
Un titre qui interroge et inspire
Un article de Jérôme Lecoq attire mon attention, autant par la richesse de son propos que par son titre : « Quand la pratique manque de souffle ». À sa lecture, et au vu de la situation étudiée dans l’article, je me demande si le titre « Quand la pratique s’essouffle » ne conviendrait pas mieux ici. Car entre « manquer de souffle » et « s’essouffler », il y a une nuance essentielle qui éclaire bien des situations.
Quand la pratique s’essouffle
Il arrive que nous reconnaissions un problème — un essoufflement, une fatigue, une perte de repères. Ce problème, souvent, n’est que le symptôme d’un déséquilibre plus profond. Comme le coureur qui s’arrête au bord de la piste, nous cherchons alors de l’aide : coach, philosophe, psychologue, consultant… Ces arrêts sont salutaires : ils permettent de reprendre souffle.
Quand le souffle manque vraiment
Mais il existe un autre cas, plus inquiétant : celui du manque de souffle, au sens d’absence ou de perte d’âme ou de projet. Ce manque ne fait pas mal tout de suite, il s’installe. Le projet tourne à vide, la répétition remplace la vision, et la personne comme l’organisation s’enlisent dans un décalage croissant avec le réel. Là, le risque n’est plus de s’arrêter, mais bien la « sortie de route ».
Le questionnement lucide, une pratique vitale
Se questionner sur la pertinence de sa perception et de ses décisions est un exercice vital. Inutile de l’habiller de grands mots : philosophie, psychologie, sociologie… Il s’agit simplement d’une vigilance active. Posons nous cette question simple et apportons y une réponse qui nous engage :
« La façon dont je perçois ma situation — et les décisions que j’en déduis — est-elle pertinente pour le futur que je veux construire ? »
Et là se trouve souvent le cœur du sujet : quel est ce futur voulu ? Pas rêvé, pas fantasmé, mais voulu, choisi, assumé.
Humanisme pragmatique : le souffle de l’entrepreneur
Ce questionnement n’est pas une posture intellectuelle, c’est le cœur même de l’acte d’entreprendre. Certains y voient de la philosophie, moi j’y vois un humanisme pragmatique : agir en conscience, dans le réel, pour faire advenir ce que l’on veut vraiment et que l’on fait tout pour y contribuer.
Retrouvons le souffle du sens
Merci à Jérôme Lecoq d’avoir suscité cette réflexion. Et si nous prenions, chacun, quelques instants pour interroger notre propre souffle — celui de nos pratiques, de nos projets, de nos organisations sana attendre qu’ils nous forcent à nous arrêter, faute de souffle ? Le retrouver, c’est déjà reprendre la route avec justesse et intention.


