L’engagement au travail : Clé de la réussite entrepreneuriale.

 

 

L’Engagement au Cœur du Management

Je lis avec grand plaisir ce texte de @Jean-Louis Galano et remercie son auteur pour sa clarté et sa pertinence. La question de l’engagement au travail est (ou devrait être) au cœur du discours et surtout des pratiques du management. Les entreprises sont aujourd’hui confrontées à des attentes véritables exigences (jusque-là largement tues) de leurs collaborateurs ou encore davantage de celles et ceux qu’elles cherchent, souvent en vain, à attirer comme collaborateurs.

Les Attentes des Collaborateurs

Comment leur demander de s’engager alors même que ces entreprises ont le plus grand mal à tout simplement les « engager ». Définir comme @Jean-Louis Galano l’engagement des collaborateurs par le fait qu’ils vont au-delà de ce qui est attendu d’eux peut paraître surréaliste dans un tel contexte.

Définir l’Engagement par les Initiatives

Il y trouve en fait toute sa pertinence lorsque l’auteur propose de définir cet engagement (d’un individu et d’un collectif) comme la somme des initiatives alignées avec les finalités de l’entreprise prises par cet individu et ce collectif. Tout tient dans l’initiatives (largement demandées par les candidats et collaborateurs) et dans la validation de ces initiatives au regard des objectifs de l’entreprise.

Le Désir d’Être Acteur

L’engagement ressort avant tout d’une envie, d’un désir d’être acteur et de contribuer. Une envie et un désir d’être acteur et non seulement un exécutant. Une envie et un désir d’apporter sa propre contribution. Telle est précisément la demande et l’attente, notamment mais pas seulement, des jeunes générations.

Un Management Facilitateur et Intégrateur

Aussi, prendre la mesure de cet engagement est prendre la mesure de la participation du (des) collaborateur(s) à l’aventure entrepreneuriale de l’entreprise en tant que co-entrepreneur et non en simple exécutant. Il y a faut un management porteur et facilitateur d’une telle démarche de participation et un système de suivi et de reconnaissance de cette contribution et des initiatives qui les portent.

Outils et Systèmes pour l’Engagement

La clé de voûte d’une telle démarche est de donner les moyens au collaborateur qui en a l’initiative et au manager qui validera cette initiative de s’assurer de la réelle contribution de cette proposition à la stratégie de l’entreprise. Il y faut un préalable évident : l’existence au niveau de l’entreprise et du département d’une vision, d’une ambition et d’une stratégie clairement définies, communiquées et partagées par les équipes. Cette condition tombe sous le sens mais est-elle toujours vérifiée, alors même qu’elle est un préalable incontournable ?

Une telle démarche doit être portée par des systèmes et des outils. Ces systèmes et outils existent. Je ne saurais pour ma part que recommander, entre autres, la démarche et les outils développés par QiBud, cette entreprise genevoise qui s’est dédiée avec un grand professionnalisme et engagement à la diffusion de ce pilotage des initiatives contributives.

Engagez vous ! (R)Engagez les !

Réengageons nos collaborateurs et candidats qui tous ne demandent qu’à s’engager si on leur en donne les moyens et la direction.

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Vers une Science de l’Action Efficiente : Redéfinir l’Organisation

La quête d’un nom

Jean-Philippe Bouilloud et Ghislain Deslandes s’interrogent dans leur article « De quoi notre métier est-il le nom ? » Perspectives pour un débat »  sur le nom qu’il conviendrait de donner à la recherche en gestion. L’article est une invitation à la discussion et je remercie ses deux auteurs de nous l’avoir lancée. La question mérite d’être posée et a tout son sens. Les auteurs, au terme d’une analyse argumentée, aboutissent au terme d’ « Organologie » comme proposition de nom. Ce terme a en effet le mérite de centrer le domaine de recherche à celui des organisations.

L’Organologie : une proposition pertinente mais incomplète

Cette interpellation convoque une série de questions auxquelles j’ai été moi-même confronté en plusieurs occasions, à la fois en tant que conseil en « organisation » que de praticien en tant que directeur de l’Organisation d’un grand établissement bancaire et d’enseignant.

J’ai, en son temps, eu la responsabilité de créer une direction de l’organisation dans un grand établissement bancaire et il m’a fallu nommer cette direction. Comme à l’occasion de tout baptême d’une … organisation, le nom à lui donner pour avoir un sens et du sens doit refléter le sens de la mission que cette organisation doit remplir. Elle ne peut et donc ne doit se faire qu’une fois cette mission clairement posée et définie.

