Pour des futurs pluriels et partagés

Et si l’avenir n’était pas à prédire, mais à pratiquer ?

C’est la proposition du National Futures Initiative, portée par The Australian Centre for Social Innovation (TACSI), d’une démarche ambitieuse pour penser les transformations à venir autrement : collectives, connectées, ouvertes à la diversité des savoirs et des vécus et conjuguées au présent.

Des actions concrètes et distribuées

Ce futur ne reste pas un idéal abstrait, mais prend forme dans des systèmes d’actions coordonnées, même minimales, qui rendent possible la transition. Il s’appuie sur la diversité des savoirs — autochtones, vécus, scientifiques — et repose sur l’entrelacement des multiples façons de connaître, loin d’une logique monoculturelle ou occidentalo-centrée.

Un futur « juste » co-construit et inclusif

Cette étude redéfinit la manière dont nous imaginons et construisons un futur plus juste au sens d’un futur qui reposesur la reconnaissance et l’entrelacement des multiples façons de connaître, plutôt que sur une logique monoculturelle, technocratique ou occidentalo-centrée.

Dans le document « Practices for Realising Just Futures », un futur plus juste n’est pas défini par une formule unique ou figée, mais plutôt par une intention et une démarche structurelle et éthique. Il est centré sur la justice sociale, l’inclusion, la diversité des savoirs et la transformation des systèmes inéquitables. Voici les éléments clés qui permettent de comprendre cette définition implicite mais cohérente :

L’inclusion au cœur du processus

L’inclusion est au cœur de la méthode : les processus socialement justes recentrent les savoirs et les voix souvent exclus, comme celles des peuples autochtones, des savoirs vécus ou des jeunes générations. Le « juste » est ici procédural autant que substantiel : il s’agit de qui participe, comment, et selon quels savoirs.

Transformer les systèmes et les rapports de pouvoir

Un futur juste est un horizon vers lequel on agit concrètement, avec la volonté de transformer les rapports de pouvoir et les systèmes inégalitaires. Il intègre les enjeux générationnels et écologiques dans une écologie relationnelle et intergénérationnelle, incluant les générations futures, les systèmes vivants et les formes de vie non humaines.

Trois clés pour agir dès maintenant

  1. Des systèmes minimaux viables : initier le changement sans attendre des conditions idéales.
  2. Des savoirs entremêlés : croiser connaissances ancestrales, vécues et scientifiques pour ouvrir l’imaginaire.
  3. Des expériences fractales : tisser des liens concrets entre petits gestes et grandes visions.

Un héritage humaniste réinventé

Cette démarche fait, pour moi, écho à la prospective à la française de Gaston Berger, qui invitait à « regarder loin, large, profond et humainement ». TACSI prolonge cet esprit en y intégrant la diversité des savoirs, les enjeux de justice et la participation profonde, passant d’une vision éclairée à une co-construction décentrée des futurs possibles.

Question clé pour tout acteur du changement

Comment faire de la diversité des récits et des points de vue un moteur pour penser demain autrement ? À lire : “Practices for Realising Just Futures”

Agir se conjugue au présent

Imaginer l’avenir n’est pas un exercice solitaire, mais un projet collectif et inclusif. Chacun peut être acteur de cette transformation, en s’ouvrant à la diversité des savoirs, en incluant les voix souvent oubliées, en agissant concrètement, même à petite échelle. Osons ensemble co-construire des futurs justes et inclusifs — le temps d’agir est maintenant.

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Au-delà du Leadership Visionnaire

Merci à Sebastian Baumann man pour la pertinence de la liste de  ses « 12 Tips for Future – fit décision making ». L’on y trouve de riches enseignements pour guider notre décision.

Cachez ce mot que je ne saurais voir !

Une réflexion me vient à sa lecture : parler de « leader visionnaire » peut éloigner certains à la lecture du terme « Visionnaire » en raison de la sa connotation de déconnexion avec le présent et la réalité. Je connais nombre d’entrepreneurs à qui il ne faut surtout pas parler de « Vision » si vous voulez engager a discussion avec eux. Il en va de même et souvent avec les mêmes à qui il ne faut surtout pas évoquer les termes de « Stratégie » et encore moins de  « Philosophie ». Et c’est grand dommage, car la Philosophie, le Futur, la Vision, la Stratégie, sont ou devraient être au cœur de l’action et donc de la décision.

