“Le management repensé par l’anthropologie” 50 minutes pour transformer notre manière de travailler… et de vivre ensemble.

Dans cette conférence riche, et vivante  » Le management repensé par l’anthropologie » Jean-Edouard Grésy, anthropologue et médiateur, ne se contente pas de parler de management : il redonne du sens à la vie en collectif, en entreprise comme ailleurs en nous offrant des clés concrètes pour : ‒        Mieux comprendre les mécanismes de l’engagement et du désengagement ‒        Réactiver l’envie, la coopération et la créativité dans nos équipes ‒        Repenser le pouvoir, les règles, la négociation et le don au travail ‒        Et surtout… appliquer ces mêmes principes dans notre vie personnelle, familiale ou associative.

De la prééminence du relationnel au sein de l’équipe

A titre personnel j’en retiens ces chiffres majeurs :

‒      70 % du travail consiste en tâches heuristiques (à la différence des 30 % des autres tâches qui sont algorithmiques et donc remplaçables à terme par l’IA). Ces tâches sont ouvertes, sans mode d’emploi clair et nécessite de faire preuve de créativité, intuition, exploration, et souvent de tester plusieurs hypothèses. La motivation intrinsèque y est essentielle.                                                                             ‒      70 % du désengagement en entreprise provient de ce qui se joue au sein l’équipe avant ce qui tient aux individus et leur génération ou même à l’entreprise dans sa globalité.

Dès lors la dimension personnelle et les relations qu’entretient l’individu avec le collectif dans lequel il se trouve sont elles essentielles.  Dans cette perspective Jean-Edouard Grésy met en évidence 4 leviers pour renforcer l’engagement intrinsèque : 1. Le pouvoir ; 2. Les règles ; 3. La négociation ; 4. Le don (base du lien social. Inconditionnel, il fonde la confiance, la reconnaissance et la coopération.) ; 5. La gratitude (acceptation du  don, remerciement, reconnaissance de l’autre, circulation de l’énergie relationnelle.)

Jean-Edouard Grésy montre que ces dynamiques du don, de la reconnaissance, de la négociation et du lien social sont universelles. Ce qui bloque dans un collectif de travail, ce sont souvent les mêmes mécaniques que dans une famille ou entre amis : Ne pas oser demander ; Refuser d’entrer dans la négociation ;Trop donner sans retour ;Ne pas savoir recevoir ;Ne pas dire merci.

Des leviers qui sont liés et se renforcent s’ils sont actionnés dans le « bon sens ».

Pour que les choses changent, il faut compréhension, curiosité, et créativité et non la contrainte laquelle ne peut être envisagée (rappel des règles puis exercice du pouvoir) qu’en cas de blocage et  après avoir tout essayé.

Ces leviers sont liés et s’enchaînent s’ils sont activés dans le bon sens. Un bon sens qui n’est pas forcément naturel ;

‒        Donner : véritablement, gratuitement, comme fondement du lien.                    ‒        Reconnaitre l’autre dans son individualité et sa contribution.                            ‒        Oser demander, et en cas de refus, négocier avec créativité pour ajuster
deux positions momentanément contraires en cherchant les raisons du
refus et en proposant des moyens inédits de les surmonter.                                ‒        Savoir recevoir et accepter avec gratitude

Idéalisme ou réalisme humaniste dans une logique de transformation globale ?

Des réserves peuvent être formulées par certains face à ce qui pourrait paraître trop idéaliste, trop éloigné de l’organisation, de son système et de ses structures, et au final culpabilisante pour l’individu sur lequel porte alors la seule responsabilité. Certains ne manqueront pas d’évoquer la culture managériale toxique, très hiérarchique et rigide de leur entreprise où ces leviers sont difficilement applicables sans un changement en profondeur.

Jean-Edouard Grésy invite à penser les collectifs, à sortir d’une approche individualiste du travail. Il ne s’agit pas de dire “c’est à toi de changer”, mais plutôt : “Et si on regardait comment nos interactions peuvent (re)créer de la dynamique ?”. Ces leviers visent à redonner du pouvoir d’agir partagé dans un cadre sécurisé.