L’Action et l’Efficience : au cœur de la gestion

Dans mon cas, il était clair que la finalité que je voulais donner (en accord étroit avec son Directeur Général) à cette direction était celle d‘un support à l’action et à l’efficience des acteurs.

A tel point que, au moment de la baptiser, j’ai un moment pensé à « Direction de la Logistique » qui rendait bien pour moi sa mise au service de la réussite de l’action. J’ai finalement opté pour « Direction de la Logistique et de l’Organisation ». Un tel ordre me permettait d’éviter « Direction de l’Organisation et de la Logistique » qui aurait donné les initiales DOL de funeste résonance.

L’Organisation c’est l’art de l’Organisation. Qui pourrait le démentir ?

La question s’est reposée lorsque j’ai dû intituler un de mes enseignements officiellement labellisé « Organisation du travail », J’ai tenu à officieusement le présenter à mes étudiants comme un cours … d’entrepreneuriat. Ce qu’il était de fait. Et cela non pour me hausser du col mais bien pour nommer du bon nom la finalité de ce cours.

Toute action est une entreprise et l’organisation a pour finalité d’assurer au mieux le bon aboutissement de l’action. Le fait que lorsque vous cherchez à faire comprendre ce qu’est l’organisation (la discipline) vous vous entendez dire « l’organisation c’est l’art de l’organisation », vous avez vite compris que la polysémie c’est beau comme la polyphonie dans un chant corse mais que, en terme pédagogique, cela ne vous mène pas bien loin.

L’Actionologie : une nouvelle perspective

Aussi je suis intimement convaincu que la science de gestion n’a pas (et ne doit pas) être conduit aux fonts baptismaux par son parrain «  l’Organisation ». Et c’est un conseil, un dirigeant et un enseignant en … organisation pendant plus de 35 ans qui vous le dit !

Alors oui Organisation lorsque j’écris ton nom je t’inscris sous un autre nom et c’est bien autour des dénominations d’ «Entrepreneuriat » et d’Action » que je recherche ton nom.

Une organisation a mission, dans son sens premier d’organe, d’assurer dans ses meilleurs conditions la fonction qu’elle a pour raison d’être d’assurer. La finalité de l’organisation et de la gestion est l’efficience de l’action. Aussi, selon moi, ce n’est pas l’organisation qui est, et doit être au centre des sciences de gestion mais bien l’action et son efficience.

La Praxéologie : une approche théorique et philosophique

Le nom propre à la science de l’action est la Praxéologie. Ce n’est pas un nom à porter si l’on ne veut pas se faire moquer dans la cour de récréation par ses petits camarades qui eux ont des noms reconnus comme Sociologie, Management, Psychologie, Philosophie, …. Et cela d’autant moins qu’il est souvent associé à l’école autrichienne d’économie, et notamment aux travaux de Ludwig von Mises, souvent décriés comme une approche théorique et philosophique plutôt qu’une science empirique.

Vers une Science de l’action efficace

Aussi la recherche du nom devrait selon moi porter non sur un dérivé de l’Organisation mais bien de l’Action voire de l’Entrepreneuriat.

Alors pourquoi pas « Actionologie » ? Ce n’est pas très beau mais pas moins que « Organologie » mais qui respecte en tous points la grille d’analyse et le cahier des charges posé et appliqué par les auteurs de l’article et qui les ont conduit au terme d’ « Organologie ». (entre autres sa possible traduction et compréhension aisée dans d’autres langues et son caractère « auto »porteur de sens.). La seule différence (mais elle est de taille selon moi) porte au final sur la clé de voute de cette recherche qui est bien selon moi l’efficience de l’action. Ce terme a l’avantage de ne pas privilégier une discipline mais bien la recherche d’une finalité.

Une Actionologie qui au final, bon prince, fait sa place à l’Organologie

Je viens d’avoir le plaisir de commenter un article intéressant de Frank Kumli « A Designer, an Ecologist and an Entrepreneur Walk into a Bar: How Different Disciplines See, Think and Act! …. ». j’ai intitulé ce court article « La complémentarité des disciplines ; une clé pour comprendre et changer le monde monde » et l’ai sous titré « Comprendre le réel pour mieux le changer ».

En écho à ce que j’écris dans cet article je devrais reconnaître que l’Actionologie pour laquelle je milite intégre de multiple disciplines parmi lesquelles je dois bien reconnaître une place à … l’Organologie. Mais la question posée par l’article de Jean-Philippe Bouilloud et Ghislain Deslandes est de savoir comment nommer les sciences de gestion. L’Actionologie selon moi est l’appellation qui recouvre l’ensemble des disciplines du domaine de l’efficience de l’action bien davantage que l’ »organisation » qui n’en n’est qu’un des instruments parmi tant d’autres.

