RéSolutions fête aujourd’hui
le 300 ème numéro de RéSolutions Hebdo.
En cette occasion, Fabrice Gatti nous fait l’honneur et l’amitié d partager avec RéSolutions deux interviews. Il succède, dans cette série des Grands entretiens de RéSolutions à François Dupuy (100 ème numéro), Yves Richez (150 ème numéro) et Ibrahima Fall (250 ème numéro)
Ces deux interviews abordent les travaux de Fabrice Gatti initiés dans son premier ouvrage « L’Autruche et le curieux« paru en 2023, poursuivis et approfondis dans son prochain ouvrage « S.O.S. Travail sous tension » à paraitre
le 10 novembre prochain chez @Enrik B. Editions.
Après une carrière à l’international intense et variée, notamment en entreprise et en Formule 1 (Red-Bull, Renault, …), Fabrice Gatti s’est attaché à comprendre et théoriser les conditions favorables à l’épanouissement, la collaboration et la performance dans le monde du travail et au niveau sociétal. Ses 5 ans de recherches multidisciplinaires l’ont amené à identifier le rôle séminal de la motivation et de l’interdépendance entre contexte, leaders et acteurs dans toute dynamique individuelle et collective durable.
Son ouvrage d’études « L’autruche et le curieux» paru chez @ Enrick B éditions en avril 2023 tire les constats et enseignements de ces cinq années de recherche. Son prochain livre « S.O.S. Travail sous tension », à paraitre le 8 novembre 2024 a été écrit comme un guide pratique pour accompagner l’implantation de dispositifs organisationnels et managériaux favorables à
l’individu et l’entreprise.
Chercheur indépendant, conférencier et conseil de dirigeants d’entreprise, son approche (C.R.A.F.T) est une grille de lecture pour la réalisation de diagnostic organisationnels et la création d’un cadre de collaboration propice à l’instauration d’une motivation qualitative. L’auteur exerce dans toute l’Europe et son cabinet est situé en Aquitaine.
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RéSolutions Hebdo : En préambule et pour bien comprendre le sens et l’originalité de votre démarche, il est utile de souligner votre approche multidisciplinaire de vos travaux.
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- Votre livre « l’Autruche et le curieux» est le produit d’un riche et imposant travail de recherche. Il se distingue, notamment, par sa dimension multidisciplinaire (Sociologie, anthropologie, économie, psychologie, pédagogie…). François Dupuy qui a préfacé votre livre, offrant une belle reconnaissance de votre travail, souligne pour le valoriser, votre « autodidactisme » qui a permis de casser « le rigorisme des chapelles des sciences sociales et humaines ». Un auto didactisme qui fait écho à la motivation autonome que vous prônez.
- Pouvez-vous nous retracer quel a été votre cheminement au travers de ces différentes disciplines et comment elles se sont nourries l’une l’autre au cours de votre cheminement et de votre travail ?
Fabrice Gatti :
Mon cheminement a commencé à la suite d’une expérience professionnelle marquante avec une équipe de cinquante personnes issues de cultures diverses. Dans ce cadre, l’esprit collaboratif était palpable, et l’enthousiasme de chacun se reflétait dans notre succès collectif et dans la croissance du chiffre d’affaires. La lecture de Why We Do de Deci et Flaste, qui vulgarise la théorie de l’autodétermination et explore le sujet de la motivation, a alors été un déclic. J’ai pris la décision d’arrêter de « travailler » pour me consacrer pleinement à la recherche des conditions favorables et défavorables à l’épanouissement humain, à la dynamique de groupe et à la performance individuelle et collective.
En me plongeant dans cette macro-théorie du fonctionnement humain, j’ai compris l’influence de l’environnement sur la qualité de notre motivation. En 2017, ma rencontre et la collaboration avec l’anthropologue et sémiologue Yves Richez, sur les questions de potentiels et de talents, a été déterminante. Elle m’a permis de tisser un lien entre la psychologie et l’anthropologie, deux disciplines opposées de manière arbitraire. Le mentorat du regretté François Dupuy m’a permis d’éviter une pente dogmatique et donné matière pour explorer les effets d’un contexte capacitant ou incapacitant, de leaders autonomisant ou contrôlant sur la motivation des individus.