Et si intrinsèquement nous en prenions la mesure en agissant individuellement au sein de nos collectifs

À nous maintenant d’expérimenter ces leviers dans nos équipes, nos projets ou nos cercles personnels. Commençons par un simple merci, une demande sincère ou un don gratuit. Chaque petit geste active la dynamique du lien. Et comme le rappelle jean Edouard Grésy : « Plus on donne, plus on reçoit. »

Un grand merci à Jean-Edouard Grésy pour cette conférence qui nous nous offre dans un mélange de sciences humaines, de bon sens et d’humour, une invitation à réfléchir autrement à notre façon de collaborer… mais aussi d’être en lien avec les autres. A voir et à partager.

 

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Le double défi de la transformation d’une culture d’entreprise

 

 

Le double défi du changement d’une culture d’entreprise

Changer une culture d’entreprise pose le double défi de comprendre la culture de l’entreprise tout autant que de la pertinence de la culture que l’on se propose de développer et de mettre en place.

Comprendre la culture d’entreprise

Julie Arnaud nous offre dans son post quelques clés indispensables pour changer la culture d’une entreprise. Avant de prétendre transformer une culture d’entreprise, il est crucial de l’observer et de la comprendre, un peu comme un anthropologue.

Un moyen simple pour s’éviter de longues études d’anthropologue

Pour ceux que des études d’anthropologie ou de sociologie rebuteraient, une simple loupe suffit : se poser la question des bonnes raisons qu’ont les acteurs d’agir comme ils le font. Cette raison peut être difficile à « déterrer » et à mettre à jour. Il ne suffit pas de la demander, mais de la révéler en comprenant le système qui les pousse à agir ainsi. Comme le disait Francois Dupuy avec un faux cynisme : « Ne demandez pas aux gens ce qu’ils veulent, mais dites-le leur. »

La pertinence de la transformation envisagée

Ce premier pas est indispensable pour toute transformation mais il n’y suffit pas. Le second pas est de s’assurer de la pertinence de la transformation recherchée. En quoi la culture actuelle est-elle néfaste à l’atteinte des objectifs de l’entreprise et de ses acteurs ? Quels sont ses impacts négatifs sur ce qu’ils recherchent individuellement et collectivement ?

En quoi la culture ainsi mise à jour est-elle néfaste à l’atteinte des objectifs de l’entreprise … et de ses acteurs ? Quels sont ses impacts négatifs sur ce qu’ils recherchent individuellement et sur ce que l’entreprise en tant que collectivité recherche pour elle et pour l’ensemble de ses parties prenantes ?

Démontrer la nécessité du changement

Il faudra alors en faire la démonstration auprès de chacune de ces parties prenantes (dont mais pas uniquement les acteurs internes à l’entreprise) pour réaliser la transformation qui s’imposera alors comme nécessaire aux yeux de tous en donnant à chacun une bonne raison d’agir dans ce sens.

Il faut démontrer à chaque partie prenante la nécessité du changement. A défaut de ces précautions, quiconque aurait la prétention de changer une culture d’entreprise ne sera qu’un « colonisateur » cherchant à imposer  « sa bonne solution ». Il n’est qu’à se rappeler que le sort naturel de toute colonisation est … la décolonisation pour inciter l’anthropologue à ne pas se transformer en évangélisateur promis à une guerre d’indépendance 😉)

Synthèse des conseils

En synthèse, voici nos conseils :

  1. Quelle est pour chacune des parties prenantes sa bonne raison d’agir comme elle agit ?
  2. En quoi ces bonnes raisons s’opposent-elles à la satisfaction des objectifs recherchés ?
  3. Comment chacune de ces parties prenantes a-t-elle intégré la réalité des impacts négatifs de la situation actuelle ?
  4. Comment chacune aspire-t-elle au gain attendu du changement et en quoi celui-ci s’impose-t-il comme une évidence pour toutes ?

Un manifeste en 4 questions pour une transformation réussie (car non colonisatrice).

 

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