette fragilité qui en fait une valeur si précieuse dans nos relations humaines.

Vous appréciez. Merci de partager.

« Dites-m’en plus ! » : Le rôle clé du manager dans l’exploration des idées

La suggestion : un art subtil

La « Suggestion » est l’art de proposer une idée sans l’exposer directement et pleinement. A défaut de l’exploiter véritablement, une boite à idées est bien souvent une boite à suggestion comme nous l’évoque Sebastien Martin dans ce post. Une boîte à idées, pour être pleinement efficace, doit inclure un échange permettant d’enrichir la proposition initiale.

Des systèmes de pensée différents

Le manager évalue une idée selon ses propres références, tandis que son collaborateur la formule avec ses propres connaissances et perceptions. Seul le plus grand des hasards ferait que ces systèmes correspondent.

Le risque d’un management censeur

Un manager trop directif peut rejeter une idée sans chercher à en comprendre les nuances et les potentiels. Si l’échange n’a pas lieu, l’innovation est freinée dès la première lecture.

Le « manager défixateur » : une clé essentielle

Justine Boudier, dans ses travaux sur « Le manager défixateur en situations hétérogènes », explore l’importance d’un manager qui, conscient de son propre système de pensée, aide son collaborateur à dépasser ses propres blocages cognitifs.

Une posture d’écoute et d’ouverture

Pour cela, le manager doit être conscient de ses propres biais et attentif à ceux de son interlocuteur. Un état d’esprit d’ouverture et de curiosité favorise un dialogue constructif en incitant le collaborateur soit à aller plus loin dans l’idée suggérée soit à explorer de nouveaux territoires.

Valoriser la boîte à idées autrement

Ouvrir la boîte à idées, c’est bien. Mais aller plus loin en demandant « Dites-m’en plus ! » …et « Voyons ensemble ! » permet d’explorer pleinement le potentiel des suggestions et d’encourager l’innovation.

Vous appréciez. Merci de partager.

La complémentarité des disciplines : une clé pour comprendre et changer le Monde.

La Force de la Multidisciplinarité

Imaginez trois observateurs dans un bar, chacun avec une vision unique du monde et de son interprétation. Cette image, proposée par Frank Kumli dans son post, illustre parfaitement l’importance de la complémentarité des disciplines. Dans un monde complexe, une seule perspective ne suffit pas. C’est en combinant nos savoirs que nous pouvons véritablement comprendre et transformer notre réalité.

L’Idéologie qui Pense à Notre Place

Ne regarder le réel qu’au prisme d’une discipline conduit à l’idéologie contre laquelle Raymond Aron nous met en garde. Cette idéologie qui « pense à notre place« . Adopter une seule discipline pour analyser le monde peut limiter notre capacité à penser de manière critique et indépendante. Par exemple, un économiste pourrait voir une crise financière uniquement à travers des chiffres, tandis qu’un sociologue pourrait mettre en lumière les impacts sociaux. La vérité se trouve souvent à l’intersection de ces perspectives.

La Finalité de la Complémentarité

La complémentarité des disciplines ne vise pas seulement à accumuler des connaissances, mais à comprendre profondément la réalité. Prenez le changement climatique : les scientifiques nous alertent sur les faits, les économistes évaluent les coûts, et les sociologues étudient les comportements humains. C’est en mobilisant ces disciplines concomitamment que nous pouvons agir en connaissance de cause.

Comprendre le Réel pour Changer

En appelant à la mobilisation concomitante de l’ensemble de ces disciplines, j’en rappelle la finalité. Et celle ci n’est pas celle qui est au cœur du schéma illustrant ce post.

Je me permets de voir autrement l’intersection de tous ces domaines qui est proposée par ce schéma.

Certes tous sont orientés vers le changement (éventuel)  mais surtout et avant tout vers la compréhension du réel de la situation considérée qui est le point de départ de toute action fondée. Une démarche qui est essentielle pour comprendre le réel avant de le changer. Par exemple, une entreprise qui souhaite innover doit non seulement comprendre les tendances du marché (économie), mais aussi, et entre autres, les besoins des consommateurs (sociologie) et les avancées technologiques (sciences). Cette approche multidisciplinaire permet des décisions éclairées et des actions efficaces.

