L’article de Marie Duru-Bellat partagé par Sylvie Giraud interroge en profondeur la place et la valeur réelle du diplôme dans notre société. Il mérite toute notre attention – non seulement pour comprendre le monde du travail d’aujourd’hui, mais aussi pour repenser nos critères de recrutement, de reconnaissance et de transformation des compétences.
5 idées clés que j’en retiens personnellement :
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Le décalage entre formation initiale et emploi réel est massif . Seuls 30 % des actifs exercent un métier en lien avec leur domaine de formation. Une donnée qui questionne frontalement notre manière d’interpréter la valeur d’un diplôme.
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Le diplôme fonctionne moins comme preuve de compétence que comme signal ou rituel de passage. Il rassure, balise, classe… mais ne garantit pas grand-chose sur les compétences réelles, ni leur adéquation aux besoins actuels des organisations.
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L’élévation du niveau de diplôme dévalorise progressivement sa valeur marchande. L’inflation des diplômes génère un phénomène de « surqualification perçue », mais souvent sans amélioration proportionnelle des conditions d’emploi.
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Le diplôme reste néanmoins un marqueur social puissant. Il continue à légitimer des inégalités d’accès, parfois au détriment de talents réels mais non « certifiés ». L’exemple des femmes diplômées dans des secteurs masculins est particulièrement frappant.
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La montée des compétences transversales (« soft skills ») bouscule la logique du diplôme comme référentiel unique. Une opportunité pour repenser l’évaluation, la valorisation et la construction des parcours professionnels dans une logique plus dynamique.
Cet article interpelle quiconque recrute, développe ou réoriente des talents – autrement dit, tout dirigeant ou professionnel en transition mais aussi tout jeune en formation ou en recherche d’orientation et fondamentalement tout notre système d’enseignement et de formation.
Des questions que nous pourrions nous poser :
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Ne devrait-on pas nous interroger sur notre propre rôle dans le maintien de cette fiction collective autour des diplômes ?
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N’est-ce pas aussi à nous, dirigeants et managers, de redéfinir les critères de valeur au sein de nos organisations ?