A qui la parole ?

La discussion  a été ouverte fort à propos par Jean-Philippe Bouilloud et Ghislain Deslandes que je remercie vivement pour cet article. Elle reste ouverte à qui veut s’en emparer. Je passe le bâton de parole à qui veut le prendre. Bien cordialement, Louis.

 

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Entreprendre son Projet de Carrière et de Vie

Colin Shaw et Ray Hamilton nous listent dans un podcast les leçons qu’ils tirent de leur expérience en matière de gestion de carrière. Quel plaisir que d’écouter ce podcast et de constater une fois de plus la convergence de ces conseils avec ceux qui s’appliquent ou devraient s’appliquer à toute entreprise.

Un grand merci à Colin Shaw et à Ray Hamilton pour ces « 10 career lessons » qu’ils nous offrent généreusement.

Des Recommandations Essentielles et Engageantes

En synthèse, j’en retiens, pour les partager, ces recommandations :

  • Une connaissance précise de soi (avec une claire conscience de ses domaines d’excellence) et de celui ou celle que l’on veut devenir.
  • Une vision à long terme, un plan pour la réaliser, des étapes en chemin.
  • Un alignement constant de ses actions sur ses valeurs.
  • Une détermination à délivrer. Un engagement sur une promesse et un effort constant pour la respecter et la délivrer en toute initiative.
  • Un acteur de confiance dont la réputation (la « marque ») est construite sur une action intègre et sur la délivrance du résultat promis.
  • Une détermination à faire de toutes circonstances et de chacune des étapes du chemin, favorables ou défavorables, une opportunité.

Une Application Universelle

Que de préconisations que l’on aimerait voir respectées par la majorité des acteurs mais aussi par une majorité d’entreprises pour le plus grand bien de tous!

Elles sont en fait, mais c’est fondamental, le rappel qu’il n’y a (ou ne devrait pas y avoir) de différence entre le pilotage d’une carrière et celui d’une entreprise.

Comment s’en étonner puisque dans les deux cas il s’agit de piloter le projet de son « entreprise » (celle de sa contribution personnelle tout comme celle du projet entrepreneurial de l’entreprise).

Une Conviction Profonde

Voilà qui rejoint une de mes convictions profondes. Elle me fait vérifier à chaque fois que j’étudie voire préconise un concept ou une pratique en matière de stratégie, d’organisation et de management qu’il vaut tant à titre personnel d’un individu que d’une entreprise. C’est là un test de « solidité » qui ne trompe pas.

En Conclusion

Ce n’est pas être carriériste que de piloter sa carrière. C’est au contraire être un bon entrepreneur. Celui de son projet professionnel et au final de son projet de vie, au mieux de la contribution que nous apportons à la Société.

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Au-delà du Leadership Visionnaire

Merci à Sebastian Baumann man pour la pertinence de la liste de  ses « 12 Tips for Future – fit décision making ». L’on y trouve de riches enseignements pour guider notre décision.

Cachez ce mot que je ne saurais voir !

Une réflexion me vient à sa lecture : parler de « leader visionnaire » peut éloigner certains à la lecture du terme « Visionnaire » en raison de la sa connotation de déconnexion avec le présent et la réalité. Je connais nombre d’entrepreneurs à qui il ne faut surtout pas parler de « Vision » si vous voulez engager a discussion avec eux. Il en va de même et souvent avec les mêmes à qui il ne faut surtout pas évoquer les termes de « Stratégie » et encore moins de  « Philosophie ». Et c’est grand dommage, car la Philosophie, le Futur, la Vision, la Stratégie, sont ou devraient être au cœur de l’action et donc de la décision.

La vision du futur n’est pas réservée au seul leadership visionnaire

Parler de « leaders visionnaires » risque de laisser croire que l’anticipation du futur leur est réservée. Ce serait regrettable, car c’est bien la conscience de ce futur qui est à la base de la responsabilisation de chacun de nous en tant qu’acteur. C’est par elle que chacun de nous se (re)trouve investi de son rôle d’entrepreneur. Et cela, sans devoir attendre qu’un « leader visionnaire » vienne nous dicter notre avenir et nous assigner un rôle de simple exécuteur.

Philosophie, Stratégie et Vision

Devons-nous parler de « Future-Fit Decisions » (des décisions adaptées au futur) ou bien plutôt de « Future Creative Decisions » ? Décider, c’est engager l’avenir. Décider d’une action, c’est envisager le futur résultat de cette action et donc avoir une vision de ce futur.Plus cette vision sera claire dans la prise en compte de l’ensemble e ses impacts et de la cohérence de ce futur avec l’ensemble de nos critères de décision plus ce futur sera le nôtre.