Cette démarche m’a fait prendre du recul par rapport à certains concepts psychologisant qui prônent que « tout est en nous ». J’ai réalisé que cette vision, bien que séduisante est erronée. J’ai ensuite intégré les perspectives de l’économie et de l’histoire, ce qui m’a permis de comprendre comment certaines idéologies — du capitalisme au néolibéralisme — influencent les pratiques managériales et organisationnelles, souvent au détriment de la performance et des êtres humains.
RéSolutions Hebdo : Sommes-nous aujourd’hui arrivés à un point de rupture de nos modes de management et d’organisation ?
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- Votre livre « L’autruche et le curieux » pose votre conviction qu’alors même que le besoin de changer nos modes d’organisation et de management hérités du passé est ressenti depuis longtemps nous sommes aujourd’hui à un point de rupture. Un point de rupture qui rend, enfin ces changements indispensables et possibles.
Les crispations et fragmentations actuelles du monde confortent assurément votre conviction de cette nécessité mais n’infirment–elles pas celles de leur possibilité actuelle ? Vous rappelez, en illustration du processus de changement, la longue histoire de l’esclavage et des soubresauts de l’histoire de son abolition, de la fin de l’apartheid et de la ségrégation aux États unis. Il n’est que de voir les soubresauts actuels de la société américaine pour se dire que ce changement n’en finit pas …de changer. Qu’en est-il du management et de l’organisation du travail ?
- Votre livre « L’autruche et le curieux » pose votre conviction qu’alors même que le besoin de changer nos modes d’organisation et de management hérités du passé est ressenti depuis longtemps nous sommes aujourd’hui à un point de rupture. Un point de rupture qui rend, enfin ces changements indispensables et possibles.
Fabrice Gatti :
Dans tout processus de changement, il existe des forces favorables et des forces qui entrent en résistance. Pour qu’un changement se produise, il ne suffit pas qu’il soit nécessaire ; il doit être rendu possible par une série d’événements qui créent un basculement. Cela survient souvent sous l’effet d’une contrainte forte comme la pression suffisante et récurrente d’une minorité, l’arrivée d’une technologie disruptive, ou la compétition d’un concurrent agressif, par exemple. Ce sont ces modifications de l’environnement qui nous poussent à réévaluer nos modèles de pensée ou nos modes de fonctionnement.
Or les pratiques organisationnelles et managériales, dans les domaines professionnel et éducatif, n’ont en réalité pas fondamentalement évolué depuis la révolution industrielle. Elles reposent sur un postulat erroné selon lequel l’être humain n’est pas naturellement curieux et sur l’idée qu’encadrer son quotidien par des normes, pratiques contrôlantes et un système de récompenses et de sanctions serait la meilleure façon de le stimuler. Or, depuis près d’un siècle, les recherches montrent au contraire que l’humain dispose d’une propension naturelle à se développer. Malgré cela, nos pratiques restent figées à l’ère du « fordisme ». Cet immobilisme intellectuel, couplé à une logique néo-libérale axée sur la maximisation du profit, a façonné la manière dont nous structurons nos organisations et nos actions.
Ce modèle déshumanisé et utilitariste, centré sur le chiffre et la norme de la norme, étouffe les besoins fondamentaux des individus et engendre beaucoup de souffrance. Cependant, certains signaux me laissent penser qu’après des décennies de stagnation, le changement devient enfin possible. Parmi ces signes, notons par exemple, le développement de propositions alternatives, le désengagement croissant des collaborateurs, le rejet par les jeunes générations des pratiques actuelles, tant dans l’entreprise qu’à l’école, ainsi qu’une crise écologique qui bientôt ne nous laissera plus le choix. Tous ces éléments convergents offre un potentiel favorable pour reféconder nos systèmes.
RéSolutions Hebdo : L’accueil et l’écho de votre dernier livre.
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- Quel accueil a reçu votre livre ? Quel a été son public ?
Il a amorcé une riche série de conférences et de débats sur ses thèmes et autour de vos préconisations. Pouvez-vous nous évoquer les échanges qui vous ont le plus frappés et étonnés ? Viennent ils renforcer vos convictions ? Et quels sont ceux qui vous ont amenés à vous questionner à nouveau sur certaines des résultats de vos recherches ?
