La question éthique comme levier de la transformation de l’entreprise.

Gilles Favro nous offre ici un travail remarquable de pédagogie sur le thème du stress, basé sur une documentation impressionnante. Ce travail vise à mieux comprendre les comportements humains au travail. Les statistiques de l’attention suscitée par son post témoignent de l’actualité du thème.

Le Stress au Travail

Point de Vue Individuel

Le stress est traité d’un point de vue individuel, en parfaite cohérence avec la mission de que se donne Gilles Favro. Cette étude vaut également en la relisant du point de vue de l’entreprise dans son ensemble et au sein de son écosystème.

Point de Vue de l’Entreprise

Le stress individuel est souvent lié au thème du « manager toxique » et aux façons de le maîtriser pour l’individu qui lui est soumis. Il est également pertinent de s’intéresser à « l’entreprise toxique », qui affecte non seulement ses employés mais aussi son environnement.

La Toxicité des Entreprises

Critères d’Évaluation

La notion d’« habitabilité » développée par Michaël V. Dandrieux peut être utilisée comme critère d’évaluation de la toxicité d’une entreprise. Avec cette question simple : En quoi l’entreprise contribue-t-elle ou non à l’habitabilité du monde ?

Causes de la Toxicité

Les causes de la toxicité sont multiples mais trouvent toutes leur origine dans une cause racine : une faille éthique. L’éthique et son respect ou non-respect sont au cœur de la situation, tant pour le manager toxique que pour l’entreprise toxique. L’éthique dont l’absence sape tout l’édifice et en compromet l’intégrité.

L’Éthique au Cœur des Décisions

Grille d’Analyse de l’Éthicité

Sur un tel constat il serait intéressant de s’équiper tant à titre individuel qu’au niveau de l’entreprise dans son ensemble d’une grille d’analyse de l’ « éthicité » des décisions prises et mises en œuvre. Au lieu de multiplier les approches, outils et indicateurs en tout genre qui cherchent sans fin à appréhender puis à tenter de maîtriser ces situations, cette simple question posée comme sésame au moment de la prise d’une décision : « Cette décision est-elle éthique ou non ? ».

Transformation Radicale

Cette question toute simple de « l’éhicité » de la décision parait être la seule à pouvoir transformer radicalement (à la racine) une entreprise toxique. Encore faut-il avoir l’envie et le courage de (se) la poser.

L’entreprise non toxique ? Une entreprise contributive.

Dès lors l’on peut s’interroger sur comment qualifier « positivement » une entreprise non toxique.

L’exercice n’est pas simple : Parler d’entreprise « éthique » ne rendrait compte que de son « comment ? ». Evitons les qualificatifs du genre « bienveillante », « inclusive » … , trop confusants par leur acceptation souvent morales. Evitons même selon moi celui de « à mission » dont le terme n’est pas signifiant en lui-même.

Pour ma part j’utiliserai le terme de « contributive » (qui combine la notion d’éthique à celle de la valeur crée et de la façon de la créer par et au sein de l’entreprise).

Conclusion

En conclusion, l’intégration de l’éthique au cœur des décisions peut transformer radicalement une entreprise toxique en une entreprise contributive. Cette approche ne se limite pas à améliorer le bien-être des employés, mais contribue également à la création de valeur durable pour l’entreprise et son écosystème.

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Deleuze et Spinoza : Des Concepts Philosophiques pour Transformer Votre Devenir au Quotidien

En explorant, grâce à Adrien Zerrad et son article « Deleuze a Spinoza dans le cœur » la philosophie  de Deleuze et de Spinoza, nous découvrons comment l’immanence et l’éthique peuvent transformer notre manière de vivre, de travailler et … de devenir.