Il est vrai que cela nécessite un effort (rarement explicité) de définition de ces critères. Cette grille d’analyse de la décision qui est à l’étude est pourtant notre empreinte spécifique et la « marque » de notre identité. Aucune entreprise ni aucun d‘entre nous n’a la même empreinte, sauf à chercher à être le clone d’autrui et alors l’exécuteur du futur voulu par autrui.

De la Décision Déterminée à la Décision Créatrice

Plus la conscience de ce futur guide l’action, plus cette action et la décision qui la détermine seront libérées du déterminisme du passé. On passe ainsi d’une décision déterminée par le passé à une décision anticipatrice et créatrice.

Responsabilisation et Rôle d’Entrepreneur

A chacun de nous d’être conscient de l’impact futur de ses actions. C’est cette conscience qui est à la base de notre responsabilisation en tant qu’acteurs. Elle nous investit de notre rôle d’entrepreneur, sans avoir besoin d’un leader visionnaire pour nous dicter notre avenir.

Conclusion

Un grand merci à Sebastian Baumann an pour ce vade-mecum. Appliquons ces 12 pense-bêtes à nos décisions pour ne pas penser bêtement et pour bien décider sans déléguer à un leader visionnaire le soin de le faire pour nous.

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Retrouver l’Essence de la Réflexion Stratégique.

Une Question Que l’On Peut Questionner

Philippe Gattet, au vu du constat qu’il dresse de la stratégie en tant que discipline, pose une question qui elle-même vaut d’être questionnée : « La stratégie d’entreprise : une discipline en déclin ? ».

Si l’on parle, pour reprendre les termes utilisés par Philippe Gattet : « Visions trop généralistes, plans et matrices figés et inefficaces, …. » il est clair que la question a du sens mais qu’elle trouve sa réponse dans le fait que, précisément, de moins en moins d’entreprises recourent encore à ces approches. Approches qui d’ailleurs, comme le rappelle Philippe Gattet, sont de moins en moins enseignées faute de candidats. RIP. Ce sont là des techniques et des outils qui ont été forgés et martelés dans un contexte bien particulier et daté et non l’essence et l’esprit de la stratégie.

La question vaut d’être elle-même être questionnée. Doit-on mettre le point d’interrogation sur le déclin de la stratégie ou sur le lien entre cette forme très datée de la discipline et l’esprit de la stratégie ?

La Permanence des Caractéristiques de l’Entrepreneuriat

Toutefois, les éléments mentionnés par Philippe Gattet comme argument de la nécessaire remise en question de cette approche de la stratégie ne me paraissent pas être déterminants voire fondés.

Rappeler que les changements de l’environnement et des conditions de marché obligent à une évolution constante et à un dynamisme de la stratégie, tout comme rappeler que les entreprises doivent résoudre des crises critiques avec des ressources limitées, revient en fait à rappeler ce qu’est et a toujours été le cas de l’aventure entrepreneuriale.

Évolution et Dynamisme de la Stratégie en Prise avec le Réel

Le général qui ne changerait pas son plan stratégique en fonction des données terrain au fur et à mesure de l’opération est quasi certain d’être vaincu en rase campagne.

De même, dire que ces approches doivent être remplacées par des approches plus pragmatiques et exploratoires revient à condamner toute entreprise qui n’intégrera pas dans sa réflexion stratégique une démarche prospective et négligé la prise en compte du réel de sa situation et de l’évolution de cette situation.

Or c’est là l’esprit même de la stratégie. Un généralissime qui arrêterait sa stratégie sans recourir à des services de renseignement et à des éclaireurs sera battu en rase campagne une fois passée la colline qui lui en dissimulait l’autre versant. Sans parler des prévisions météorologiques, lesquelles remirent avec succès au lendemain le débarquement alliés en Normandie.

Une Salutaire Dénonciation qui n’est pas une Renonciation

Au final, il est heureux qu’un tel discours soit tenu aujourd’hui. Il remet en cause non la stratégie mais la façon dont beaucoup d’entreprises (à grand renfort de certains cabinets de conseil) l’ont dévoyée. C’est une très bonne chose finalement que d’acter la désaffection pour une telle discipline au vu de son inadaptation à la mission de ce qu’est et doit être la stratégie. Mais gardons-nous de condamner la prééminence de la stratégie.

La Réaffirmation de la Stratégie

Elle a (ou devrait avoir) évidemment toute sa place dans l’esprit (et donc dans la formation) des entrepreneurs.

