Un regard à contre-courant du management traditionnel
Dans un monde managérial dominé par la quête d’efficacité et la recherche d’alignement, l‘écoute du podcast de Paolo Andreassi sur les paradoxes organisationnels nous invite à un salutaire pas de côté. Elle étonne, elle interroge, et surtout, elle invite à une humilité bienvenue.
La cohérence paradoxale : une stabilité par les contradictions
Paolo Andreassi par l’évocation de la cohérence paradoxale renverse la perspective habituelle : loin de voir les contradictions internes comme des dysfonctionnements à corriger, il les érige en véritables piliers de stabilité. Une organisation ne fonctionne pas malgré ses incohérences, mais grâce à elles. C’est ce que traduit le concept de la cohérence paradoxale.
L’illusion de l’alignement total
Ce regard entre en collision frontale avec la posture classique du manager « performant », qui cherche à homogénéiser les pratiques et à gommer toute ambiguïté. Or, supprimer les zones grises revient bien souvent à priver les équipes de leur capacité d’adaptation locale.
La résistance au changement, une réaction logique
La « résistance au changement » devient alors compréhensible : ce n’est pas le changement en lui-même qui est refusé, mais la disparition des marges de manœuvre qui permettaient aux équipes de gérer localement la complexité.
Une méthode en trois temps
Paolo Andreassi nous propose une approche pragmatique en trois étapes :
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Cartographier les paradoxes actifs : repérer les tensions qui traversent les pratiques.
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Comprendre leurs fonctions : analyser leur rôle dans l’équilibre organisationnel.
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Concevoir des régulations hybrides : intégrer une part de diversité dans un cadre partagé, en coconstruisant avec les équipes.
La sociologie des organisations comme boussole
Dans cet appel à la compréhension et à la construction d’un savoir se trouve l’essence même due la sociologie et notamment de la sociologie des organisations. La sociologie des organisations nous rappelle que comprendre précède l’action. Elle invite à observer sans juger, à s’étonner, et à replacer les pratiques dans les réalités vécues.
Vers un changement de posture managériale
Ce que ce podcast propose, c’est moins un changement d’outils qu’un changement de posture : passer d’un management prescripteur à un management observateur et interprète. Un bon manager ne cherche pas à tout lisser, mais à orchestrer les tensions utiles.
Et maintenant ?
Et si, au lieu de chercher à tout maîtriser, nous commencions par observer nos propres paradoxes organisationnels ? Quelles tensions vivent nos équipes au quotidien ? Où se cachent ces incohérences productives qui font tenir l’ensemble ? Prenons un temps pour écouter le terrain, cartographier les contradictions, et coconstruire les règles du jeu.
Managers, dirigeants, RH : osez troquer la recherche d’alignement parfait contre une vraie compréhension des dynamiques locales. C’est souvent là que se loge la vraie résilience.
Et vous, comment accueillez vous les incohérences dans votre organisation ? Partagez vos expériences ou réactions en commentaire. Continuons ensemble cette réflexion essentielle.
Un immense merci à Paolo Andreassi pour cette inlassable et brillante promotion d’une sociologie des organisations résolument opérationnelle, qui donne aux managers des outils pour penser autrement leur action. Sa démarche est précieuse : elle réintroduit l’intelligence du réel là où trop souvent ne règne qu’une logique de conformité.