L’Importance de la Complémentarité

En conclusion, toutes les disciplines qui permettent une meilleure appréhension de la réalité sont les bienvenues. Militons pour leur prise en compte attentive et profitable. Que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation ou de l’environnement, la complémentarité des disciplines est notre meilleure alliée pour comprendre et transformer le monde.

Quelques Questions pour Réflexion

  • Quelles disciplines pourraient enrichir votre compréhension actuelle de votre domaine et des situations auxquelles vous êtes confrontés ?
  • Avez-vous des exemples où la multidisciplinarité a conduit à des solutions innovantes ?

Vous appréciez. Merci de partager.

L’exode informationnel : un défi pour l’entreprise.

L’exode informationnel : un phénomène inquiétant

Cette enquête « L’exode informationnel » menée de la Fondation Jean-Jaurès révèle des tendances alarmantes dans notre rapport à l’information et qui affectent affectent notre manière de consommer et de traiter l’information. Ces tendances par leurs conséquences affectent non seulement les individus et notre démocratie, mais également et très directement les entreprises . Il devient dès lors, crucial de repenser notre rapport à l’information pour créer un écosystème informationnel sain et constructif.

5 tendances clés et leurs impacts sur l’entreprise

5 idées clés se dégagent de l’étude et j’en souligne ci-après l’importance pour l’entreprise.

1. La saturation informationnelle : un frein à la productivité

Les Français fuient massivement un écosystème médiatique saturé d’informations répétitives et anxiogènes avec pour conséquence, entre autres, une diminution de la productivité du fait du temps passé à trier et décoder l’information, des décisions biaisées par une mauvaise interprétation d’informations trop nombreuses, un stress accru par la pression de rester informé à tout prix….

2. Le désengagement : un risque pour l’innovation

On observe un intérêt déclinant pour les médias et une baisse des pratiques actives d’information avec pour, entre autres conséquences, un isolement organisationnel et une déconnexion des actualités pertinentes et des tendances du marché, un manque d’innovation et des difficultés à mobiliser les équipes.

3. L’impuissance face à l’information : un défi pour la prise de décision

Le sentiment d’impuissance face à l’information contribue à son rejet avec pour conséquences une démotivation des équipes, une paralysie décisionnelle, et une perte de réactivité.

4. La perte de confiance : une menace pour le climat social

La polarisation et la tentation du complotisme gagnent du terrain entraînant une  dégradation du climat social au travail, un difficulté accrue à établir un consensus, et un impact potentiel sur la réputation de l’entreprise qui se trouve dans la difficulté de communiquer sur son positionnement et sur ses valeurs.

5. Les stratégies individuelles : entre risques et opportunités

Les Français développent des mécanismes de régulation pour faire face à cette surcharge. L’entreprise se trouve de ce fait exposée à une diversité des pratiques compliquant la communication interne, à un risque de déconnexion et de perte d’informations cruciales mais aussi à des opportunités d’innovation en observant les pratiques individuelles de gestion de l’information au niveau organisationnel.

Repenser notre rapport à l’information : un impératif pour les leaders

Ces tendances affectent directement la prise de décision, le fonctionnement et la gestion du changement en entreprise. Aussi devient-il essentiel pour un dirigeant de se questionner sur les conséquences à long terme de cet « exode informationnel » et notamment sur la capacité d’innovation et d’adaptation de son entreprise tout comme de sa propre adaptation aux évolutions de son écosystème.

Ne risque-t-on pas, en effet, de voir émerger, à terme, des dirigeants déconnectés des réalités sociétales ?

Les implications de cette étude sont cruciales pour les leaders. Un environnement informationnel toxique peut affecter la santé mentale des équipes, leur productivité et leur capacité à prendre des décisions éclairées.

Il devient impératif de repenser notre rapport à l’information au sein des organisations.

Vers un écosystème informationnel sain

Il devient pertinent et urgent de s’intéresser aux stratégies que les entreprises peuvent mettre en place pour créer un écosystème informationnel sain et constructif. Comment pouvons-nous filtrer l’information pertinente sans tomber dans l’isolement intellectuel ?

***

Si vous trouvez ces réflexions utiles, n’hésitez pas à liker et partager ce commentaire et cette étude. Votre engagement contribue à enrichir la pensée entrepreneuriale et à promouvoir un leadership éclairé dans un monde en constante évolution.

Vous appréciez. Merci de partager.