La stratégie est à bien y regarder l’art de bien décider. En fonction de la prise en compte la plus réaliste du réel de sa situation, de son écosystème, de son organisation et de son ambition en fonction de ses ressources.

Elle est le moyen, à réaffirmer et à adapter sans cesse, de profiter des opportunités favorables offertes à l’entrepreneur par ce marché changeant voire qu’il lui appartient de créer.

Or ces opportunités ne sont favorables qu’à ceux qui sauront les identifier comme telles et les faire fructifier. S’y trouve l’essence de la stratégie.

Un grand merci Philippe Gattet pour votre présentation qui nous offre une opportunité de pousser plus avant cette discussion. Bien cordialement, Louis.

 

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Le Présent du Futur.

J.D. Meier nous offre dans un de ses posts une invitation et un mode d’emploi pour « Rêver grand et utiliser son futur pour déterminer nos choix et stratégies dans notre présent ». Voilà un titre accrocheur qui titille les likes et à en juger par l’audience qu’a reçue ce post et l’avalanche de likes qu’il a suscités, il l’y a réussi totalement. Pour ma part, je retiens la page 11 de ce document avec son message et son illustration qui me paraissent essentiels.

SOu

 

Source : post de J.D. Meier

L’Évidence Apparente

Ce message pourrait rebuter par son évidence apparente. En effet, quelle entreprise et quel entrepreneur n’envisage pas son futur par le simple fait qu’il se fixe des objectifs à atteindre et que s’efforceront d’atteindre ses actions présentes. Cette évidence, qui un moment m’a retenu d’écrire ses lignes, n’en n’est pourtant pas une et cela radicalement, … même si elle devrait l’être.

Deux Façons d’Aborder le Futur

Après idéalement une vision prospective des futurs possibles et le choix du des) futur(s) désiré(s), l’entreprise gagnera à être « habitée » par ce futur recherché (Futur -> Présent) et non simplement à « pousser » les actions dans l’espoir d’atteindre ce futur (Présent -> Futur). En agissant en permanence « à la façon » de ce futur, les actions incarneront ce futur dès le moment présent.

Du Présent vers le Futur

Toute décision et toute action qu’elle porte est une projection vers le futur. Mais il y a deux façons d’aborder le futur comme le souligne, à propos, J.D. Meier :

  • soit à partir de son présent et il est à craindre alors que le « Business as usual » s’avère inéluctablement inopérant dans un contexte forcément modifié dans un terme de plus en plus court,

Du Futur vers le Présent

  • soit en identifiant et choisissant son futur voulu et, à partir de lui en prenant la mesure des changements qu’il implique et de ses impacts, se définir et décider des actions à mener dans le présent.

La Démarche du Prospecteur

Il y faut une capacité, dans une démarche, moins de « prospectiviste » que de ce que j’aime à appeler de « prospecteur » (qui est dans l’action), à scruter les différents futurs possibles. Il y faut aussi et surtout le courage de choisir celui qui correspond le plus fidèlement à sa mission et à son ambition pour générer son total engagement à le faire aboutir. Projeter ainsi ce « futur voulu, résolument » vers son présent pose le germe de son action présente et la féconde en dehors de toute fatalité.

Conclusion

Plutôt que d’être poussé par notre passé pour au présent agir pour le futur, rallions nous au futur que nous désirons pour au présent le mettre en œuvre.

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Comment Vous Assurer d’une Stratégie Viable et Prête à Être Mise en Œuvre.

De salutaires questions pour s’assurer des conditions de succès de la mise en œuvre de sa stratégie.

Alex Brueckmann nous rappelle dans un de ses articles les conditions de mise en œuvre effective d’une stratégie. L’audience et la large appréciation que ce post remporte attestent de sa pertinence et de son opportunité. Le thème est au cœur de la transformation et des difficultés sur lesquelles la transformation butte et échoue bien souvent. Alex Brueckmann nous offre des pistes salutaires pour sa réussite. Le non-respect d’une de ces composantes (voire de l’ensemble) est la garantie de l’échec assuré de tout projet d’entreprise comme de tout projet.

De non moins salutaires questions pour s’assurer préalablement de la viabilité de sa stratégie.

Je rajouterai à ces causes d’échecs assurés, une cause encore plus essentielle et rédhibitoire : l’absence de stratégie véritable. Je ne parle même pas d’absence pure et simple de stratégie pour laquelle le thème de l’échec de sa mise en œuvre ne se pose même pas.

