L’entrepreneur de Type 1 :  » Tout est sous contrôle »

Chez l’entrepreneur de Type 1 « Tout est sous contrôle », l’assurance est une seconde nature. C’est un moteur puissant, celui qui a permis à l’entreprise de naître et de surmonter ses premières épreuves. Son mantra est la maîtrise : des indicateurs précis, une gouvernance solide, des équipes alignées. Le problème n’est pas vu comme une réalité, mais comme une opportunité déguisée, un simple obstacle technique à corriger.

Mais que se passe-t-il lorsque cette certitude, cette volonté inébranlable d’agir, commence à masquer la réalité ?

Des verbatim qui interpellent

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Si ces phrases vous parlent, vous êtes peut-être un entrepreneur de type 1 : celui qui croit tout maîtriser… jusqu’à ce que la réalité le rattrape.

Vous reconnaissez des collaborateurs, des interlocuteurs… vous vous reconnaissez peut-être dans ces phrases !!! Il se peut qu’ils soient, que vous soyez un entrepreneur du Type 1 (en tout ou en partie). Il serait d’ailleurs étonnant qu’à aucun moment et dans aucune circonstance, vous ne soyez, nous ne soyons pas amenés à prononcer ces phrases. Cet article comme les 6 articles à venir nous concernent tous de près ou de loin.

Un dialogue révélateur

(Dialogue imaginé mais non imaginaire car basé sur 40 ans d’accompagnement de dirigeants et d’entrepreneurs)

À travers ce dialogue, découvrez comment une certitude absolue peut devenir un frein à la résilience et à la performance collective

L’Entrepreneur : « Franchement, je ne comprends pas tout ce bruit autour des problèmes. Pour moi, tout est sous contrôle ! Oui, il y a des imprévus, mais ce sont des occasions de montrer son savoir-faire. Les vrais leaders ne se laissent pas submerger. »

RéSolutions : « C’est une force. Mais quand vous dites « tout est sous contrôle », est-ce une description de la réalité, ou l’expression d’un besoin de la maintenir sous votre contrôle personnel ? »

L’Entrepreneur : « C’est un fait ! Mes équipes savent ce qu’elles ont à faire. Si quelque chose clochait, je le saurais. »

RéSolutions : « Et s’il arrivait qu’un collaborateur perçoive une difficulté que vous ne voyez pas ? Quand une équipe n’ose plus remonter les alertes, que deviennent les signaux faibles ? »

L’Entrepreneur : « Quand un collaborateur vient me parler d’un problème, je lui dis : « Apportez-moi des solutions. » C’est pour les responsabiliser ! »

RéSolutions : « Excellente intention. Mais en demandant uniquement la solution, vous coupez court à la description honnête du problème. Le collaborateur, sachant que la difficulté ne sera pas entendue, choisit de se taire. Votre insistance à vouloir des solutions immédiates pourrait-elle créer une culture où les collaborateurs hésitent à exprimer leurs préoccupations ? »

L’Entrepreneur : « Vous voulez dire que mon assurance pourrait étouffer les signaux faibles ? Mais si je commence à douter, tout s’effondre. Mon rôle, c’est d’être fort, non ? »

RéSolutions : « Donner confiance, oui. Mais la confiance n’est pas l’absence de lucidité. À quoi ressemble une confiance authentique ? Un masque inébranlable, ou la capacité à reconnaître ensemble ce qui menace ? »

L’Entrepreneur : « C’est vrai que mon directeur financier m’a envoyé trois emails ce mois-ci avec des analyses que je n’ai pas lues en détail. Ma DRH a demandé deux fois à me parler. J’ai reporté. Mon directeur commercial voulait me présenter les retours clients, je lui ai dit de faire une synthèse d’une page. »

RéSolutions : « Et si ces « aléas » dessinaient une tendance que vous refusez de voir — non par faiblesse, mais parce que reconnaître un problème serait un aveu d’échec ? »

Un long silence.

L’Entrepreneur : « Peut-être que j’ai voulu tellement tenir la barre que je n’écoute plus ce que je ne veux pas entendre… J’ai peur, en fait. Peur que si j’admets qu’il y a vraiment un problème, ça veuille dire que j’ai échoué. »

RéSolutions : « Et si reconnaître un problème n’était pas un échec, mais le premier acte de vrai leadership ? La simple reconnaissance d’une difficulté peut débloquer la créativité de l’équipe et faire émerger des solutions bien plus robustes. »

L’Entrepreneur : « Vous voulez dire que ma force pourrait être de dire « je ne sais pas » ou « j’ai besoin de comprendre » ? »

RéSolutions : « Que se passerait-il si, dès demain, vous disiez à votre équipe : « J’ai peut-être manqué des signaux importants. Aidez-moi à voir ce que je ne vois pas » ? »

L’Entrepreneur : « Ils seraient probablement soulagés. Surpris. Peut-être qu’ils me respecteraient encore plus. Parce que j’aurais eu le courage d’être vulnérable. Le vrai contrôle, c’est peut-être de savoir écouter avant d’agir. »

RéSolutions : « Le courage de résoudre un problème ou le courage d’admettre qu’il existe – lequel est le plus difficile ? »

L’Entrepreneur : « Admettre qu’il existe. Sans aucun doute. Peut-être que je confonds « confiance » et « contrôle ». En voulant tout anticiper, je ferme la porte à l’intelligence de mes équipes. »

La maîtrise rassure, mais elle isole. La lucidité partagée, elle, protège.

Ce que révèle cet entrepreneur du Type 1

Cet entrepreneur possède des forces réelles : courage, optimisme, capacité à trancher, orientation solution. Mais ces forces peuvent devenir des angles morts.

L’Angle Mort du Type 1 :

L’entrepreneur confond la volonté de résoudre un problème avec la capacité de l’identifier. Le résultat est l’ignorance des signaux faibles (turnover, insatisfaction client latente) qui, faute d’être reconnus, se transforment inéluctablement en crises. L’équipe, privée de l’écoute du leader, entre en silence stratégique.

Les 5 enseignements clés

  1. La certitude est un leurre Croire détenir toutes les réponses limite la capacité à innover. Les entrepreneurs les plus résilients savent douter pour mieux progresser.
  2. Les signaux faibles sont des alliés Les problèmes non identifiés (turnover latent, insatisfaction client masquée) peuvent devenir des crises. Mettre en place des canaux de feedback anonymes ou des audits externes permet de les détecter.
  3. L’humilité stratégique Reconnaître ne pas tout savoir n’est pas un aveu de faiblesse, mais une preuve de maturité. Collaborer avec des mentors ou des pairs pour challenger ses idées renforce la prise de décision.
  4. L’adaptabilité comme muscle Tester de petites évolutions (ex : un nouveau processus, un produit pilote) permet de s’adapter sans tout bouleverser. L’agilité naît de l’expérimentation, pas de la rigidité.
  5. Le vrai courage consiste à affronter l’inconfort. Le contrôle rassure ; la lucidité transforme.

Des pistes d’évolution

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Ce que nous enseignent la recherche et l’expérience

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🔜 Le prochain article : l’Entrepreneur de Type 2 sera publié le jeudi 11 décembre prochain

Le prochain acte de cette série sera consacré à L’Entrepreneur de Type 2 « Je persiste et signe » Cet entrepreneur qui ne se pose pas la question : « Et si mon expérience passée ne s’appliquait pas à cette situation ? »

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