L’intelligence des Acteurs : Découvrez la Clé d’une Transformation Réussie

« L’intelligence des acteurs », comprise comme « Toutes les bonnes raisons qu’ont les acteurs d’un système d’agir comme ils le font ». Cette notion et la compréhension de ces bonnes raisons fondent la démarche sociologique et pour moi la résume dans son entier. Mais ce n’est pas sa vertu principale et l’on peut avec profit éviter le terme de « sociologie » tant vous avez de chance de faire fuir votre interlocuteur au seul énoncé de ce mot (surtout s’il est un entrepreneur soucieux avec raison de l’efficacité et si possible de la rapidité des effets de vos propositions aux problèmes qu’il rencontre).

Une Démarche Simple et Efficace

Voilà une démarche extrêmement simple, salutaire et efficace, dès lors que la motivation à comprendre réellement ces bonnes raisons est … réelle et sans calcul. Elle l’est lorsque, en vous défaisant de vos propres critères d’évaluation, vous vous efforcez de comprendre comment et sur quoi les différents acteurs de la situation basent leurs décisions, leurs comportements et leurs actions. La clé étant d’arriver à identifier puis à « décoder » leur propre système de valeurs.

Compréhension et Résolution des Problèmes

Confronté à un problème, nulle action ne pourra se prévaloir d’être corrective et apporteuse de solution si elle n’est pas basée sur cette compréhension et n’en tire pas les conséquences.

Au-Delà des Préjugés

L’argument aussitôt avancé pour vous renvoyer à vos études est que tout cela prend du temps, qu’il y faut un long apprentissage et une évolution personnelle pour pouvoir incarner et réussir une telle vision des situations et des problèmes rencontrés. Un effort sur soi pour surmonter ses propres appréhensions d’aller réellement vers l’autre, de l’écouter, de le prendre réellement en compte, de surmonter ses propres émotions comme celles de l’autre.

Adopter la Posture de Compréhension

Je suis convaincu du contraire. En abordant dès le départ cette posture face à tout problème rencontré, en en faisant d’une certaine façon le « pari », vous vous surprendrez à vous rendre compte que nombre d’émotions « barrières » à l’appréhension de la situation ne tombent pas car vous ne leur donnez même pas l’occasion d’exister ! Cette posture est gage d’une relation apaisée et « adulte » et évite de coller des solutions sur des problèmes non « auscultés »

Une Règle Imparable

Une règle imparable est de demander à son interlocuteur acteur du système : Quand tu dis ou fais cela que recherches tu ? quelle est ton objectif, ton but ? Tu cherches quoi en faisant cela ?

Des Défis Surmontables

Comprendre les motivations des acteurs peut nécessiter un apprentissage et une évolution personnelle qui prennent du temps. Mais fort de la posture toute simple de considérer tout acteur comme intelligent et de se poser, d’entrée de jeu et de manière permanente, la question de sa bonne raison il n’est pas besoin d’être expert pour engager la discussion…. et de gagner rapidement en expertise.

De plus, il existe des contextes où les acteurs sont réticents à partager leurs véritables motivations, et cette approche peut rencontrer des limites. Certes cela peut s’avérer plus difficile dans le cas d’interlocuteurs réticents au dialogue et se refusant à livrer leurs bonnes raisons. Tout est dans la confiance que vous aurez su établir dans votre organisation. Une confiance que vous consoliderez encore par cette posture d’écoute et de prise en compte sincère de la vision de votre interlocuteur.

Enfin, il est clair que certaines situations de crise (quelles qu’elles soient), le temps d’analyse et de compréhension n’est pas possible. Remarquons que ces situations devraient s’avérer exceptionnelles dans la mesure où si vous avez fait votre cette posture dans le management de votre organisation et si vous l’avez prônée et diffusée dans vos équipes par votre propre exemple, la solution adaptée s’imposera d’elle-même avec célérité.

Simplicité et Efficacité

C’est simple vous dis-je. Il suffit d’oublier que cela est de la sociologie et de reconnaitre que c’est tout simplement la nécessaire compréhension de l’autre, sa prise en compte et son respect.