Pour juger de la réalité et de la viabilité d’une stratégie, il est possible d’appliquer à cette stratégie les principales étapes proposées par Alex Brueckmann non à sa démarche de mise en œuvre mais à la stratégie elle-même. Ainsi :

  • « Une stratégie qui n’est pas comprise est une stratégie qui échoue. » devient « Une stratégie qui n’est pas compréhensible est une stratégie qui échoue. »
  • « Avant de plonger dans les détails, posez le cadre d’ensemble. »  « Si vous avez du mal à définir cette « Big Picture », il est probable que vous avez une foultitude d’actions et un plan d’actions mais pas de visée stratégique.
  • « Une stratégie trop complexe à expliquer est trop complexe à exécuter. » Cette complexité de votre soi-disant stratégie doit vous questionner sur sa pertinence et son sens. Êtes-vous sûrs de savoir où vous voulez aller ?
  • « Connectez les points », « Montrez à vos équipes comment leur rôle, leurs efforts, et leurs décisions s’intègrent dans la vision globale ». Êtes-vous certains de savoir appliquer cette sage préconisation à votre entreprise elle-même ? Comment et en quoi votre entreprise est-elle connectée à sa « big picture » et quelle est sa contribution ?
  • « Faites-en une conversation ». Avant que de penser à associer vos équipes à la discussion de sa mise en œuvre, ces équipes ont-elles été associées à la définition de cette stratégie ? Le constat que dresse Alex Brueckmann « L’adhésion se produit lorsque les gens se sentent écoutés, pas lorsqu’ils sont informés. » y trouve alors toute sa force.

Alors oui et, même si cela est une évidence, avant que de se questionner sur les conditions de réussite de la mise en œuvre de votre stratégie, assurez-vous d’en avoir une qui, par sa viabilité, puisse être mise en œuvre.

Comment vous assurez-vous que votre stratégie en est bien une ?

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Pourquoi et comment écouter vos clients potentiels ? …. et surtout, comme cela est souvent le cas, s’ils ne savent pas ce qu’ils veulent réellement.

Aller réellement au-devant de ses clients potentiels et les entendre réellement est une pratique non naturelle devant laquelle beaucoup d’apprentis entrepreneurs reculent souvent. Cette frilosité est très souvent observée et regrettée par nombre d’incubateurs de startups et pépinières d’entreprises. La combattre est souvent difficile, voire impossible dans certains cas. Ses raisons cachées sont si fortes qu’elles s’opposent à la raison qui voudrait reconnaître l’évidence que cette démarche de découverte du client potentiel est essentielle et devrait être un préalable.

Une raison rédhibitoire et déraisonnable

Parmi ces raisons, j’en vois une qui est la plupart du temps non avouée. Elle est pourtant rédhibitoire tant qu’elle n’est pas dépassée : « Dès fois qu’à les écouter notre idée de produit ou de solution s’avèrait non adaptée et non désirée ! »

Est-il bien raisonnable de demander à un client ce qu’il veut ?

Certains argumente leur peu d’empressement à demander au client ce qu’il veut en affirmant que ce client ne sait pas, la plus part du temps, ce qu’il veut et prendrons appui sur la fameuse formule du regretté Francois Dupuy : « ne demandez pas à un client ce qu’il veut. Dites le lui ». Je partage totalement cette formule et l’applique, dans le sens même voulu par François Dupuy et qui va précisément à l’encontre de ceux qui en déduisent qu’il ne faut pas questionner ce client. Dire à un client ce qu’il veut ne peut résulter que d’un questionnement précis qui l’amènera à découvrir et à vous révéler son besoin réel et celui pour lequel il est déterminer à payer pour en obtenir la satisfaction.

Des questions clés à poser comme autant de Sésames d’accès aux besoins et attentes réelles.

Ces questions sont simples et partent du vécu du client et de ce qu’il se propose d’accomplir et de ce que votre offre future aura pour mission de permettre.  Voilà des questions qu’il est bon de poser à des clients potentiels pour s’assurer de leurs besoins en identifiant :

  1. Leurs « jobs to be done » ?
  2. Leurs difficultés pour les accomplir ?
  3. Les solutions préférées pour y remédier et leurs fonctions principales ?
  4. Le prix qu’ils sont prêts à payer pour les obtenir ?

Assurer vous de ne pas perdre ces clés.

Autant de questions que l’on oublie souvent de poser tant on est confiant dans le fait que notre produit est l’évidente solution au problème du client, problème que l’on n’a pas pris la peine de découvrir.

Ne vous étonnez pas alors que votre idée bien souvent n’arrive pas à ouvrir la bonne porte voire aucune porte et vous laisse à la rue.

Deux questions qui vous assurent d’ouvrir toutes les portes.