- Quel accueil a reçu votre livre ? Quel a été son public ?
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Fabrice Gatti :
J’ai été agréablement surpris par l’accueil très positif réservé à mon livre. Par « positif », j’entends un réel intérêt de la part des personnes rencontrées, avec de nombreux retours sur l’utilité de mes recherches et des solutions proposées, sans aucune remise en question de mes travaux. Ce qui m’a particulièrement touché, c’est de constater à quel point le contenu résonne avec un large public.
Lors des conférences, j’encourage l’interactivité. Je demande aux participants de partager des expériences où ils se sont sentis motivés ou au contraire, retrouvés en difficulté. Il émerge rapidement un consensus et une prise de conscience entre leurs besoins et les pratiques de leurs organisations. Ceci suscite alors des réflexions sur les ajustements nécessaires et des envies de se mettre en mouvement.
J’ai des échanges réguliers avec des dirigeants de grands groupes, comme de PME, des directeurs d’établissements publics, ou des acteurs du monde du sport. Tous partagent le constat que quelque chose ne fonctionne plus, et que les solutions essayées ne produisent pas ou peu de résultat. Ces discussions renforcent ma conviction qu’il est essentiel de former les individus aux sciences humaines et sociales. Ceci leur permettra de mieux comprendre le fonctionnement humain et d’évaluer correctement l’impact des pratiques organisationnelles, plutôt que de se fier à des concepts à la mode qui au final ont tendance à aggraver les problèmes et à générer de la souffrance.
RéSolutions Hebdo : Comment entrainer les « Autruches ? »
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- Votre lectorat et le public de vos conférences ainsi que les dirigeants qui font appel à vous, sont, on peut le penser, des personnes sensibles à vos thèmes et en partie acquises au besoin de changer. Vous n’avez probablement rencontré alors que peu d’Autruches. Vous offrez aux «Curieux» des grilles de lecture et des approches qui leur permette d’aller vers ce changement de mode de pensée, de management et d’organisation que vous préconisez. Et c’est déjà formidable. Mais comment atteindre les Autruches (à priori plus nombreuses encore) au fond de leur trou ? Les façons de les approcher et de les inciter au changement ne sont probablement pas les mêmes car ces «Autruches» ne lisent pas les livres ou n’assistent pas aux conférences dont elles ne sont pas curieuses?
- Quels moyens sont, selon vous, mobilisables, pour faire valoir les résultats de vos travaux et les faire entendre au-delà des seuls déjà sensibles à ces constats ?
Fabrice Gatti :
Comme le disait ma grand-mère, « On ne force pas un âne à boire s’il n’a pas soif.» Je crois qu’il est plus productif de concentrer notre énergie sur ceux qui désirent comprendre et changer leur environnement, plutôt que d’essayer de convaincre des dirigeants figés dans leurs modes de pensée. Comme je l’exprime dans L’autruche et le curieux, un système ne peut fonctionner sur un modèle plus complexe que celui de son dirigeant. En multipliant les expériences réussies avec des acteurs motivés à sortir des schémas actuels, nous pouvons offrir aux indécis des solutions concrètes et durables.
Chaque individu est responsable de ses actions et du degré de changement qu’il veut ou peut opérer. L’enjeu n’est pas de prophétiser, car cela reviendrait à reproduire le schéma que je critique, mais plutôt de fournir suffisamment de connaissances pour dépasser une pensée logique et binaire pour s’ouvrir à la réalité d’un monde par essence complexe et incertain.
RéSolutions Hebdo : les autruches triomphantes et fières de l’être.
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- L’Autruche est celui qui continue de fonctionner de la même façon en ignorant les signaux des changements nécessaires. Certains, appliquent, à leur profit, les valeurs néolibérales de pouvoir, de richesse, de beauté …qui fondent notre société depuis les années 80 et jouissent de leur triomphe à l’exemple de Donald Trump. Les exemples sont nombreux de « réussite » de dirigeants le menton en avant, haranguant leur public derrière un pupitre, et devant micros et caméras.Comment ne pas en tenir compte quand on voit les sondages de cette période électorale américaine ?