Au-Delà des Étiquettes

Gardons-nous de l’autre reproche qui pointe alors avec le même énervement face à la (supposée) urgence de la situation : « Voilà maintenant le psychologue qui parle » (psychologue que je ne suis pas plus). Ce qui est visé et permis par cette posture est d’envisager une même situation à partir des perspectives multiples et souvent contrastées des différents acteurs. Il devrait suffire de savoir tout ce que l’on a à gagner à la compréhension du système et de sa situation sachant qu’au final par cette écoute des opinions différentes sur la situation, c’est à une compréhension (la plus objective possible) du système dans son entier qui s’offre à vous.

En Conclusion

Le regretté François Dupuy nous rappelle que « L‘on ne change pas les entreprises par décret ». Ce rappel peut être élargi à toute évolution nécessaire face à un problème rencontré : « L’on ne change pas par incantation et prescription».

Alors ni sociologue ni psychologue mais tout bonnement et pragmatiquement prêt à la nécessaire compréhension apaisée et consciente de toute situation rencontrée. Et prêt à agir en conséquence.

Vous appréciez. Merci de partager.

« Comment Chatouiller les Têtus pour les Aider à Prendre du Recul : Une Approche Irrésistible »

« L’altérité, c’est ce qui fait que personne ne peut se faire rire en se chatouillant soi-même ». Voilà une sage observation de Jean Baudrillard qui, comme tout bon sociologue, savait décoder le complexe et l’expliquer simplement. Cette explication me vient à l’esprit alors que je lis ce portrait du « Têtu » que nous dresse Jérôme Lecoq dans son article. Il nous y offre la clé de l’humour pour, non seulement dérider le « têtu » claquemuré derrière ses certitudes, mais pour également, par ce biais, lui permettre de prendre du recul par rapport à ses idées arrêtées, en riant sans perdre la face.

Comprendre le « Têtu »

En me risquant à compléter l’analyse faite par Jérôme Lecoq, je vois dans l’état de têtu un refus de l’autre et de son altérité. Un « Il n’est pas possible de penser autrement ! » »J’y suis j’y reste ! » et « Je partage mon avis et suis d’accord avec moi à 100% ! » . Bref est « têtu » qui pense ne pas avoir d' »alter ego ». Ce qui a bien y regarder est le propre du refus de l’autre. Aussi, je compléterais la recommandation de Jérôme Lecoq que je traduis par « Titillez le têtu ! » par cette invitation à faire au têtu de chatouiller autrui et de se réjouir de faire rire l’autre.

L’Importance de l’Altérité

L’altérité est un concept fondamental dans les interactions humaines. Un concept consubstantiel à la réalité de ces interactions. Elle nous permet de reconnaître et d’accepter les différences entre nous et les autres. Intégrer et donner réellement vie à cette notion dans nos communications sont les clés pour développer des environnements inclusifs et compréhensifs.

Stratégies pour Chatouiller les Têtus

  1. Utiliser l’Humour comme nous y invite, sans rire,  jérôme Lecoq L’humour est un outil puissant pour détendre l’atmosphère et rendre les discussions plus légères. En utilisant des anecdotes amusantes ou des blagues, vous pouvez aider les têtus à voir les choses sous un angle différent.

  2. Encourager l’Écoute Active L’écoute active implique de vraiment comprendre le point de vue de l’autre sans jugement. Cela peut aider les têtus à se sentir entendus et respectés, ce qui peut les rendre plus ouverts à de nouvelles idées.

  3. Poser des Questions Ouvertes Les questions ouvertes encouragent la réflexion et la discussion. En posant des questions qui ne peuvent pas être répondues par un simple « oui » ou « non », vous pouvez inciter les têtus à explorer leurs pensées plus en profondeur.

  4. Partager des Expériences Personnelles Partager vos propres expériences peut aider à créer un lien émotionnel et à montrer que vous comprenez leur point de vue. Cela peut rendre les têtus plus réceptifs à vos idées.

***

En conclusion, apprenons au têtu à chatouiller les autres et à prendre plaisir à le voir rire ! Cela nous permet non seulement de dérider les têtus, mais aussi de les aider à prendre du recul sur leurs idées arrêtées sans qu’ils perdent la face.

En intégrant l’altérité dans nos interactions, et en riant, à l’occasion, de nos propres entêtements nous pouvons créer des environnements accueillants à l’autre et propices à des échanges véritables.

Et reconnaissons que ce remède nous est probablement également personnellement applicable et utile car qui prétendra ne pas être peu ou prou, têtu à l’occasion.

Vous appréciez. Merci de partager.