« Deleuze », « Spinoza », deux noms dans un titre d’article qui devraient faire fuir par défaitisme ou par ignorance bon nombre de lecteurs potentiels. Un titre qui n’est assurément pas le meilleur moyen sur Linkedin de s’assurer la plus grande popularité ou une avalanche de likes.  Avouant ma grande ignorance tant de l’un que de l’autre, je me suis risqué humblement à sa lecture. J’avoue n’avoir pas tout saisi mais j’en retiens ces trois concepts de l’immanence, de l’éthique et du devenir qui loin de demeurer dans les hautes sphères philosophiques ont une dimension très concrète dans notre quotidien.

L’Immanence : Un Refus de la Transcendance

Le concept d’immanence, « point de vue, auquel Deleuze tient comme ce qui semble lui importer le plus. Il signifie d’abord le refus d’instaurer une quelconque transcendance dominante dans le rapport de la pensée à l’être, ainsi que le faisait toute une tradition d’origine platonicienne et théologique judéo-chrétienne. L’affirmation de l’immanence pure va ainsi de pair avec la thèse de l’univocité de l’Être : l’être se dit en un seul et même sens de tout ce qui est, de tous les « étants »….. On ne posera pas un principe supérieur à tous les êtres, un Être suprême ontologiquement distinct des autres êtres, qu’on l’appelle Dieu, le Bien ou l’Un. Dieu est pour Spinoza la nature même, en tant que chaque être en constitue une partie. Le Bien comme le Mal ne sont en fait que des illusions. »

… l’instauration d’une transcendance est toujours le fondement d’une hiérarchie, et la hiérarchie ontologique se prolonge comme naturellement en une hiérarchisation politique – ainsi, par exemple, le pouvoir temporel comme ministère du pouvoir spirituel. Le rejet de la transcendance est pour Deleuze le refus de la hiérarchie et l’affirmation corrélative d’une anarchie fondamentale. »

L’Éthique : Un Art de Vivre

« L’éthique se dresse en opposition à la morale en vue de se constituer en art de vivre. À la morale qui repose sur un système du jugement, l’éthique oppose et développe une pratique de l’évaluation. La différence est cruciale. Ce sont deux modes de vie radicalement distincts : plutôt que la condamnation du mal au nom d’un idéal du bien, préférer la sélection des situations en fonction des critères du bon et du mauvais. Du point de vue éthique, le bon et le mauvais peuvent se comprendre comme des expressions de la santé et de la maladie »

… Ce qui nous est proposé à travers cette démarche éthique de sélection, c’est une manière de vivre basée sur l’affirmation de la joie et l’évitement de la tristesse, autant qu’il est possible, une fois admis que bien des tristesses demeurent inévitables. L’immanence est donc indissociable de l’affirmation d’un point de vue de la puissance en tant qu’il s’oppose à celui du pouvoir. Une vie sans jugement à la recherche des compositions joyeuses est une vie qui par là même résiste à la domination, notamment lorsque celle-ci constitue une culture de la tristesse – «

Le Devenir : Un Processus de Désir

Et pour finir cette belle analyse de ce qu’est le devenir : « Devenir, c’est, à partir des formes qu’on a, du sujet qu’on est, des organes qu’on possède ou des fonctions qu’on remplit, extraire des particules, entre lesquelles on instaure des rapports de mouvement et de repos, de vitesse et de lenteur, les plus proches de ce qu’on est en train de devenir, et par lesquels on devient. C’est en ce sens que le devenir est le processus du désir » (Mille plateaux).

Une vision du devenir qui fait puissamment écho à « Votre Futur Voulu, Résolument » qui est la mission de RéSolutions.

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Immanence comme refus du pouvoir, éthique comme refus du jugement moral qui guident et déterminent notre devenir voilà une belle leçon de philosophie aux vertus bien quotidiennes. En intégrant ces concepts dans notre vie, nous pouvons transformer notre manière de vivre et de travailler, en nous concentrant sur la joie, l’égalité et l’interconnexion.

Merci à Arien Zerrad de nous avoir permis de surmonter notre frilosité face à ces deux penseurs et nous avoir permis cet entraperçu de leur pensée.

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