Alexander Osterwalder, dans un post, développe ces questions. J’en retiens pour ma part, comme mantra, deux questions de Luke Hohmann citées dans ce post : « Ask customers about the anchors holding them back. » and « Which features or functions customers value most and at which value are they ready to pay for it? ».

Et si nous nous appliquions à nous-mêmes ces deux questions ?

Remarquons qu’en tant qu’entrepreneur (et nous le sommes tous et à tout moment dès lors que l’on veut et doit décider d’entreprendre une action), il nous est assurément profitable de nous appliquer à nous-mêmes et à notre stratégie ces deux questions. Un moyen simple d’assurer à nos stratégies et à chacune de nos actions pertinence et efficacité.

                                                                 ***

Alors oui, quel est le sens de cette action que je m’apprête à entreprendre et quel prix suis-je prêt à payer pour la mener ?

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L’équilibre comme dynamique instable de l’entreprise.

Merci à Catherine Lossy pour son commentaire de l’article de Mihai Ionescu « Misunderstanding Strategy simplicity« sur la complexité de toute réflexion et démarche stratégique. Ces questions témoignent de son engagement à l’évolution du management et de l’organisation des entreprises. Ses interrogations explorent les dynamiques stratégiques et de gouvernance des entreprises et posent les questions cruciales de la responsabilité des dirigeants, la question éthique de l’équilibre entre les salariés et les dirigeants, et celle de la responsabilité sociale de l’entreprise par les conséquences des choix stratégiques. A bien y regarder, cette dernière interrogation sur l’équilibre interpelle, en fait, bien au delà du seul équilibre entre Dirigeants et Salariés.

Responsabilité du dirigeant, Gouvernance et Audits réguliers sans concession.

Il est vrai que la personnalité et le comportement des dirigeants influencent directement la stratégie et la performance de l’entreprise. Aussi, comprendre et prendre en compte ces dynamiques est-il essentiel pour anticiper les défis futurs.

Dès lors, une « bonne » gouvernance est-elle cruciale pour assurer la transparence et la responsabilité au sein de l’entreprise. Elle permet d’assurer une prise de décision éclairée et de mieux gérer les crises par une diffusion du pouvoir au sein de l’entreprise.

De plus et comme nous le rappelle Mihai Ionescu, des audits stratégiques réguliers et approfondis appréhendant la complexité du réel permettent d’identifier les causes profondes et complexes des problèmes. Des points sans concession seuls à permettre d’éviter des ajustements superficiels qui nuiront inéluctablement à l’entreprise à long terme.

Un nécessaire équilibre. Mais entre qui ?

Au nécessaire « Équilibre » entre Salariés et Dirigeants, essentiel pour maintenir la cohésion et la motivation au sein de l’entreprise, je rajouterai le nécessaire équilibre entre les différentes parties prenantes externes à l’entreprise (clients et partenaires) ce qui est le propre de la RSE.

Il me vient en écrivant ces lignes que le maître mot de toutes ces réflexions tient précisément dans ce mot d’ÉQUILIBRE qui est finalement l’essence de l’acte d’entreprendre : un éternel cheminement qui va de déséquilibres en équilibres précaires : le propre de l’action.

Une recherche d’équilibres sans cesse renouvelée : le propre de l’entrepreneuriat.

Toute entreprise trouve son élan dans un déséquilibre. Un déséquilibre dont l’inconfort voire la souffrance incitent à l’action. Une action dont l’énergie sera directement proportionnelle à cet inconfort et à cette souffrance soit de l’entrepreneur lui-même (au sens traditionnel du terme ou tout simplement de chacun de nous qui sommes autant d’entrepreneur de nos vies) soit des personnes pour lesquelles l’offre de l’entreprise sera le remède à cet inconfort voire à cette souffrance.

L’entrepreneuriat : une réponse à un manque

Pour m’en être ouvert en ces termes à mes étudiants, ceux ci, interloqués se sont récriés « Vous y allez fort. Tout achat n’est pas motivé par une souffrance (« pain »en anglais) : par exemple l’achat d’un produit de luxe ! » Je me suis permis, alors, de répondre que ces achats étaient souvent motivés par un manque : un manque de reconnaissance sociale ou affective, d’appartenance.

Que l’on parle de la souffrance d’un drogué lorsqu’il est en « manque » m’incite à maintenir ma définition de ce déséquilibre qui est, pour moi, à l’origine de toute action.

Ainsi cette dialectique entre équilibre et déséquilibre me parait être le sésame de toute action entrepreneuriale, de son analyse et de son efficacité.