Ce qu’en bon manager les mots veulent dire.

Il n’est jamais perdu le temps pris à s’assurer de ce que les mots veulent dire.

 Et ce dictionnaire « Dico du manager » coécrit par Olivier Meier aux Editions Dunod en est un bon exemple.  Avec un grand merci à Mouffouk Badr pour son partage sur Linkedin.

De belles rencontres, chemin lisant,

Au fil de la lecture, les rencontres et échanges sont pleines d’enseignements. Chacun de nous selon son bagage et son parcours fera sa propre récolte. Pour ma part, chemin faisant, j’ai échangé avec plaisir, entre autres, avec : « Economie de champs ; Escalade de l’engagement ; Hypothèse Hubris ; Intuition managériale ; Mémoire organisationnelle ;  Minorité anomique / Minorité nomique ; Nœud de contrat ; Partenariat d’impartition ; Stratégie (rarement) délibérée ; Syndrome du survivant ;Théorie de l’écologie des populations ; Théorie de l’enracinement…

Et une halte ressourçante.

Plus qu’à tout autre mot, j’ai apprécié mon échange avec « l’Eco-efficience » qui en toute transparence m’a décliné son identité : « L’éco-efficience d’une entreprise est atteinte par la distribution à un prix compétitif de biens qui satisfassent les besoins humains et apportent de la qualité de vie, tout en réduisant progressivement les impacts écologiques et l’usage des ressources tout au long du cycle de vie. ».

Voilà qui revigore pour la suite du parcours.

« Buen Camino ! » Et bonne lecture.

Vous appréciez. Merci de partager.

Etes-vous vaccinés à l’ESG ? ou en d’autres termes vos décisions sont-elles vaccinées à l’ESG ?

Mettre en œuvre les principes de l’ESG tout comme le vaccin anti grippe ne vous préserve pas totalement de la crise mais peut vous permettre de l’éviter ou à tout le moins d’en atténuer les risques voire même, oh surprise, d’en sortir plus fort !. S’en vacciner est simple mais en même temps souvent aux antipodes des pratiques de gouvernance et de management traditionnelles. Ce changement quasi morphologique de l’entreprise tient avant tout dans son mode et ses pratiques de gouvernances et tout simplement dans le fait que vos prises de décisions tant dans leurs modalités que dans leurs attendus intégrent ces principes.

L’ESG et la prise de décision

A bien y regarder, prendre en compte les principes de l’ESG revient tout simplement à reconnaitre, accepter et intégrer l’écosystème dans lequel votre entreprise (au sens général et sous toutes ses formes d’entreprendre) est insérée, dont elle dépend et au sein duquel elle agit. Cet écosystème est fait de l’ensemble des parties prenantes à votre projet entrepreneurial. Dès lors, vos décisions gagneront à reconnaitre, accepter et intégrer vos parties prenantes (à tout le moins les plus impactantes d’entre elles sur votre projet) à votre prise de décision. Cette acceptation et cette intégration semble tomber sous le bon sens quant aux attendus du contenu de vos décisions. Mais elles gagneront à aller encore plus loin, en les intégrant dans vos systèmes de prise de décision et votre gouvernance. Et là, la posologie a plus de mal à passer. La peur de la piqure peut vous amener à repousser le vaccin pourtant aujourd’hui nécessaire.

La décision et le pouvoir. C’est qui le patron ?

Décider est au final l’attribut du pouvoir. Il peut sembler qu’il faille avoir une bonne dose d’ouverture et d’esprit citoyen et social pour, à priori, intégrer les principes ESG et ouvrir ses décisions à d’autres co-décideurs et accepter de tendre le bras pour se faire vacciner à l’ESG. Se trouve poser toute la question du pouvoir et de son exercice dans l’entreprise. En fait, intégrer ses principales parties prenantes aux décisions, ne vous exemptent pas, au final de la responsabilité de la décision.

Un vaccin ? ou plutôt un sérum de croissance ?

Associer autant que nécessaire des représentant de vos parties prenantes ne peut que vous être bénéfiques dans la captation des évolutions des attentes, intérêt et stratégies de ceux dot vous dépendez et de ceux que vous servez. Boutayna Burkel et Alexia Colson- Duparchy dans leur article «  Décider : entre réflexion intime et exercice d’apprentissage collectif » rappelle une étude de McKinsey de 2021 confirmant que les entreprises intégrant des critères ESG dans leur gouvernance obtiennent des performances financières supérieures à celles de leurs concurrentes (« The ESG Challenge: How to Get It Right », de McKinsey & Company, McKinsey Insights, 2021)

Un partage de pouvoir qui est en fait le gage d’un pouvoir accru car partagé.