La vision du futur n’est pas réservée au seul leadership visionnaire

Parler de « leaders visionnaires » risque de laisser croire que l’anticipation du futur leur est réservée. Ce serait regrettable, car c’est bien la conscience de ce futur qui est à la base de la responsabilisation de chacun de nous en tant qu’acteur. C’est par elle que chacun de nous se (re)trouve investi de son rôle d’entrepreneur. Et cela, sans devoir attendre qu’un « leader visionnaire » vienne nous dicter notre avenir et nous assigner un rôle de simple exécuteur.

Philosophie, Stratégie et Vision

Devons-nous parler de « Future-Fit Decisions » (des décisions adaptées au futur) ou bien plutôt de « Future Creative Decisions » ? Décider, c’est engager l’avenir. Décider d’une action, c’est envisager le futur résultat de cette action et donc avoir une vision de ce futur.Plus cette vision sera claire dans la prise en compte de l’ensemble e ses impacts et de la cohérence de ce futur avec l’ensemble de nos critères de décision plus ce futur sera le nôtre.

Il est vrai que cela nécessite un effort (rarement explicité) de définition de ces critères. Cette grille d’analyse de la décision qui est à l’étude est pourtant notre empreinte spécifique et la « marque » de notre identité. Aucune entreprise ni aucun d‘entre nous n’a la même empreinte, sauf à chercher à être le clone d’autrui et alors l’exécuteur du futur voulu par autrui.

De la Décision Déterminée à la Décision Créatrice

Plus la conscience de ce futur guide l’action, plus cette action et la décision qui la détermine seront libérées du déterminisme du passé. On passe ainsi d’une décision déterminée par le passé à une décision anticipatrice et créatrice.

Responsabilisation et Rôle d’Entrepreneur

A chacun de nous d’être conscient de l’impact futur de ses actions. C’est cette conscience qui est à la base de notre responsabilisation en tant qu’acteurs. Elle nous investit de notre rôle d’entrepreneur, sans avoir besoin d’un leader visionnaire pour nous dicter notre avenir.

Conclusion

Un grand merci à Sebastian Baumann an pour ce vade-mecum. Appliquons ces 12 pense-bêtes à nos décisions pour ne pas penser bêtement et pour bien décider sans déléguer à un leader visionnaire le soin de le faire pour nous.

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Prêt à garder le cap et à tirer des bords ?

 

Vous ne faites pas clairement la différence entre ce que sont la prospective, la prévision, la prédiction, la projection ?

Hugues de Jouvenel nous offre dans cette conférence une lumineuse métaphore pour comprendre ce qu’est la Prospective et son utilité pour le décideur que nous sommes tous.

Confrontés que nous sommes à l’avenir qui reste à construire et dont nous sommes l’acteur chacun de nous à notre niveau, il nous équipe de ces deux instruments essentiels sur un bateau : La vigie et le gouvernail. Deux instruments pour, tout à la fois, tenir le cap et tirer des bords autant que nécessaire.

Écoutez l’intervention de Hugues de Jouvenel dans cette émission de France Culture du 13 mars 2017 intitulée : « Prospective : quel monde, demain ? comment anticiper les évolutions longues. »  de la minute 23.02  à 36.41.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/demain-est-moins-a-decouvrir-qu-a-inventer-8773457

Une intervention originale dans son approche philosophique de la prospective, en insistant sur l’idée que l’avenir n’est pas prédéterminé mais à construire. « Il est Impossible de prédire le futur et c’est heureux car si si on nous disait « tout est joué », il n’y aurait plus rien à faire. »

Aussi, la prospective ne vise-t-elle pas à prédire l’avenir mais à en être un acteur.

Hugues de Jouvenel met en avant l’importance des facteurs de discontinuité et de rupture qui peuvent modifier les systèmes de manière significative. Leur détection par la vigie est cruciale en permettant d’identifier les acteurs et leurs stratégies pour anticiper les changements.

Enfin, il introduit la notion de « Futur Souhaitable » : La prospective pose la question du futur souhaitable qui dépend du choix conscient et déterminé de chacun qui devient pour filer la métaphore du bateau, l’étoile polaire de la Prospective.

Il aurait été intéressant que soit évoqué la difficile mais essentielle question de savoir comment  harmoniser les visions divergentes du futur souhaitable entre différents acteurs pour éviter les conflits d’intérêts ?
Cette définition d’un futur souhaitable est par définition subjective et varie selon les acteurs, compliquant la mise en œuvre de stratégies cohérentes.

Belle écoute à vous.

#Prospective #Anticipation #Prévision #Futur #Stratégie

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