L’entrepreneuriat est au final une démarche qui telle à la marche est un déséquilibre qui retrouve son équilibre à chaque nouveau pas.

« Et quand j’appuie là est ce que cela vous fait mal ? »

Un déséquilibre qui est l’alarme d’un besoin et l’appel d’une réponse, Cette attention portée aux déséquilibres est source de l’entrepreneuriat mais aussi de toutes les améliorations qui, chemin faisant, s’imposent à l’entreprise. Comme le ferait un médecin pour poser son diagnostic et proposer un remède, tout et dans la « palpation » régulière de son entreprise (projet d’entreprise comme projet professionnel ou personnel) :  » Et quand j’appuie là est ce que cela vous fait mal ?« . Une palpation posant le diagnostic : la liste des déséquilibres vécus par le projet, l’entreprise, l’entrepreneur, les parties prenantes.

Et tout l’art de l’entrepreneur est dans la réponse qu’il se doit de donner à chacun de ces déséquilibres.

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Etes-vous vaccinés à l’ESG ? ou en d’autres termes vos décisions sont-elles vaccinées à l’ESG ?

Mettre en œuvre les principes de l’ESG tout comme le vaccin anti grippe ne vous préserve pas totalement de la crise mais peut vous permettre de l’éviter ou à tout le moins d’en atténuer les risques voire même, oh surprise, d’en sortir plus fort !. S’en vacciner est simple mais en même temps souvent aux antipodes des pratiques de gouvernance et de management traditionnelles. Ce changement quasi morphologique de l’entreprise tient avant tout dans son mode et ses pratiques de gouvernances et tout simplement dans le fait que vos prises de décisions tant dans leurs modalités que dans leurs attendus intégrent ces principes.

L’ESG et la prise de décision

A bien y regarder, prendre en compte les principes de l’ESG revient tout simplement à reconnaitre, accepter et intégrer l’écosystème dans lequel votre entreprise (au sens général et sous toutes ses formes d’entreprendre) est insérée, dont elle dépend et au sein duquel elle agit. Cet écosystème est fait de l’ensemble des parties prenantes à votre projet entrepreneurial. Dès lors, vos décisions gagneront à reconnaitre, accepter et intégrer vos parties prenantes (à tout le moins les plus impactantes d’entre elles sur votre projet) à votre prise de décision. Cette acceptation et cette intégration semble tomber sous le bon sens quant aux attendus du contenu de vos décisions. Mais elles gagneront à aller encore plus loin, en les intégrant dans vos systèmes de prise de décision et votre gouvernance. Et là, la posologie a plus de mal à passer. La peur de la piqure peut vous amener à repousser le vaccin pourtant aujourd’hui nécessaire.

La décision et le pouvoir. C’est qui le patron ?

Décider est au final l’attribut du pouvoir. Il peut sembler qu’il faille avoir une bonne dose d’ouverture et d’esprit citoyen et social pour, à priori, intégrer les principes ESG et ouvrir ses décisions à d’autres co-décideurs et accepter de tendre le bras pour se faire vacciner à l’ESG. Se trouve poser toute la question du pouvoir et de son exercice dans l’entreprise. En fait, intégrer ses principales parties prenantes aux décisions, ne vous exemptent pas, au final de la responsabilité de la décision.

Un vaccin ? ou plutôt un sérum de croissance ?

Associer autant que nécessaire des représentant de vos parties prenantes ne peut que vous être bénéfiques dans la captation des évolutions des attentes, intérêt et stratégies de ceux dot vous dépendez et de ceux que vous servez. Boutayna Burkel et Alexia Colson- Duparchy dans leur article «  Décider : entre réflexion intime et exercice d’apprentissage collectif » rappelle une étude de McKinsey de 2021 confirmant que les entreprises intégrant des critères ESG dans leur gouvernance obtiennent des performances financières supérieures à celles de leurs concurrentes (« The ESG Challenge: How to Get It Right », de McKinsey & Company, McKinsey Insights, 2021)

Un partage de pouvoir qui est en fait le gage d’un pouvoir accru car partagé.

Aussi comment hésiter entre la migraine d’un pouvoir individuel qui bien souvent n’en peut mais devant la complexité du monde dans lequel le décideur a tant de mal à décider, et le regain d’énergie d’un pouvoir enrichi des contributions des parties prenantes à votre projet ? En vaccinant vos décisions à l’ESG c’est ‘ensemble de votre organisation et de votre management que vous ferez tout naturellement et progressivement évoluer en les rendant robustes et durables.

Vaccinez-vous et vaccinez votre entreprise à l’ESG. C’est une question de prophylaxie entrepreneuriale.

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