Aussi comment hésiter entre la migraine d’un pouvoir individuel qui bien souvent n’en peut mais devant la complexité du monde dans lequel le décideur a tant de mal à décider, et le regain d’énergie d’un pouvoir enrichi des contributions des parties prenantes à votre projet ? En vaccinant vos décisions à l’ESG c’est ‘ensemble de votre organisation et de votre management que vous ferez tout naturellement et progressivement évoluer en les rendant robustes et durables.

Vaccinez-vous et vaccinez votre entreprise à l’ESG. C’est une question de prophylaxie entrepreneuriale.

#ESG #Gouvernance #Entrepreneuriat #Stratégie #Transformation #Leadership #Durabilité #Éthique #ResponsabilitéSociale #PsychologieOrganisationnelle

Vous appréciez. Merci de partager.

« Le Futur est moins à découvrir qu’à inventer »

« Foresight » est il bien la traduction fidèle de « Prospective » ?

Prospective, Prévision, Prédiction relèvent de domaines fondamentalement et par essence différents. Arho Suominen nous le rappelle opportunément dans son post : Foresight : A light to guide, Not just a post to lean on. Je me permettrai de poursuivre et peut être d’affiner la différence fondamentale qui existe entre ces disciplines en allant plus loin que la conclusion de son article , (je cite : « It’s not enough to foresee; we must also prepare and act.».  Cette conclusion pourrait être comprise comme agir pour préparer ce qui est prévu. En fait, une telle interprétation revient à  opposer la Prospective (à la française) aux Futures Studies anglo saxonnes et cela même si le terme de « Foresight » semble rendre en la traduisant la notion française de « Prospective ». Mais cette traduction est-elle fidèle à la notion bien française de de la Prospective ?

La Prospective (à la française).

Effectivement comme le rappelle de manière plaisante @Arbo Suominen, « Foresight have to be used for insight and not for support like a drunk uses a light post but for insight ». Toutefois tel que l’a posée Gaston Berger  qui en fut le créateur et le promoteur en France au milieu des années 60, la Prospective (à la française) tient dans l’association des équipes d’une organisation à ce que j’appelle l’hypothétisation des différents futurs envisageables et à leur valorisation en fonction des valeurs et ambitions de cette organisation (les futurs désirables, les futurs refusés, les futurs …) pour au final faire le choix du « futur voulu » pour ensuite tout mettre en œuvre pour (s’efforcer de) le faire advenir.

L’avenir n’est pas connaissable.

Pour Gaston Berger l’avenir n’est plus connaissable. Il est multiple et l’action doit résulter d’hypothèses faites quant aux différents futurs possibles et du choix fait du futur souhaitable. Il pose une conviction forte : Ce qui va se passer sera le résultat d’un choix et des actions entreprises résolument pour la mise en œuvre de ce futur à créer. Pour lui il est nécessaire d’associer le maximum des parties prenantes à l’étude de ces hypothèses et au choix. Ainsi la mobilisation de ces acteurs est elle essentielle à la démarche prospective et la condition de réussite ensuite de sa mise en œuvre.

La démarche prospective : La démarche entrepreneuriale au mieux de « sa forme ».

Dès lors apparait la vraie valeur de la prospective qui est une démarche de management stratégique et non le travail de prévisionnistes. Il me semble dans ce sens que l’on ne doivent pas parler de prospectivistes car il y aurait dans ce terme le sentiment de spécialistes à qui serait délégué ce travail de prospective.

En fait la démarche prospective telle que posée par Gaston Berger et fondamentalement une démarche d’entrepreneur associant et préparant l’équipe à définir et à mettre en œuvre ce futur voulu. Ce qui est le propre de toute entreprise

Une démarche entrepreneuriale impliquante et responsabilisante.

Affirmons avec Gaston Berger que « Le futur est moins à découvrir qu’à inventer »et rajoutons avec lui que « Nous en sommes responsables dans toutes ses conséquences. »

Vous appréciez. Merci de partager.