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Fabrice Gatti :
Attention le fait de mettre en avant depuis les années 80 les individus qui réussissent personnellement (comme Tapis, Goshn, Welch, Trump..) ne veut pas dire qu’ils produisent quelque chose d’utile pour la société. C’est même l’inverse. Sur un temps long on observe les maux et les dérives générés par ces pratiques (manipulations, détournement, impact écologique et social…). Dans l’Autruche et le Curieux, je montre par exemple comment les pratiques de Carlos Ghosn, ont fragilisé l’entreprise dans ses fondations, et appauvri les actionnaires qu’il était censé protéger. La philosophie néo-libérale hégémonique et délaissée des grands idéaux du siècle des lumières, s’est infiltré dans le sens commun c’est-à-dire qu’elle guide la manière dont nous interprétons et comprenons le monde. Sous couvert des discours convenus sur la dignité humaine, la liberté et la réalisation individuelle, ce système créé un monde égocentrique et violent qui renforce les inégalités et conduit à une amotivation progressive des systèmes autant qu’au désengagement des individus.
RéSolutions Hebdo : Le besoin d’inventer de nouvelles valeurs.
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- Comme vous le notez, notre Société a ruiné ses valeurs traditionnelles sans les avoir remplacées par de nouvelles valeurs porteuses. Dès lors ce sont ces valeurs néolibérales qui montent en haut des tribunes. Quelles seraient ces valeurs nouvelles et cette nouvelle Société qu’elles fondent ? Quel voies et processus de changement pour qu’elles pénètrent et modifient le système de notre Société ?
Fabrice Gatti :
Chaque système naît, grandit, décline et meurt. Le capitalisme, pendant un siècle, a contribué à réduire les inégalités et l’État-providence a permis l’accès à l’éducation et à la santé pour le plus grand nombre, favorisant ainsi le partage et la réduction des inégalités. Le néo-libéralisme correspond à une période que l’on pourrait comparer à la décadence de l’Empire romain ou à la terreur de la Révolution française. Il exacerbe le côté négatif de ce système capitaliste et conduit a un obscurantisme de la pensée où l’intérêt collectif s’est évaporé.
Il est difficile de donner des valeurs à suivre, mais je suis un humaniste. L’observation du monde et des maux actuels, me font sincèrement penser que nous sommes non pas sur la fin du monde mais sur la fin d’un monde. La pression récurrente et de plus en plus forte provenant de l’environnement, des citoyens du monde et des collaborateurs, devrait ouvrir une voie vers un système plus équilibré. Je suis persuadé que ce n’est pas en combattant le système actuel mais en le rendant obsolète que l’on pourra reféconder les organisations et ressourcer les individus. Ce projet selon moi replace l’humain, la qualité du travail et de l’éducation au cœur, défend les vertus du « Prendre soin » de la nature et de l’humain et place l’intérêt collectif au- dessus de l’intérêt individuel. Il est intéressant de constater les nombreuses initiatives dans différentes sphères fonctionnent et tendent vers une sortie du système actuel. Ce sont pour l’instant des « archipels » sans lien entre elles, mais petit à petit les ponts se créent et les mouvements se renforcent.
RéSolutions Hebdo : Les tentatives d’évolution des entreprises.
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- Le monde du travail et de l’entreprise est traversé par de multiples tendances cherchant à s’adapter aux changements nécessaires ressentis. Certaines ne durent que le temps d’une mode. Et laissent les dirigeants et managers mais aussi les équipes désemparées devant le comment de ces adaptations. Des allers et retours de méthodes qui peuvent parfois revenir à des méthodes anciennes (il n’est que de voir la remise en cause actuelle du télétravail).
- Pouvez-vous nous retracer les principaux soubresauts et avatars (dont certains avortés) des modes de management et d’organisation qui aboutissent à celles d’aujourd’hui ?
Fabrice Gatti :
Le problème des dirigeants politiques et économiques est de s’illusionner à chercher LA Solution avec un grand S. Ceci est lié à cet idéal de la maîtrise et cette volonté de généraliser. Or nous ne sommes pas des boites de petits poids que l’on peut aligner, et il n’y a pas de solutions miracles. C’est pourquoi l’approche C.R.A.F.T que je développe est un dispositif et pas une méthode rigide. Elle sert de grille de lecture pour permettre d’évaluer (et non mesurer) l’écart entre pratiques organisationnelles et besoins des individus et procéder à des ajustements utiles au regard de la maturité des personnes, de la culture de l’entreprise et des enjeux auxquels elle doit faire face.
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- Lesquelles vous paraissent les plus prometteuses et allant dans le « bon» sens et celles au contraire que vous vous efforcez de combattre en pointant leurs dangers et les erreurs sur lesquelles elles reposent ?
Fabrice Gatti :
Les seules approches qui peuvent fonctionner sont celles qui sortent de la tentative illusoire de simplification du monde et de l’adoption de solutions standards. Comme un médecin n’opère pas un patient sans diagnostic complet, les approches les plus prometteuses sont celles qui prennent le temps de comprendre de manière complexe un problème, d’acquérir une connaissance élaborée d’une situation plutôt que de s’orienter vers des solutions standardisées. Cela passe également par :
– une compréhension du fonctionnement humain et des sciences sociales
– une simplification des organisations en limitant les procédures au maximum, en décentralisant les décisions sur les niveaux chargés de les mettre en œuvre et en ayant une attention particulière à éliminer les injonctions paradoxales ;
-la création d’un cadre de collaboration satisfaisant les besoins fondamentaux de compétence, relation et autonomie
– Une responsabilisation et une formation approfondie des managers . Un des problèmes majeurs des organisations est d’envisager le management comme une récompense et pas comme une compétence. Elles mettent donc en responsabilité des personnes qui atteignent les objectifs sans se poser la question des compétences, aptitudes naturelles qui vont permettre de mobiliser, fédérer les équipes, pacifier les conflits, générer de la confiance, décider utilement.
– la mise en place d’un dispositif permettant aux individus de prendre conscience de leurs facultés naturelles et de les orienter dans des activités, métiers, rôles où ils pourront se déployer et produire du talent.
RéSolutions Hebdo : Vos travaux de recherche, votre livre « l’Autruche et le Curieux », vos conférences auxquelles votre livre a donné lieu, vos interventions en entreprise nourrissent votre réflexion, en curieux que vous êtes. Vous êtes sur le point de faire paraître votre prochain livre.
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- Votre prochain livre « SOS» Travail en tension » sort le 10 novembre prochain.
- Juste un petit clin d’œil (mais quoi que ?) : Ce « SOS » que vous lancez pour le travail est-il l’acronyme de « Save Our Sense » ?
- Pourquoi et en quoi la nécessité de ce livre s’est-elle imposée à vous ?
Fabrice Gatti :
J’aime bien l’idée du « Save Our Sense » mais non S.O.S est un appel à agir de manière rapide et profonde. La nécessité s’est imposée au regard des retours sur le premier ouvrage. Un livre utile mais volumineux et donc pas toujours facile d’utilisation au quotidien. Il y avait un besoin de proposer un guide pratique qui puisse être lu par le plus grand nombre et apporter des solutions concrètes, utiles et non dogmatiques pour comprendre un environnement et créer un cadre de collaboration favorable à l’individu et l’entreprise.
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- Quelles sont les pistes encore inexplorées de votre travail qu’il vous semble nécessaires d’approfondir dans votre prochain livre ?
Fabrice Gatti :
Il y en a deux.
La première concerne l’approfondissement de mes travaux sur le lien entre facultés naturelles et qualité motivationnelle. Ils me paraissent déterminants pour espérer ressourcer les individus en leur permettant d’évoluer dans des contextes favorables à leur épanouissement.
La deuxième est de m’appuyer encore plus sur les réflexions de Roland Gori, les recherches de Hartmut Rosa et David Harvey sur l’impact négatif du système actuel sur les êtres humains. Plus nous comprendrons les maux causés par la modernité tardive, plus nous pourrons trouver des pistes pour reféconder les systèmes utilement.
RéSolutions : Quelle est la phrase de votre futur lecteur qui vous réjouirait d’entendre lorsqu’il refermera ce prochain livre ?
Fabrice Gatti : « Maintenant je comprends et j’agis ».
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Un grand merci à vous. Rendez-vous est pris pour la suite de cette interview dans le RéSolutions Hebdo du 14 novembre prochain après lecture de votre prochain livre à qui nous souhaitons la bienvenue dans le monde de la pensée et de l’action.